Constituant un formidable témoignage de la vie de Victor Hugo et de ses descendants, Charles, Georges, la vente de la collection du célèbre écrivain et poète organisée le 4 avril 2012 chez Christie's à Paris a recueilli 3.229.538 euros, triplant son estimation.
Dans une salle comble, la vente a attiré de nombreux enchérisseurs internationaux (12 nationalités différentes). Près de 100 collectionneurs au téléphone et 54 acheteurs sur Internet avec Christie's Live se sont également enregistrés. Neuf préemptions ont émaillé la vente. La Maison Victor Hugo s'est notamment portée acquéreur de 7 pièces, parmi lesquelles la couronne de mariée de Léopoldine Hugo (lot 107 pour 4.750 euros), émouvant témoignage de cette dernière dont l'union avec Charles Vacquerie s'est tragiquement terminée puisque le 4 septembre de la même année le jeune couple se noya dans la Seine. La Bibliothèque Nationale de France a également préempté 2 carnets de notes de Charles Hugo lors de son apprentissage auprès de Edmond Bacot (lot 2 : 18.750 euros).
Dans la tradition des grandes ventes de collections organisées par Christie's depuis le 18 e siècle, la collection Hugo a rencontré un immense succès. Plus 1.200 visiteurs qui se sont pressés, ont pu apprécier les livres, peintures, dessins, estampes, photographies, meubles et autres objets personnels, qui ont été préservés dans la famille des descendants de Victor Hugo depuis quatre générations.
Dans la section des dessins, 40 des célèbres dessins de Victor Hugo, très recherchés par les collectionneurs, ont été proposés aux enchères pour la première fois et ont totalisé 1.232.375 euros, un record pour un ensemble de dessin de l'écrivain. Un lavis inspiré à Hugo lors de son séjour à Bruxelles, intitulé Souvenir de Belgique, présenté dans un cadre peint et dessiné par Hugo lui-même, a obtenu avec 409 000 euros le deuxième meilleur prix pour une œuvre de l'artiste vendue aux enchères . Deux autres magnifiques œuvres sur bois intitulés Vivez et Mourez, dessins à l'encre de Chine sur trois planches de bois jointes, ont atteint 277.000 euros, soulignant un intérêt certain pour les dessins dont le thème tourne autour du fantastique.
Quant aux photographies, leur mise en vente a rencontré un vif succès. Dans ce qu'on appelle alors « l'atelier de Jersey », une production photographique importante fut ainsi lancée. Assisté par le poète et journaliste français Auguste Vacquerie (1819-1895), Charles réalisa de 1852 à 1856 de nombreux instantanés immortalisant la vie des Hugo. Parmi ceux-ci, un portrait de Adèle Hugo (lot 19), la sœur de Charles, qui a été vendu 49.000 euros, un record pour une photographie de l'atelier Hugo-Vacquerie. Un ensemble de photographies par Edmond Bacot, représentant notamment une fillette dans le rôle de Cosette, tiré des Misérables a suscité une vive bataille d'enchères avant de s'envoler à 73.000 euros (lot 68), devenant un record pour un ensemble de clichés du photographe aux enchères. Enfin, retenons un autoportrait de Félix Nadar (lot 66) qui a trouvé preneur à 73.000 euros, devenant le deuxième meilleur prix pour un cliché de Nadar aux enchères.
Les livres et manuscrits de la Collection Hugo ont remporté un très beau succès comme en témoignent les résultats très élevés. Ainsi l'ouvrage réunissant les éditions originales des tirés à part de Ce que c'est l'exil, Le Droit et la loi (enrichie de deux dessins originaux) et Paris et Rome (lot 41) a été adjugé à 12.500 euros, l'exemplaire exceptionnel de l'édition originale des Misérables (lot 71) avec envoi autographe à sa femme Adèle a été acheté 61.000 euros. Parmi les lettres autographes notons les résultats exceptionnels pour la Lettre à la fiancée (lot 4 : 39.400 euros), la lettre à Pierre Foucher (lot 8 : 51.400 euros), et la lettre adressée à son fils François-Victor (lot 18 : 46.600 euros). L'importante réunion de documents et notes (lot39), la plupart autographes, dont le consentement de Victor Hugo au mariage de son fils a dépassé toutes les attentes et s'est envolée à 115.000 euros. La copie autographe du Journal des Goncourt (lot 241) couvrant les années 1872 à 1877, restée inconnue du public et contenue dans une très belle reliure en maroquin citron avec la devise « Ego Hugo » s'est vendue au prix record de 106.600 euros.
De très belles enchères ont par ailleurs ponctué toute la vente et des objets liés à la mémoire de Jean Hugo, ont obtenu de très beaux prix à l'image des Métamorphoses (lot 407), gouache qui a été vendue 69.400 euros.