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HOMMAGE A L'ARTISTE CUBAINE ANA MENDIETA AU MUSEE DU JEU DE PAUME
05 Novembre 2018
Catégorie : EXPO'TIN

Le musée du Jeu de Paume à Paris rend hommage à l'œuvre filmée d'Ana Mendieta, artiste américano-cubaine disparue tragiquement à New-York en septembre 1985 dont les audaces et son engagement pour une liberté totale d'expression ont profondément influencé les mouvements artistiques et féministes actuels.

Cette exposition intitulée  "Ana Mendieta, Le temps et l'histoire me recouvrent" d'après le titre d'une interview de l'artiste qui avait rappelé l'impact subi par ses voyages au Mexique, notamment lorsqu'en 1973 elle s'était représentée recouverte de fleurs et d'herbes dans une tombe aztèque pour engager un dialogue entre le paysage et le corps féminin, permet de découvrir l'univers dérangeant de cette artiste qui interpellait la nature en utilisant son corps pour créer son art après qu'elle eût été arrachée à sa patrie durant son adolescence.

Ania Mendieta utilisait également  le sang, le feu, la terre et l'eau pour créer des tableaux "viscéraux et des sculptures éphémères " pour explorer la vie, la mort et la renaissance en étant inspirée par sa religion natale, la Santeria qui mêlait des emprunts catholiques aux rites afro-cubains comme dans son film « Chicken Piece » de 1972 dans lequel elle se montra nue, debout devant le mur blanc d'une galerie et face au public en tenant fermement une poule décapitée agitée de soubresauts  qui éclaboussait son corps avec des gerbes de sang.

Tout respirait la tragédie dans son œuvre et dans son existence à travers une liberté totale de créativité comme lorsqu'elle osa se montrer dans « Rape » (1973) avec le corps ensanglanté ou dans « Sweating Blood » avec le visage perlé de gouttes de sang tombant de son front, image prémonitoire puisqu'elle mourut à 36 ans le 8 septembre 1985 en tombant d'une fenêtre située au 34 e étage d'un immeuble de New York.

Née dans une famille bourgeoise à La Havane en 1948, l'artiste avait passé la plus grande partie de sa vie en exil, loin de sa famille et de sa patrie. En 1961, à l'âge de 13 ans, ses parents  avaient décidé de l'envoyer vivre aux Etats-Unis  dans des familles d'accueil de l'Iowa avec sa soeur Raquel, de deux ans son aînée, en bénéficiant de l'aide du Catholic Welfare Bureau mais en étant séparée de cette dernière.

Elle ne revit  plus le reste de sa famille durant plusieurs années alors que son père avait été emprisonné jusqu'en 1979 par le régime castriste pour des activités antirévolutionnaires avant de mourir quatre ans plus tard. Elève douée, Ania obtint une maîtrise en peinture en 1972 et une autre en arts visuels après avoir découvert le Mexique en faisant notamment la connaissance d'Allan Kaprow, Vito Accounci ou Robert Wilson avant de choisir de faire des performances et de s'installer en 1978 à New York et de recevoir en 1980 une bourse Guggenheim. Bénéficiant de plusieurs expositions, elle fut considérée comme une des femmes artistes émergentes aux Etats-Unis en voyant alors sa cote progresser sur le marché.

En janvier 1985, Ania Mendieta épousa l'artiste américain Carl Andre, 49 ans, l'un des fondateurs de l'école de sculpture minimaliste qui créait des œuvres avec des plaques d'acier, du bois, des briques et divers matériaux. Ancien militaire, ce dernier aimait faire la fête et boire plus que de raison, ce qui entraîna des frictions avec son épouse. Justement, le 8 septembre 1985, alors qu'elle venait d'inaugurer une exposition rétrospective de ses œuvres, Ania eut une dispute violente avec lui avant d'être retrouvée morte au pied de son immeuble à Greenwich Village.

Selon le procureur du district de Manhattan, il y avait eu lutte dans l'appartement du couple d'autant plus que Carl Andre présentait des éraflures sur le nez et ses avants bras. Arrêté et accusé d'avoir défenestré sa femme, il fut toutefois libéré en échange d'une caution de 250.000 dollars dans l'attente de son jugement.

En voyant qu'elle avait disparu de leur appartement après cette dispute, l'artiste avait appelé la police pour signaler sa disparition en indiquant qu'elle s'était querellée avec lui parce qu'il était soi-disant plus exposé qu'elle. De fait, Ania avait beaucoup bu ce soir là et pour l'accusation, Carl, énervé par son attitude violente, l'avait fait tomber par la fenêtre. Se sentant acculé dans les cordes, celui-ci avait modifié sa version devant le tribunal en affirmant qu'il regardait la télévision avec elle avant qu'elle ne parte se coucher mais que quand il avait regagné la chambre, elle n'était plus là.

Cette déclaration fut toutefois mise en doute par un portier qui travaillait à côté de l'immeuble qui affirma qu'avant que le corps de la jeune femme ne s'écrase au sol, il avait entendu des cris ponctués de « Non, non, non ! » alors qu'il fut révélé devant la cour que la victime avait une peur panique du vide.

Jugé innocent, faute de preuves à son encontre, Car Andre ne montra aucun signe d'émotion en entendant le verdict  tandis que la mère et la sœur d'Ania Mendieta, hurlèrent qu'il était un meurtrier en signalant que, lassée par ses multiples infidélités, elle l'avait fait suivre par un détective mais ce témoignage avait été jugé irrecevable par le tribunal.

Carl Andre avait eu de la chance tant sa culpabilité paraissait évidente, probablement du fait qu'il était blanc et qu'il bénéficiait alors de l'appui des cercles élitistes du monde de l'art, ses amis ayant estimé qu'il était victime d'une cabale féministe, et certainement parce que la police avait bâclé son enquête sur la mort de sa femme.

Ania aura obtenu une revanche posthume à travers de nombreuses expositions qui lui ont rendu hommage, comme celle organisée  à Paris jusqu'au 27 janvier 2019, tandis la rétrospective organisée en 2014 par la Dia Foundation  sur les sculptures de Carl André fut chahutée copieusement par des féministes, tout comme celle qui eut ensuite lieu à Berlin où des manifestantes circulèrent les mains recouvertes de peinture rouge, pour rappeler les représentations d'Ania lorsqu'elle avait étalé ses bras couverts de sang sur des toiles ou des feuilles de papier dans le cadre d'une performance intitulée Body Tracks (1974-1982)




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