Considérée comme une
pionnière de l'art abstrait dans le monde arabe, l'artiste d'origine libanaise
Saloua Raouda Choucair est décédée le 27 janvier à l'âge de 101 ans.
Née
à Beyrouth en 1916, cette peintre et sculptrice s'était installée en 1948 à
Paris où elle avait côtoyé des artistes de l'avant-garde tels que Fernand Léger
ou encore Vassily Kandinsky avant de se tourner vers pictural abstrait pour produire des toiles vives et colorées combinant abstraction géométrique et
figuration.
Pour ses sculptures
créées dans un style minimaliste avec divers matériaux tels que le bois, la
pierre, le bronze ou le cuivre, elle s'était inspirée des canons de la religion musulmane en utilisant
les formes droites et enchevêtrées avec le souci de garder la mentalité d'un
personnage du XXe siècle sans copier
l'art ancien.
Désireuse de se tourner
vers un art résolument moderne en restant néanmoins profondément imprégnée de la
culture, la poésie et la philosophie arabes, Saloua Raouda Choucair avait été rarement exposée
dans son pays natal alors que de 1947 à 1988, elle n'avait eu droit à aucune manifestation personnelle dans les métropoles majeures comme
Paris, Londres, New York ou Tokyo avant de se voir accorder sa première grande exposition
à Beyrouth en juin 1993 et d'attendre encore vingt ans pour bénéficier d'une
rétrospective à la Tate Modern de Londres suivie d'une exposition à la galerie
new-yorkaise CRG en 2015 et d'une exposition hommage au musée libanais
Sursock à l'occasion de son centenaire.