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ALONSO CANO, UN GRAND ARTISTE OUBLIE par Adrian Darmon
07 Avril 2015
Catégorie : News

Alonso Cano est resté un artiste longtemps et injustement oublié alors que certaines de ses oeuvres ont été attribuées à d'autres maîtres espagnols de la première moitié du 17e siècle, Diego Velazquez qui est célébré actuellement à travers une rétrospective organisée au Grand Palais.

Né à Grenade en 1601, Cano fut pourtant l'un des artistes les plus importants du siècle d'or avec Velázquez, Zurbaran et Murillo et le seul artiste baroque espagnol dominant les trois arts majeurs : l'architecture, la sculpture et la peinture, au point qu'il fut surnommé le Michel-Ange espagnol.

Après avoir émigré avec sa famille à Séville à l'âge de 14 ans, il étudia la peinture avec son père qui était spécialisé dans la production de retables. Par la suite il se retrouva dans l'atelier de Pacheco en compagnie de Velázquez avec lequel il noua une  amitié sincère jusqu'à la mort de ce dernier.

Avant ou après son apprentissage d'une durée indéterminée dans l'atelier de Pacheco tout indique qu'il travailla dans l'entourage immédiat du grand sculpteur andalou Martinez Montañes. Ses premiers travaux sont difficiles à déterminer car Alonso Cano était moins précoce que son condisciple Velázquez.

Sa première œuvre connue en peinture représentant Saint François de Borgia date de 1624 mais il est vraisemblable qu'il avait auparavant sculpté quelques Immaculées Conceptions et autres saints très semblables à ceux de Martinez Montañes.

A partir de 1627, il obtint de nombreux contrats, tant en sculpture qu'en peinture, et peu après, son prestige à Séville égala celui de Velázquez à Madrid. Ayant travaillé à Séville jusqu'en 1638, il rejoignit ce dernier à la cour du roi à l'instigation du Premier Ministre Gaspard Guzman, comte d'Olivares pour devenir le professeur de dessin du Prince héritier.

A Madrid, Getafe, Alcala de Henares et autres localités il exécuta un ensemble de peintures assez variées (on ne connaît de lui aucune sculpture authentique de cette époque madrilène) et réalisa  certains travaux d'architecture aujourd'hui disparus, entre autres le très souvent cité Arc de triomphe de Guadalajara.

En 1644, accusé du dramatique assassinat de sa deuxième épouse, il dut s'enfuir pour se réfugier au monastère de Porta Coeli avant de réapparaître huit mois plus tard à Madrid où il reprit ses activités jusqu'en 1652 date à laquelle il rejoignit sa ville natale en qualité de prébendier de la cathédrale.

A Grenade son activité fut intense tant en sculpture, qu'en peinture et architecture. Dans son atelier de la tour de la cathédrale de nombreux disciples exécutèrent des copies à partir de ses dessins qui furent néanmoins loin d'atteindre leur qualité.


Considéré comme un homme généreux, sincère et de grande foi, Alonso Cano, conscient de sa valeur, manifesta parfois un caractère difficile vis-à-vis de ceux qui n'étaient pas capables d'estimer son art. Il s'affrontea souvent avec d'autres religieux pour pouvoir disposer du temps que son art exigeait et en raison de sa mésentente avec le clergé, il préféra alterner sa résidence entre Grenade et Madrid jusqu'en 1660 lorsqu'il parvint à résoudre ses litiges avec celui-ci pour revenir définitivement dans l'ex-ville mauresque où il décéda dans la pauvreté en 1667.


Fort connu et apprécié de son vivant, ses œuvres majeures et mineures (y compris les dessins) étaient très recherchées comme l'ont démontré les témoignages contemporains (contrats, inventaires, successions, anecdotes, biographies souvent romancées) qui furent plus importants que ceux concernant la plupart des autres artistes y compris de son ami Velázquez si l'on excepte pour ce dernier sa vie de courtisan et ses voyages en Italie.

Les oeuvres de Cano seraient restées hautement apprécié sauf qu'elles subirent par la suite de lourdes pertes dues à des incendies, aux pillages des troupes de Napoléon, aux guerres carlistes et à d'autres conflits qui eurent lieu en Espagne jusqu'à la première moitié du 20e siècle.

Après sa mort, on commença à lui attribuer des œuvres médiocres puisque le premier livre monographique qui lui fut consacré en 1948 contenait près de 50 % d'œuvres apocryphes bien inférieures en qualité à ce qui lui revenait tandis que la grande encyclopédie hispano-américaine Espasa de 1930 reproduisit 12 peintures dont 8 sont à présent inacceptables.

Le grand drame posthume du corpus artistique d'Alonso Cano concerne l'adjonction d'un nombre considérable de peintures douteuses la plupart du temps de très mauvaise qualité  et surtout le retrait d'œuvres majeures données à Zurbaran, Velázquez, Ribalta,etc... Heureusement, l'excellent travail de l'historien d'art américain Harold E. Wethey via son catalogue publié en 1955 permit de lui rendre enfin justice avec la rectification de certaines attributions:

1. Sa première œuvre connue, Saint François de Borgia (musée des Beaux-Arts de Séville) qui avait été attribuée à Zurbaran jusqu'en 1946 date à laquelle apparut après nettoyage la signature et la date : Alonso Cano 1624.

2. Un Saint Jean actuellement propriété de la mairie de Barcelone (ex-collection Castells) avait aussi été attribué à Zurbaran jusqu'en 1945.

3.Les deux magnifiques Saint Jean et Saint Jacques du musée du Louvre de Paris apparurent aux enchères chez Sotheby's à Amsterdam en 1977, attribués à Ribalta.

4 En 1992 le Musée National d'Art de Catalogne (MNAC) de Barcelone présenta une collection de dessins avec à l'affiche un superbe croquis de Saint Antoine le Grand attribué trois ans plus tôt dans les catalogues à un artiste catalan Jean-Baptiste Perramon, puis identifié par Alfonso Perez Sanchez comme une œuvre d'Alonso Cano.

5. En 1994 à Londres apparaissait le fleuron de la méprise Cano/Velázquez, la fameuse Immaculée Conception, propriété du galeriste parisien Charles Bailly, présentée comme Velazquez et réfutée par Alfonso Perez Sanchez. Cette Immaculée provenait d'une vente parisienne Ader-Picard-Tajan en 1990 cataloguée "Cercle de Velázquez". Recalé aux enchères à Londres, le tableau disparut de la circulation pour réapparaître en 2009 à Séville, acheté par la Fondation Focus-Abengoa comme un Alonso Cano. Moins d'un an plus tard la publication Ars Magazine attribua définitivement l'Immaculée à Velázquez dans un article signé par celui-là même qui avait permis l'achat de cette toile considérée comme étant d'Alonso Cano.

Le 23 mars 2015, 25 ans après son apparition sur le marché parisien l'Immaculée a été présentée comme un Velazquez au Grand Palais à  Paris avec sa sœur jumelle sans compter, selon Moreau, que des oeuvres d'autres artistes ont été attribuées à ce dernier comme L'Education de la Vierge de l'Université de Yale (Connecticut) peinte en 1617 qui contient tous les canons et archétypes de l'atelier ou l'entourage de Juan de Roelas. Exemples :La Main de Saint Joseph maladroite en forme de truelle de maçon. Les fronts surélevés et de mauvaises proportions, les habits trop larges, les orbites des yeux enfoncées, etc...etc...

On peut aussi citer un portrait de gentilhomme vendu chez Bonhams qui laisse planer le doute ou un portrait de Sebastian de Huerta à la mairie de Barcelone attribué à Zurbaran jusqu'en 1945 avant d'être donné à Velazquez.

Selon l'historien d'art Alain Moreau, toutes ces confusions ne sont pas innocentes alors que les historiens ont souvent insisté sur le peu d'intérêt de Velázquez pour la peinture religieuse pour ajouter que la justification de l'œuvre première à Séville n'est que tardive, inégale et trop souvent clairsemée de lacunes. La réunion des œuvres de Velázquez s'est donc transformée en un puzzle aléatoire où la logique d'ensemble disparaît derrière la littérature appuyée par la disparité des œuvres proposées.

Les sources sont trop souvent récentes et peu solides. Si une œuvre ne présente pas dans son aspect visuel les canons, les archétypes et les obsessions de son auteur, une provenance insuffisamment justifiée ne donne aucune garantie. Il faudrait donc réviser à la loupe, point par point, l'origine des premières œuvres (surtout les religieuses) avant de s'envoler vers des interprétations trop subjectives et de multiplier à l'infini les œuvres pourtant assez rares de Velázquez.

A l'exposition du Grand Palais, un Saint Jean Baptiste dans le désert, propriété de l'Art Institute de Chicago a été aussi  présenté comme un Velázquez après avoir fait trois fois la navette entre Alonso Cano et ce maître. L'avant-dernière attribution à Cano par Alfonso Perez Sanchez paraissait correcte jusqu'à ce que Javier Portus la contredise en publiant dans Ars Magazine une rectification plus subjective que scientifique avec des arguments peu convaincants pour céder ainsi à la manie de la revue madrilène de nous offrir chaque six mois un nouveau Velázquez.

Provenant quant à elle d'un retable du Collège de San Alberto de Séville, l'Immaculée Conception fut exposée en 1810 à l'Alcazar de Séville. Salle 2, N° 60 du catalogue « Inventario de los cuadros sustraidos por el Gobierno intruso en Sevilla el año 1810 » par Manuel Gomez Imaz. L'attribution de cette oeuvre d'Alonso Cano par Perez Sanchez en 1994 devrait se maintenir mais en rectifiant la date erronée de 1618 pour 1635/37. 

Quant au Saint Jean de Chicago, Moreau a tenu à rappeler qu'à Cincinnati (Ohio) distante de 400 kms de Chicago est exposé un autre Saint Jean d'Alonso Cano présentant les mêmes caractéristiques. Celui-ci a pu échapper aux impostures car il est signé d'un monogramme et répète les manies d'Alonso Cano avec sa sempiternelle habitude de laisser la jambe gauche en avant et nue du genou jusqu'au pied, sorte de contrapposto qui donne une dynamique à ses sujets, les Saint Jean de l'artiste étant par ailleurs assez nombreux. 

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