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La 27e édition de la Biennale des Antiquaires a ouvert ses portes le 11 septembre 2014 au Grand Palais dans un climat d'incertitude quant à son avenir.

Les quelque 1500 convives invités au dîner de la veille ont surtout évoqué cette question inquiétante d'autant plus que la Biennale a perdu pas mal de son lustre face à la concurrence d'autres foires étrangères jugées plus performantes après avoir connu pas mal de remous suite à la révocation en juin dernier du Président national des antiquaires Christian Deydier dont la gestion a été jugée hasardeuse.

C'est donc dans une atmosphère pesante que s'est ouverte la Biennale d'autant plus que des rumeurs insistantes ont circulé quant à l'intention de certains participants de créer un événement rival plus en phase avec l'air du temps.

Avant d'être destitué, Deydier avait néanmoins eu la bonne idée de choisir le décorateur Jacques Grange pour organiser la scénographie de la Biennale tout en accroissant la présence de grands joailliers pour inviter par la même occasion de nombreux Chinois à Paris dans le but d'assurer son succès.

Pour de nombreux antiquaires, donner la part belle à des joailliers de prestige a été toutefois à l'encontre du caractère de cette manifestation censée réunir le gratin des marchands d'art. Ils en ont ainsi voulu pour preuve la réduction du nombre des exposants étrangers (73 antiquaires et 14 joailliers) en baisse de 40% par rapport à 2012 alors que le prix du mètre carré d'un stand est resté prohibitif.

Néanmoins, la Biennale est parvenue à conserver un caractère prestigieux avec des stands magnifiquement décorés et des participants ayant su mettre en valeur des pièces jugées exceptionnelles mais le niveau d'ensemble a malheureusement baissé d'autant plus que plusieurs antiquaires de renom ont décidé de ne plus y participer en profitant de sa tenue pour transformer leurs galeries en lieux de rêve et attirer vers eux les visiteurs argentés du Grand Palais.

Bref, la Biennale ne sert plus en quelque sorte que de locomotive pour des grands marchands qui n'y louent plus de stand, ce qui est malgré tout inquiétant pour son avenir surtout qu'elle n'est pas parvenue à se renouveler, loin de là.

On y trouve quand même des pièces classiques mais aussi d'autres plus modernes ou contemporaines comme l'Araignée de Louise Bourgeois à la galerie Gradiva et Hopkins proposée à plus de dix millions d'euros, un De Staël titré "Table Rose" (1953) chez Applicat-Prazan déjà vendu avant l'ouverture, une oeuvre de Basquiat, "Red Joy" de 1984, chez Fabien Boulakia, des meubles contemporains ailleurs mais peu de Design ou encore un "Rythme coloré" de Sonia Delaunay chez Le Minotaure déjà réservé à 750 000 euros ainsi que des pièces Art Déco chez Vallois, des antiquités romaines, égyptiennes ou grecques chez Phoenix ou Chenel et de nombreuses oeuvres d'art asiatiques chez Deydier, l'ex-grand manitou de cette manifestation qui fait moins rêver que naguère.

Biennale des antiquaires, Grand Palais (Paris VIIIe), entrée 30 €, jusqu'au 21 septembre, www.sna-france.com