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L'IMPOSTURE DES GACHET DEVOILEE par Adrian Darmon
12 Janvier 2009
Catégorie : FOCUS
Le bon docteur Paul Ferdinand Gachet (1828-1929)  dont Van Gogh peignit en 1890 un portrait  vendu un siècle plus tard à New York pour la somme faramineuse de 80 millions de dollars était un homme sur lequel il ne fallait pas compter selon l'artiste maudit alors que l'histoire tendrait à suggérer que le praticien profita de sa brève rencontre avec ce dernier pour produire de nombreux faux.

"Je pense qu'il ne faut aucunement compter sur le Dr Gachet", avait écrit Van Gogh à son frère Theo dans une lettre adressée à celui-ci le 10 juillet 1890. Un commentaire qui a servi de point de départ à Benoît Landais, spécialiste de l'oeuvre de Van Gogh depuis plus d'une vingtaine d'années, pour  son  livre  explosif "La Folie Gachet" (Edition les Impressions Nouvelles, Bruxelles) dans lequel il a révélé et dénoncé la magouille imaginée par le docteur et son fils Paul Louis Lucien Gachet (1873-1962) lesquels inclurent de nombreux faux dans leur collection.

L'histoire révélée par Landais, qui ne s'est pas fait que des amis en dénonçant plusieurs oeuvres de Van Gogh comme fausses, a démarré avec la découverte faite par un couple de chineurs dans une brocante du Loiret d'un dessin réalisé au dos d'une gravure du XVIIIe siècle de Bernardo représentant la ville de Dresde. Ce grand dessin représentait le Dr Gachet assis avait été retrouvé dissimulé derrière un miroir ayant appartenu à la famille Gachet. Il était notamment titré"Paul Van Ryssel, De Lille" au dos et portait la signature "Vincent" accompagnée de la date de 1890.

                                                                                           

                                                                                        Le dessin retrouvé derrière un miroir

Les découvreurs de ce dessin pensèrent ainsi avoir déniché un véritable Van Gogh mais un examen approfondi du dessin  a permis à Landais de prouver sans conteste qu'il s'agissait d'une interprétation d'après l'artiste réalisée par Blanche Adèle Derousse, laquelle en compagnie de  Paul Louis Gachet avait travaillé dans la maison du docteur pour produire toute une série de copies d'après ses oeuvres et ce, dans un but qui n'était pas innocent.

Ainsi, selon Benoît Landais, Blanche Derousse réalisa probablement ce dessin en se servant d'une photographie sur plaque de verre représentant le docteur alors que le fils de ce dernier prit la décision 30 ans plus tard de le dissimuler derrière ce miroir.

Un indice tendant à prouver qu'il s'agissait d'un pastiche fut trouvé par Landais lorsqu'il se rappela que les mains croisées du docteur étaient bizarrement les mêmes que celles du Père Tanguy, fournisseur des couleurs et des toiles de Van Gogh, dont le Hollandais maudit avait fait le portrait. Donc, le fait que le fils du docteur ne l'avait pas détruit en préférant le cacher derrière ce miroir pourrait, selon l'historien d'art, signifier qu'il trouva là le moyen de se moquer d'une manière posthume de ceux qu'il avait dupés durant sa longue vie.

Les mains du Père Tanguy, bizarrement les mêmes que sur le dessin...

De plus, une eau-forte représentant le docteur fumant la pipe, sensée avoir été réalisée par Van Gogh, fut un autre élément-clé dans la recherche de Landais concernant ce dessin puisqu'il s'aperçut qu'elle avait une étrange similitude avec celui-ci. Bref, cette eau-forte avait été soi-disant réalisée le 15 mai 1890 à Auvers alors que Van Gogh n'avait débarqué chez le docteur que dix jours plus tard.

                                                                  

L'eau forte de l'homme à la pipe                              Détail du dessin de Blanche Derousse

Ainsi donc, toute une légende fut fabriquée par le docteur et son fils concernant cette pièce unique prétendûment réalisée par Van Gogh sans compter que d'autres oeuvres douteuses figurèrent dans leur collection, notamment  "Le Parc de l'Asyle " offert par ce dernier au fils de Theo Van Gogh qui le remit ensuite à la Fondation Van Gogh en 1954 et qui se trouve aujourd'hui au Musée Van Gogh ainsi  que le second portrait du  Dr Gachet soi-disant peint par Vincent et maintenant au Musée d' Orsay et le portrait de deux enfants, des oeuvres dérivant en fait d'aquarelles peintes par  Blanche Derousse.

Le fils du docteur Gachet perpétua habilement la mémoire de son père en exagérant la relation de 35 jours qu'il eût avec Van Gogh au point de devenir un acteur incontournable de la légende faite autour de l'artiste durant les premières années du 20e siècle, ce qui lui permit quelques années plus tard de faire une importante donation au Musée du Louvre en incluant plusieurs faux parmi les oeuvres offertes à l'Etat, un geste qui fit de lui un commandeur de the Legion d'Honneur.

Dès lors, personne n'osa remettre en question l'authenticité de la collection Gachet bien que Germain Bazin, alors conservateur du département des peintures du Louvre avait exprimé ses propres doutes sans aller néanmoins à les rendre publiques.Selon Landais, plusieurs huiles données pour être de Van Gogh furent en fait peintes par Blanche Derousse, comme " La Branche d'Acacia branch", aujourd'hui au Nationalmuseum de Stockholm ou  "Les branches de marronnier en fleurs dans un  pot" exposée à la Fondation Bührle à Zurich.

Donc, dès le début des années 1890, Le docteur Gachet s'évertua à faire réaliser des faux Van Gogh au sein de sa maison avec l'aide de Blanche Derousse et de membres de son entourage avant de tromper Johanna Bonger (1892-1925), la veuve Theo Van Gogh, en lui faisant croire que l'eau-forte de "L'Homme à la Pipe" était bien de la main de son beau-frère. Johanna entérina donc l'authenticité de cette eau-forte et mit beaucoup de temps pour se poser des questions sur la sincérité du fils du docteur qui durant des années lui adressa des lettres courtisanes pour l'empêcher d'avoir des soupçons. Au bout du compte, elle commença à changer son fusil d'épaule en décidant de lui demander de recevoir chez lui  Jacob Baart de la Faille (1886-1959), l'employé d'une maison de vente d'Amsterdam qui avait décider de préparer le premiuer catalogue raisonné recensant l'oeuvre de Van Gogh.

Ayant réussi à faire passer pour authentiques le cuivre de l'eau-forte de "L'Homme à la pipe" et les 61 épreuves qu'il avait fait tirer, Le fils du docteur Gachet se sentit probablement mal à l'aise à l'idée de recevoir chez lui  de la Faille. Il fit donc tout son possible pour ne pas rendre ce dernier soupçonneux vis-à-vis de sa collection et son startagème fonctionna durant près de 30 ans jusqu'au moment où de la Faille se mit à critiquer son silence et la valeur de ses affirmations alors que le fils de Johanna en vint lui aussi à soupçonner une tromperie lorsqu'il écrivit à la Fondation Van Gogh pour signaler qu'à ses yeux la collection Gachet lui paraissait douteuse.

En attendant, le fils du docteur Gachet avait su avec art se servir du catalogue raisonné de de la Faille pour promouvoir sa collection et offrir ainsi plusieurs faux au Louvre tandis qu'après avoir flairé la supercherie, Germain Bazin fit tout  pour qu'elle ne sache pas. Selon Landais, la collection Gachet comportait pas moins de 44 faux  qui ne furent jamais discutés car le fils du docteur avait su se faire des alliés, notamment le grand marchand Georges Wildenstein qui ne s'était pas privé de lui acheter plusieurs oeuvres de Van Gogh en devenant ainsi par devers lui le complice d'une tromperie monumentale.

Le fils du docteur Gachet mourut à 89 ans sans être aucunement inquiété bien que Germain Bazin avait soupçonné sa manoeuvre à l'instar  de la Faille et du fils de Johanna Bonger alors que le Comité Van Gogh préféra fermer les yeux  pour éviter un scandale, tout comme les musées français effrayés par la perspective de voir plusieurs oeuvres de Van Gogh être déclassées.

Selon Landais, le fils du docteur Gachet fut un manipulateur hors-pair was qui eut le toupet incroyable de jouer sur la protection de « mon père m'a dit father  »  pour éviter de quelconques reproches concernant de possibles erreurs tout en tirant habilement parti du mythe du séjour de Van Gogh à Auvers pour faire passer denombreux faux pour des vrais.

En attendant, Landais a signalé que le problème posé par l'expertise de Van Gogh n'était pas le seul et que les spécialistes de Cézanne, Guillaumin, Pissarro et d'autres artistes en vue n'avaient pas fait correctement leur boulot depuis ces 50 dernières années, ce qu'il signifie qu'il faudra attendre l'émergence d'une nouvelle génération d'experts pour faire le ménage au sujet des catalogues raisonnés se rapportant à ces derniers.

Adrian Darmon
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