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LES NOUVELLES DE NOVEMBRE par Adrian Darmon
01 Novembre 2016
Catégorie : BLOGABLOC
Octobre a été riche en événements, novembre le ne sera pas moins en attendant une éclaircie sur le marché de l'art qui a tardé à venir.La Royal Academy de Londres rend hommage à James Ensor (1860-1949), un des plus grands artistes belges considéré comme un des précurseurs de l'Expressionnisme à travers 70 peintures, dessins et gravures. A voir pour le côté fantastique de cet artiste hors pair. Le musée d'art moderne de San Francisco organise jusqu'au 22 janvier 2017 une rétrospective de l'oeuvre de l'artiste Bruce Conner. A Madrid, le musée du Prado présente une exposition sur l'artiste flamande Clara Peeters  qui produisit d'exquises natures mortes au début du 17e siècle. Peintes entre 1611 et 1612, quinze oeuvres sur les 40 connues de cette artiste sont présentées. Ces natures mortes incluant des gibiers, des fleurs, des fruits, des poissons ou des crabes, du vin, des gâteaux, des fromages, des coupes ou des salières en argent, de récipients en porcelaine et des coquilles exotiques montrent notamment les goûts des classes prospères des Flandres. Par ailleurs, on découvre souvent le portrait de l'artiste tenant ses pinceaux et sa palette réfléchi sur des vases ou des gobelets, une manière pour elle d'affirmer son existence alors que rares étaient les femmes qui pouvaient à son époque faire de la peinture un métier. Contemporaine de Jan Brueghel, Rubens, Snyders et Van Dyck, Clara Peeters joua un rôle majeur dans le développement de l'art de la nature morte au début du 17e siècle en travaillant à Anvers. Née vers 1588, elle commença à peindre en 1607 et fut très active entre 1611 et 1612 lorsqu'elle travailla probablement avec des assistants mais on ne sait pas si sa carrière se poursuivit après 1621. La Galerie nationale du Canada présente jusqu'au 26 février 2017 une exposition de clichés du photographe tchèque Josef Sudek (1896-1976) qui s'intéressa à la nature, aux monuments, aux scènes de rue et aux objets.A Moscou, des archéologues, ont fouillé des vestiges du Moyen-Âge dans l'enceinte de la 14e aile du Kremlin bâtie sur ordre de Staline en 1932. Celle-ci avait été bâtie à l'emplacement du monastère Chudov et le couvent de l'Ascension détruits en 1929. Les fresques du 16e siècle du monastère construit deux siècles plus tôt n'avaient pu être sauvées. Les archéologues ont retrouvé des dizaines d'ossements provenant d'un cimetière adjacent et 2000 pièces ainsi qu'une pierre gravée en cyrillique, la plus ancienne de Moscou, et les traces de l'incendie provoqué au 13e siècle par les hordes mongoles. Fondé il y a 18 ans, le Musée de l'Erotisme situé dans le quartier de Pigalle a fermé ses portes suite à une forte baisse de sa fréquentation et sa collection de 2000 objets, dessins, photographies et peintures dispersée par le groupe de vente Cornette de Saint-Cyr a rapporté près de 500 000 euros. A Londres, la National Gallery a pu collecter après un appel lancé au public 1 million de livres sur les 1,3 million requis pour l'acquisition du portrait inachevé du duc de Wellington par Sir Thomas Lawrence. A New York, la galerie David Zwirner présente une exposition consacrée à l'artiste Josef Albers qu'elle représente désormais.Toujours à New York, la Hammer Galleries (32 East 67e Rue) présente jusqu'au 28 février 2017 une exposition intitulée "Maitres Modernes entre les deux guerres" rassemblant des tableaux et des dessins créés entre 1917 et 1945 d'Alexander Calder, Marc Chagall, Kees van Dongen, Max Ernst, Wassily Kandinsky, Fernand Léger, Henri Matisse, Joan Miró, et Pablo Picasso. Couronné du Prix Nobel de littérature, le chanteur Bob Dylan a également révélé ses talents de peintre en exposant ses oeuvres représentant des routes, des gares désertes, des paysages de l'Amérique profonde ou des motels vides jusqu'au 11 décembre à l'Halcyon Gallery de Londres. A Paris, un couple de collectionneurs américains, Spencer et Marlene Hays, a donné à la France sa très importante collection d'oeuvres d'art qui rejoindra le musée d'Orsay au décès de ces deux passionnés d'art. Evaluée à 350 millions d'euros, cette donation exceptionnelle par sa taille et sa cohérence est la plus importante que les musées français aient reçue d'un donateur étranger depuis 1945.La collection du couple Hays comprend quelque 600 oeuvres de la seconde moitié du XIXème siècle et de la première moitié du XXème siècle. Âgés de 80 ans et mariés depuis 60 ans, Spencer et Marlene Hays ont reçu des mains de François Hollande les insignes de commandeur de la Légion d'honneur pour leur vie passée au service de l'art et du beau. D'origine texane, le riche homme d'affaires et son épouse sont des autodidactes en histoire de l'art, amoureux de Paris et de la peinture française de la fin du XIXe et du début XXe. Depuis plus de trente ans, ils ont construit une collection notamment autour des peintres nabis (Bonnard, Vuillard, Maurice Denis) qu'ils apprécient énormément.Le couple, qui a des enfants et des petits-enfants, vit au milieu des oeuvres d'art dans un grand appartement à New York. Il s'est également fait construire à Nashville la réplique d'un hôtel particulier de la rue de Grenelle à Paris. En attendant, le musée d'Orsay a reçu 187 oeuvres (peintures, papiers, sculptures) comprenant notamment 23 Vuillard, 12 Bonnard, 4 Maurice Denis et d'autres d'Odilon Redon, Edgar Degas, Gustave Caillebotte, Camille Corot, Aristide Maillol, Amedeo Modigliani ou Albert Marquet. A Londres, la Dulwich Picture Gallery présente un autoportrait de Rembrandt portant un béret avec une plume peint en 1635 qui vient d'être reconnu comme authentique à la suite d'analyses scientifiques poussées. Provenant de Buckland Abbey, ce tableau qui avait été contesté dans le passé est exposé en compagnie d'une toile représentant une jeune fille à sa fenêtre (1645) et de son étude ainsi que d'un portrait de Jacob de Gheyn III (1632) et d'autres oeuvres qui ne sont plus considérées comme étant de la main de Rembrandt, notamment le portrait de son fils Titus (1663) pour qui il subsiste des doutes et le Rêve de Jacob sur lequel on a découvert après nettoyage la signature d'Aert de Gelder, son dernier élève. A Brnenec, en République tchèque, une usine désaffectée où l'industriel allemand Oskar Schindler employa durant la guerre 1200 déportés juifs en les sauvant de la mort va désormais abriter un mémorial dédié à l'Holocauste. A Bath, le musée Holburne présente une exposition consacrée à la dynastie des Brueghel avec notamment 35 oeuvres pour la plupart prêtées par des musées anglais, dont deux de sa propre collection récemment authentifiées comme ayant été peintes par Pierre Brueghel le Jeune et David Téniers le Jeune qui épousa une fille de cette famille. La première représente une danse lors d'un mariage en plein air que les conservateurs du musée Holburne avaient cru être de la main d'un copiste qui a finalement été authentifiée après nettoyage et la seconde montre un garçon soufflant des bulles de savon qui avait été donnée à tort à un imitateur de Téniers. D'autres oeuvres de peintres de cette dynastie comme Pieter le Vieux, ses fils Pierre et Jan le Vieux ou Jan van Kessel sont présentées dans le cadre de cette exposition. Sotheby's a enregistré une perte de 54,5 millions de dollars lors du 3e trimestre de 2016, soit près de 37 millions de plus qu'en 2015, ce qui n'a pas empêché l'action de la maison de vente de progresser de 11,2 % pour atteindre 38,43 dollars. Ce résultat a été dû à une décrue de 26% de l'activité du marché de l'art dans le monde alors que Sotheby's espère compenser ses pertes par une augmentation de ses frais de vente sauf que le 4e trimestre ne s'annonce pas sous les meilleurs auspices. A Londres, un mousquet du 18e siècle ayant appartenu à l'empereur Qianlong a été vendu chez Sotheby's pour 1 985 000 livres sur une estimation haute de 1,5 million. tandis que la Tate Modern a présenté une exposition de photos de la collection d'Elton John rassemblant des clichés réalisés entre 1920 et 1950, notamment de Berenice Abbott, André Kertész, Man Ray, Alexandre Rodchenko et Edward Steichen. A Paris, la seconde vente par Sotheby's de la collection de livres et de manuscrits de Pierre Bergé a rapporté près de 5 millions d'euros avec de rares éditions du 19e siècle et des manuscrits, comme celui de Gustave Flaubert narrant un voyage dans les pays de la Loire et la Bretagne qui a été adjugé pour 537,880 euros alors qu'une édition originale de son roman "Madame Bovary" a atteint  190,369 euros, au double de son estimation. Décès à 82 ans  le 10 novembre du chanteur-compositeur canadien Leonard CohenSotheby's a mis en vente à New York le 22 novembre un portrait exécuté par Frida Kahlo qui a récemment été redécouvert. Représentant Nina Con Collar, on ne le connaissait que d'après une photo en noir et blanc prise par Lola Alvarez Bravo, une amie de l'artiste qui s'était chargée de documenter ses premières oeuvres. Ce portrait avait été donné à un ancien assistant de Kahlo par Diego Rivera une année après la mort de l'artiste en 1954. A New York encore, le Museum of Modern Art (MoMA) a acquis auprès de Sotheby's un tableau datant de 1923 de l'artiste hongrois Laszlo Moholy-Nagy (1895-1946) titré "EM1" (Telephone Picture) pour l'ajouter à deux autres, EM2 et EM3, qui lui avaient été offerts en 1971. A Manchester (New Hampshire), le Currier Museum a ajouté à sa collection une toile de l'artiste expressionniste allemand Max Pechstein (1881-1955) peinte sur deux faces présenté dans le cadre d'une exposition intitulée "Paradis perdu" en compagnie d'oeuvres de ses prédécesseurs et contemporains ou de gravures d'artistes allemands pour montrer au passage que le paysage peint au recto et la nature morte avec une femme figurant au verso forment une seule et même histoire, le premier figurant le Jardin d'Eden, et la seconde la tentation d'Eve dans un style rappelant Cézanne et les Cubistes tandis que la figure féminine se rapporte à une étude de Pechstein d'une oeuvre de Gauguin réalisée dans les îles du Pacifique Sud. Pechstein fut une figure éminente du mouvement expressionniste allemand après avoir rejoint le groupe "Die Brücke" en 1906. En prenant le pouvoir en Allemagne en 1933, les nazis ne tardèrent pas à le considérer comme un artiste dégénéré et firent retirer 326 de ses oeuvres des musées du pays tandis qu'il fut démis de son poste de professeur à l'Académie de Berlin qu'il retrouva en 1945 à l'issue de la Seconde Guerre Mondiale. A Genève, la maison de vente Phillips associée au groupe Bacs & Russo, a vendu une rare montre chronographe en acier à phases de lune référence 1518 de marque Patek-Philippe dont il n'existe que 4 exemplaires au prix record de 11 millions de francs suisse tandis qu'un modèle similaire en or rose a culminé à 1,47 millions lors d'une vacation organisée les 12 et 13 novembre qui a totalisé 27,513,625 millions soit 25 587 671 euros pour dépasser son estimation globale de 3,7 millions de francs suisses. A Madrid, le Musée du Prado présente en collaboration avec le Meadows Museum une exposition autour de José de Ribera pour marquer la publication du premier catalogue raisonné des dessins du maître espagnol.Aux Etats-Unis, la maison de vente Heritage Sports a vendu pour le prix record de 1,135 million de dollars une carte publicitaire de base-ball de 1952 représentant le célèbre joueur Mickey Mantle. Un poème d'Anne Frank, la jeune fille juive morte à Auschwitz après avoir été déportée par les nazis, a atteint 140 000 euros, soit plus de 4 fois son prix de réserve,  lors d'une vente aux enchères organisée à Haarlem. Daté du 28 mars 1948 et dédicacé à son "cher Cri-Cri" ce poème écrit à l'encre noire sur la feuille décolorée d'un petit carnet de notes compte douze lignes. A Paris, une section d'un des escaliers en fer d'origine (1889) de la Tour Eiffel a été vendue pour 523 800 euros, soit 13 fois son estimation, par le groupe artcurial. A Grenoble,le Musée de la ville présente jusqu'au 29 janvier une exposition consacrée aux dix dernières de la vie de Wassily Kandinsky (1866-1944) , une période durant laquelle le maître de l'abstraction travailla à Paris.

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