Vendredi 8 juin, le marché aux Puces de Saint-Ouen est noyé sous la pluie, ce qui n'empêche guère Charles Bailly et d'autres grands marchands d'être fidèles au rendez-vous dès cinq heures du matin. Bailly n'a pas acheté grand chose cette fois-ci car les brocanteurs n'ont aujourd'hui rien déballé qui soit intéressant. Alors qu'il est en train de régler un petit achat, il confie à un marchand du marché Vernaison qu'il aimerait bien arrêter le métier et ne chiner que pour son plaisir tout en signalant que la santé compte plus que l'argent.
Quoiqu'il en soit, il n'a pas tellement à s'en faire question finances et son souhait de s'occuper d'autre chose dans la vie ne paraît être simplement qu'un vœu pieux d'autant plus qu'il ajoute que le fait d'arrêter entraînerait le licenciement de 25 de ses employés. En réalité, sa santé dépend avant tout du besoin de cavaler sans cesse de boutique en boutique et d'une salle de vente à l'autre, ce qui signifie qu'il est irrémédiablement condamné à poursuivre sa chasse effrénée aux trésors car on le voit mal renoncer à son statut de grand marchand. On ne peut vraiment pas être et avoir été…