Jeudi 7 juin, un antiquaire du XVIe arrondissement me téléphone pour me demander si je n'ai pas entendu parler d'un certain Pascal «X» qui organiserait des ventes d'œuvres d'art dans une somptueuse villa située dans la banlieue Ouest de Paris. Je ne manque pas de sursauter à l'énoncé de ce nom car ce quidam a fait il y a quelques années l'objet d'un article dans un magazine qui dénonçait en long et en large ses incroyables magouilles.
Cette fois-ci, l'énergumène en question a fait déposer dans des centaines de boîtes à lettres des feuilles imprimées indiquant que lui et sa charmante épouse avaient décidé de vendre le contenu de leur maison et qu'ils auraient le plaisir de recevoir ceux qui seraient ainsi tentés d'acquérir des meubles de qualité et des tableaux de maîtres.
L'antiquaire me révèle alors qu'une de ses relations avait relayé cette annonce à des amis et les avait mis en contact avec ce personnage lequel avait fini par leur vendre deux tableaux et un meuble pour 200 000 FF.
Dans l'attente de la livraison du meuble, les deux acheteurs avaient été à Drouot pour faire estimer les tableaux mais s'étaient entendus répondre qu'ils étaient faux…
On me demande maintenant de quelle manière ces acheteurs floués peuvent récupérer leur argent auprès de ce loustic qui sévit depuis des années en invitant des gens chez lui pour leur vendre ses biens, en réalité des meubles ou des tableaux confiés par des marchands complices de cette habile petite combine.
Celui-ci a l'habitude de recevoir les acheteurs dans sa superbe villa en leur déclarant qu'il a besoin de vendre ses possessions pour se renflouer puis leur offre un whisky ou les invite à dîner si jamais ils manifestent leur désir d'effectuer un gros achat.
La mise en scène de l'étrange «Monsieur Pascal» est superbement rodée depuis des années. Se montrant extrêmement convivial et parlant d'une voix chargée d'émotion, il déclare la larme à l'œil qu'il est obligé de se séparer des biens hérités de son grand-père soit pour payer la piscine construite dans sa maison de campagne, soit pour rembourser des dettes occasionnées à la suite de mauvais placements boursiers ou encore pour combler un gros découvert à sa banque. Le cher homme ne manque jamais d'arguments pour impressionner ses visiteurs ou provoquer leur commisération, c'est selon, en leur montrant des meubles d'époque ou des tableaux mis en valeur dans sa somptueuse villa. Ca marche à presque tout les coups et les gogos repartent le plus souvent avec des bidouilles ou des nanars sauf qu'avec cette histoire de fausses toiles, il risque de se retrouver avec une plainte aux fesses.