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On possède un tableau rien qu'en le regardant (James Turrell)
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Le journal d'un fou d'art
Les fous d'art, ivres de savoir et de découvertes, riches ou moins nantis et sans cesse à l'affût des nouvelles relatives au marché de l'art, forment une belle légion à travers le monde. Sans eux, ce marché n'aurait donc sûrement rien de légendaire. Depuis plus d'une quinzaine d'années, Adrian Darmon a donc rassemblé à travers plus de 2200 pages de multiples anecdotes souvent croustillantes sur les chineurs, amateurs et autres acteurs de cet univers plutôt incroyable et parfois impitoyable.
VIIème Chapitre
SUR UN AIR DE BOTERO...
01 Mars 2001 |
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Mercredi 28 mars, vernissage de l'exposition consacrée au peintre colombien Fernando Botero à la galerie Hopkins-Custot avenue Matignon. L'endroit fourmille de monde alors que le peintre, qui a plus que jamais l'allure d'un hidalgo du XIXe siècle, est entouré d'une myriade d'admirateurs. Chaude ambiance. Ce sont surtout des petits formats qui sont exposés ici, typiques du style de cet artiste qui se complait à représenter de grosses nanas avec une palette plutôt sucrée. Avec ces grosses femmes pulpeuses à l'air mièvre et ces bonshommes rondouillards au look si latin, l'ensemble est amusant à regarder mais de près, ces petits formats perdent beaucoup de la minutie qu'ils offrent à distance. Apparemment, Botero n'a pas cherché à faire preuve de concision en produisant tellement de ces petites œuvres entre 1999 et aujourd'hui. L'artiste doit en fait sa renommée à de nombreux riches collectionneurs colombiens qui raffolent de ses huiles et de ses sculptures en bronze. Sans eux, sa cote aurait donc était moindre sur le marché mais comme les grands peintres sud-américains ne sont pas légion, Botero a pu rapidement gravir les échelons d'une gloire maintenant internationale. Tant mieux pour lui, mais son registre semble plutôt restrictif même si sa peinture respire à fond l'humour. Cette manière de plaire a néanmoins un côté positif mais la gloire de Botero fait qu'il est nécessaire à présent d'avoir un portefeuille bien garni pour s'offrir une de ses œuvres. Un peu plus loin, je me rends au vernissage d'une exposition sur les nouveaux peintres réalistes de New York influencés notamment par Ingres et les Pompiers. C'est «clean», bien léché et académique en diable mais les prix affichés sont conséquents. Bravo pour le travail bien fait mais de là à crier au génie, il y a un pas que je ne franchirai pas…
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Mercredi 28 mars, vernissage de l'exposition consacrée au peintre colombien Fernando Botero à la galerie Hopkins-Custot avenue Matignon. L'endroit fourmille de monde alors que le peintre, qui a plus que jamais l'allure d'un hidalgo du XIXe siècle, est entouré d'une myriade d'admirateurs. Chaude ambiance. Ce sont surtout des petits formats qui sont exposés ici, typiques du style de cet artiste qui se complait à représenter de grosses nanas avec une palette plutôt sucrée. Avec ces grosses femmes pulpeuses à l'air mièvre et ces bonshommes rondouillards au look si latin, l'ensemble est amusant à regarder mais de près, ces petits formats perdent beaucoup de la minutie qu'ils offrent à distance. Apparemment, Botero n'a pas cherché à faire preuve de concision en produisant tellement de ces petites œuvres entre 1999 et aujourd'hui. L'artiste doit en fait sa renommée à de nombreux riches collectionneurs colombiens qui raffolent de ses huiles et de ses sculptures en bronze. Sans eux, sa cote aurait donc était moindre sur le marché mais comme les grands peintres sud-américains ne sont pas légion, Botero a pu rapidement gravir les échelons d'une gloire maintenant internationale. Tant mieux pour lui, mais son registre semble plutôt restrictif même si sa peinture respire à fond l'humour. Cette manière de plaire a néanmoins un côté positif mais la gloire de Botero fait qu'il est nécessaire à présent d'avoir un portefeuille bien garni pour s'offrir une de ses œuvres. Un peu plus loin, je me rends au vernissage d'une exposition sur les nouveaux peintres réalistes de New York influencés notamment par Ingres et les Pompiers. C'est «clean», bien léché et académique en diable mais les prix affichés sont conséquents. Bravo pour le travail bien fait mais de là à crier au génie, il y a un pas que je ne franchirai pas…
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