Le journal d'un fou d'art

Hormis la chance, il faut avoir un bon œil et également un bon pied pour chiner.
Il faut savoir écouter les vieux de la vieille afin de retenir ce qu'ils disent de leurs expériences. Il faut également lire des quantités de livres d'art, se documenter et aussi avoir une bonne mémoire visuelle après avoir visité des musées ou fréquenté des salles de vente.

Last but not least, il faut avoir confiance en soi tout en ne croyant pas tout savoir, suivre son instinct, savoir être patient tout en étant persévérant et prendre suffisamment de recul pour analyser ses erreurs parce qu'un chineur qui se respecte se doit d'encaisser des claques avant de devenir un crack. Il convient en outre de ne pas chiner en dilettante mais au contraire de se forger une discipline de fer pour se lever deux ou trois fois par semaine aux aurores pour partir en chasse, seul de préférence car la compagnie d'un ami peut avoir un effet terriblement perturbant d'autant plus qu'un coup de foudre ne se vit intensément que lorsque l'on se retrouve seul face à un objet ou un tableau.

Enfin, il faut composer avec le temps car on ne sait absolument pas si une découverte se fera demain, après-demain ou malheureusement jamais.

On peut d'autre part avoir le droit de se montrer mégalomane tout en cultivant d'un autre côté l'humilité pour soi-même. Mais tout ce qui vaut de l'or ne peut pas toujours s'acheter pour une bouchée de pain et pour acquérir une pièce qui fait rêver il faut parfois savoir miser certaines sommes, cependant tout compte fait ridicules par rapport à ce que pourrait valoir une trouvaille une fois authentifiée.

Cela signifie qu'un chineur sans argent est un frustré en puissance mais mieux vaut parfois ne pas en avoir pas assez que trop car un portefeuille bien rempli peut bizarrement entraîner un quidam à commettre des bourdes qui peuvent coûter cher.