Escapade pour un week-end à Budapest pour découvrir le Danube noyé sous la brume ce vendredi 5 janvier. On m'avait dit qu'il ferait moins de zéro degré à cette époque de l'année mais le temps est exceptionnellement doux. Ma première promenade dans la ville s'est limitée à une incursion dans le magnifique café Gerbeaud, à quelques allers et retours dans les rues adjacentes parsemées d'immeubles de style Art Nouveau flanqués de constructions qui les déparent malheureusement et à un arrêt au restaurant des Douze Apôtres dont le décor est sublime.
Samedi 6 janvier, je me lève à cinq heures pour visiter le marché aux Puces situé loin du centre-ville. A six heures, le métro est déjà bondé de gens aux teints blafards qui partent probablement tous au travail. Le brouillard est moins dense que la veille alors que j'atteins ce marché où s'affairent environ 300 marchands, pour la plupart des gitans qui ressemblent comme deux gouttes d'eau à ceux du marché aux Puces de Saint-Ouen.
Déception, il n'y a que de la drouille ainsi qu'une quantité incroyable de pompes dans ce marché. Au bout d'une heure de chine infructueuse, je décide d'abréger ma visite et de filer vers la sortie tout en jetant un œil distrait sur les stands qui jalonnent mon chemin. Stupeur ! Je vois sur un étal deux bustes de Hitler en bronze, un autre de Rommel et des modèles réduits de soldats SS.
Je frémis tout en n'étant pas sans savoir que la Hongrie de Horty a travaillé main dans la main avec les nazis durant la dernière guerre, mais là, plus de 55 ans après, je n'imaginais pas tomber sur de pareilles horreurs. Et dire que la Hongrie désire faire partie de la CEE. Hongrois rêver…
Je repars un peu pantois et dégoûté de ce que j'ai vu en espérant ne pas encore revoir de telles babioles qui ont de quoi foutre le frisson.