Mardi 9 décembre, le Conseil des ventes a interdit la vente aux enchères à Montauban d'une grande toile certifiée par Louis Barbier comme ayant peinte par Toulouse-Lautrec pour la baraque foraine de la danseuse du Moulin Rouge surnommée la Goulue et ce, au motif que son authenticité est contestée. La toile intitulée « Toulouse-Lautrec au bal du Moulin Rouge » devait être mise à prix à trois millions d'euros. Malgré le décès en septembre 2003 de Jean-Alain Méric, l'expert en titre de Lautrec, les chances de Barbier de le remplacer sont quasiment nulles car celui-ci n'a jamais été en odeur de sainteté auprès de ceux qui contrôlent le marché de l'art.
Durant plus de vingt ans que Barbier a mené un combat sans merci contre Méric et ses amis, une guerre ponctuée de procès qui lui a valu de se faire pas mal d'ennemis mais aussi d'avoir des partisans, surtout parmi ceux à qui on avait refusé des certificats d'authenticité pour des œuvres de Lautrec.
L'annonce de cette vente à Montauban avait étonné plus d'un amateur surtout que l'œuvre en question comportait de nombreux détails biscornus trahissant une main vraiment malhabile.
Le premier plan du tableau a tout d'un Lautrec mais l'arrière-plan comporte une série de personnages trop mal dessinés pour être de la main de l'artiste. Au mieux, on aurait pu conclure à l'exécution d'un tableau inachevé terminé par un assistant pas vraiment chevronné.
Louis Barbier pensait faire un coup d'éclat avec cette découverte et devenir ainsi l'expert patenté de Lautrec. Sa tentative de putsch n'a en fait été qu'un coup d'épée dans l'eau avec ce Toulouse-Lautrec écarté qui le laisse écoeuré.