MAUVAISE SURPRISE POUR LES HERITIERS DE HERGE
Aux Pays-Bas, les ayants-droit de Hergé, l'auteur
de Tintin, l'ont eu mauvaise suite à la décision d'un tribunal qui a décrété
qu'ils n'avaient en fait pas l'exclusivité de ce fameux personnage de B.D.
Le tribunal néerlandais
a ainsi basé son verdict sur un contrat oublié datant de 1942 par lequel Hergé avait
décidé d'octroyer ses droits à Casterman, son éditeur.
Hergé avait commencé à
publier les aventures de Tintin en 1929 pour les poursuivre jusqu'en 1976
tandis qu'après sa mort en 1983, ses héritiers qui avaient créé la société
Moulinsart SA basée en Belgique ne tardèrent pas à engranger un beau pactole
provenant des droits de reproduction de ses BD, de ses oeuvres et de produits
dérivés.
Nick Rodwell, le mari de
Fanny, la seconde épouse de Hergé, a ainsi tenu à protéger avec férocité les droits détenus
par la société Moulinsart en poursuivant ceux qui se permettaient
d'enfreindre tout copyright en allant même jusqu'à empêcher la reproduction de
dessins de Tintin dans des écoles d'art pour se faire naturellement des ennemis
dans le monde de la BD.
En
2012, la société Moulinsart avait engagé des poursuite contre un groupe d'admirateurs néerlandais de Tintin qui avait fondé la "Hergé Society" pour avoir
utilisé des illustrations montrant le célèbre reporter dans leur revue.
On
s'attendait à un débat centré sur cette utilisation sauf qu'un spécialiste de Hergé
qui a tenu à préserver son anonymat a créé un coup de théâtre en venant au
secours de ces fans pour produire ce fameux contrat daté de 1942 et signé
par Hergé qui octroyait à Casterman les droits des aventures de Tintin, ce qui
a signifié que la société Moulinsart n'en avait pas la propriété exclusive.
Autant
dire que le jugement du tribunal pourrait avoir de lourdes conséquences puisque les
groupes de fans utilisant l'image de Tintin seraient tentés de ne plus verser de
droits à la société Moulinsart.
UN JOURNALISTE CANADIEN PEU SCRUPULEUX DE LA DEONTOLOGIE DE SA PROFESSION
Mardi
9 juin, Evan Solomon, le correspondant politique de la chaîne d'Etat CBC du
Canada, a été débarqué de son poste pour s'être servi de sa position pour vendre
des oeuvres d'art à des personnalités qu'il était amené à interviewer.
Animateur
de l'émission "Pouvoir et Politique", Solomon avait encaissé de
juteuses commissions à travers la vente d'oeuvres appartenant au collectionneur
Bruce Bailey dont il était l'intermédiaire.
Après
avoir invité sur son plateau Mark Carney, le gouverneur de la Banque
d'Angleterre, et Jim Balsillie, le fondateur de la société de téléphonie Blackberry,
Solomon avait profité de l'occasion pour les inciter à acheter des toiles de
Peter Doig et de Kim Dorland.
Par
la suite, Solomon avait été en désaccord avec Bailey au sujet de la commission
qu'il devait toucher sur ces ventes en réclamant 1 million de dollars pour
n'obtenir finalement une somme d'au moins quatre fois inférieure.
le
journaliste s'est défendu de n'avoir procédé qu'à deux transactions en faveur
de ce qu'il appelé des amis en se disant désolé d'avoir trahi la confiance de
son employeur.
COHEN FAN D'ALBERTO
A
New York, le financier et collectionneur Steve Cohen a révélé être l'acheteur
de la sculpture d'Alberto Giacometti intitulée "Pointing Man" adjugée
le 11 mai dernier au prix record de 141,3 millions de dollars chez Christie's.
Cohen
a semblé être très friand des oeuvres de l'artiste suisse puisqu'il a déjà acheté
en novembre 2014 une oeuvre de ce dernier titrée "Chariot" pour près
de 101 millions de dollars, encore chez Christie's.
Celui-ci
possède notamment parmi son impressionnante collection le fameux requin trempé dans du
formol de Damien Hirst, acquis auprès d'un amateur britannique qu'il a fait
restaurer avant de le prêter au Metropolitan Museum of Art entre 2007 et 2010.
MORT
D'UN MILLIONNAIRE RUINE QUI TRANSFORMA LE MARCHE DE L'ART
Alan
Bond, l'ex-millionnaire australien qui avait acheté en 1987 "Les Iris"
(1889) de Van Gogh pour la somme record à l'époque de 53,9 millions de dollars
sans toutefois pouvoir la payer est décédé à l'âge de 77 ans à la suite d'une
opération du coeur.
Après
avoir quitté l'école à 16 ans, Bond avait travaille comme peintre de panneaux
publicitaires pour ensuite devenir promoteur immobilier cinq ans plus tard.
Ayant eu son heure de gloire en finançant le défi australien de la mythique régate
de l'America's Cup en 1983, il acheta l'oeuvre de Van Gogh chez Sotheby's à New
York en bénéficiant dès lors d'une fabuleuse campagne médiatique mais exsangue
financièrement à la suite d'un effondrement des cours de la Bourse, il fut
forcé de la revendre en 1990 au Musée J. Paul Getty afin de rembourser un prêt
de 27 millions de dollars consenti par Sotheby's pour son achat mirobolant.
Sotheby's
dut alors avouer toujours détenir un droit de propriété sur le tableau, ce qui valut
à la maison de vente d'être accusée d'avoir truqué sa vente tandis que Bond fut
traité d'imposteur avant d'être poursuivi en 1992 pour banqueroute puis en 1996
pour fraude fiscal et prise illégale d'intérêts.
Endetté
à hauteur de 1,8 milliard de dollars, Bond dut recourir à l'aide de sa famille pour régler une partie de son
insolvabilité et se séparer de son impressionnante collection d'oeuvres
impressionnistes et modernes.
Celui-ci
avait réuni des toiles de Gauguin, Toulouse-Lautrec, Renoir, Pissarro, Picasso
et Manet dont "La promenade" (1880) avait été acquise dans des
conditions troubles pour 2,4 millions de
dollars par sa compagnie familiale Dalihold qui l'avait ensuite revendue pour
17 millions l'année suivante.
En
1996, Bond avait été condamné à trois ans de prison en étant accusé d'opérations
illicites effectuées à plusieurs reprises à travers sa position de président de
la compagnie publique Bond Corp. pour occasionner des pertes monstrueuses.
L'année suivante, il avait plaidé coupable pour d'autres chefs d'accusation
comme le fait d'avoir escroqué sa propre compagnie de 935 millions de dollars en
se voyant condamné à sept ans d'emprisonnement.
Ayant
nourri en Australie des débats passionnés autour de sa personne, Bond aura été
le premier à inaugurer l'ère de scandales retentissants sur le marché de l'art
qui jusqu'en 1987 était resté plutôt dédaigné par la presse de la planète.