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Le journal d'un fou d'art

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XXIXème Chapitre
GROS FELE POUR WEDGWOOD
06 Janvier 2009
Mardi 6 janvier 2009, victime de la crise économique provoquée par la tourmente boursière et financière, le groupe anglo-irlandais Waterford Wedgwood a été placé sous administration judiciaire après que son action soit tombée à 0,001 euro quelques jours plus tôt.

Employant 8000 personnes dans le monde, ce groupe né en 1986 de la fusion du porcelainier anglais Wedgwood, créé en 1759, et du cristallier irlandais Waterford, fondé en 1783, s'est retrouvé asphyxié par une dette de 449 millions d'euros, les banques ayant refusé de lui accordé de nouvelles facilités pour survivre.

Le groupe avait racheté la manufacture allemande Rosenthal en 1998 puis la fabrique Royal Doulton en 2006 juste avant de connaître des difficultés en raison de la concurrence asiatique, ce qui l'avait forcé à délocaliser une grande partie de sa production en Asie pour tenter de sauver les meubles. La disparition de Wedgwood, qui avait reçu l'agrément de "potier de sa majesté" au 18e siècle, risquera donc de marquer durablement les esprits tant sa réputation était légendaire.

Autre disparition, celle à 74 ans d'Adolf Merckle, une des plus grandes fortunes d'Allemagne, qui au lieu de mourir dans son lit selon la volonté du Seigneur a choisi de se suicider en se faisant happer par un train. Il avait comme tant d'autres riches entrepreneurs aussi perdu des centaines de millions d'euros en jouant à la bourse, mettant ainsi en péril son holding familial constitué d'un groupe pharmaceutique et d'une importante cimenterie. On peut imaginer que, à l'instar d'autres millionnaires, il avait une collection d'art dont sa famille sera peut-être forcée de se séparer pour se renflouer. La crise a ainsi vraiment fait d'énormes ravages parmi les riches de la planète dont les fortunes ont fondu comme neige au soleil mais personne ne les plaindra vu qu'ils l'ont en grande partie provoquée en croyant rafler le jackpot chaque fois qu'ils spéculaient sur les marchés boursiers et financiers. L'ennui est que le marché de l'art risquera de pâtir de leurs dérives étant donné qu'ils y étaient activement impliqués. Décidément, les riches ne sont que des hommes, aussi fragiles que de la porcelaine.

Vendredi 9 janvier 2009, temps sibérien au marché aux Puces de Saint-Ouen qui a plus que jamais ressemblé à un cimetière verglacé. Les rares marchands et chineurs présents pour un déballage plutôt frigorifique n'ont donc guère eu l'occasion d'avoir chaud au coeur en ce début d'année dominé par la morosité. En prime, les brocanteurs du marché Paul Bert décidés à faire preuve de courage en ce matin sibérien ont eu quelques sueurs en subissant un contrôle de leurs livres de police. A ce compte-là, il valait mieux pour eux de rester couchés bien au chaud et d'attendre sagement la réouverture de l'Hôtel Drouot à la mi-janvier pour espérer au moins une reprise timide des affaires déjà gelées depuis des semaines.

Samedi 10 janvier 2009, les chineurs ont eu du mal à se dégourdir les doigts et à déambuler sans risque sur les trottoirs verglacés du marché aux Puces de Vanves transformés en patinoire. Rencontre avec le roi des trouvailles à moins de 20 euros, le dénommé "Ptipolo" encore hilare de la mésaventure subie par "Dédé de Montreuil" qui, quelques mois plus tôt, s'était séparé pour 150 euros d'une composition signée du peintre Marc S... dont la fille n'avait cependant pas vu la main de son père, surtout au niveau de la signature. Habitué à ne chiner en général que des "pompes", "Dédé" avait fini par se mordre les doigts d'avoir lâché pour si peu son S... à un quidam qui s'était empressé de le mettre en vente à l'Hôtel Drouot où il avait atteint la coquette somme de 11500 euros au marteau. Et la fille de l'artiste dans tout cela? Eh bien, plutôt contente d'avoir appris l'obtention d'un tel prix pour une toile de son père, ce qui n'était pas arrivé depuis longtemps, celle-ci a finalement pris le parti de ne pas remettre une nouvelle fois en question l'authenticité de cette toile, au grand dam du pauvre "Dédé" dont le statut d'obscur chineur ne changera pas de sitôt.

Mardi 13 janvier 2009, réouverture de l'Hôtel Drouot avec des expositions précédant les premières ventes courantes du lendemain. Ce menu de la reprise aura paru bien fade aux amateurs dont le moral a été au plus bas depuis l'éclatement de la crise financière et boursière.

Rencontre avec le marchand surnommé "Eddie sois bon" qui a semblé très pessimiste sur la situation au point d'estimer que la profession allait droit dans le mur à cause du brutal  freinage des affaires. Selon lui, le marché connaîtra au moins quatre années de disette. Autant dire que  nombre de faillites parmi les antiquaires, brocanteurs et galeristes ne pourront être évitées. Néanmoins, il y a eu encore quelques optimistes comme ceux qui ont créé une nouvelle maison de vente appelée à être prochainement opérationnelle à Drouot. De deux choses l'une, soit les uns acceptent de subir la crise  soit les autres entendent la combattre avec de nouvelles armes,. D'un côté, il y a  donc ceux qui se sont résignés à céder au fatalisme et de l'autre, il y a les battants qui ont décidé d'aller de l'avant sauf que si les acheteurs sont en majorité constipés, ils iront aussi se crasher dans le mur. L'équation a donc semblé des plus compliquées.



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