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On gagne à être connu, on perd à ne pas l'être (AD)
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Le journal d'un fou d'art
Chapitre :
27 titres
XXIXème Chapitre
PILLAGES EN NORMANDIE, RATAGE A ALIGRE
27 Juillet 2008
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Mercredi 23 juillet 2008, les responsables des musées créés après le débarquement du 6 juin 1944 en Normandie ont été sur le qui-vive après l'arrestation de deux pillards ayant opéré au musée privé de Vierville-sur-Mer, lesquels, après avoir agressé une femme de ménage, s'étaient emparés de casquettes et de dagues de l'armée allemande ainsi que d'une Enigma, une étonnante machine à crypter les messages de la Wehrmacht d'une valeur de 100 000 euros dont il ne reste que six exemplaires dans le monde.
Les voleurs, un étudiant âgé de 20 ans et un jeune de 19 ans, ont été arrêtés au marché aux Puces de Saint-Ouen où il tentaient de revendre ce machine en espérant en tirer quelque 5000 euros. Par ailleurs, plusieurs armes non neutralisés ont été dérobées dans des musées par des petits malins qui les ont remplacées par des copies alors que les douaniers de Rouen ont découvert dans d'autres établissements privés des grenades, des mines et des explosifs datant de la Seconde Guerre Mondiale dont la détention est considérée comme illicite.
Les autorités ont ainsi constaté l'existence d'un trafic d'armes de guerre plutôt inquiétant, certaines armes volées dans les musées valant parfois plus de 10 000 euros au marché noir. Cela dit, certains responsables de ces musées privés se sont étonnés de la saisie par les douanes d'armes qui selon eux auraient bénéficié d'autorisations préfectorales tout en oubliant de reconnaître au passage que leurs établissements étaient insuffisamment protégés.
Jeudi 24 juillet 2008, Chester Fielx, le roi des chineurs a vécu une matinée cauchemardesque au marché aux Puces de la place d'Aligre, là où d'ordinaire les gros coups sont plutôt rares. L'Hôtel Drouot ayant fermé pour cause de vacances, l'insatiable Fielx s'est rabattu sur cet endroit où il est tombé sur un tableau cubiste portant la signature de Frantisek Foltyn et la date de 1927. L'ayant pris en main, il s'est écorché avec un clou dépassant du châssis tout en demandant son prix au vendeur.
« 800 euros », lui a répondu ce dernier alors qu'il a reposé le tableau, un 15P, en se frottant son doigt légèrement endolori. Sur ce, un autre quidam en a profité pour se saisir de la toile mais au même moment, le vendeur a reçu un coup de fil sur son portable pour annoncer ensuite à vive voix qu'elle était vendue. Sacré ratage pour Fielx qui était vraiment dans un jour sans car celle-ci valait au bas mot plus de 30 000 euros. On peut donc être le roi des chineurs et faire des conneries….
Vendredi 25 juillet 2008, Christine Albanel, ministre de la Culture, a annoncé un plan d'urgence pour sauver la célèbre grotte préhistorique de Lascaux, fermé au public depuis avril 1963, dont les fresques datant de quelque 18 000 ans sont affectées en certains points par des moisissures. En attendant, une nouvelle copie conforme de la grotte destinée à remplacer celle visitée par le public sera inaugurée en 2012 alors que l'Etat investira plus de 19 millions d'euros pour la valorisation des quinze sites ornés du pays de la Vézère.
En cause pour Lascaux, la température extérieure en hausse qui affecte celle de l'intérieur de la grotte où des taches noires sont apparues à certains endroits, ce qui a obligé les scientifiques à vérifier les contrôles climatiques et à traiter les parois atteintes. Reste à savoir si Lascaux II, le fac-similé de cette grotte ouvert aux visiteurs, restera opérationnel après l'inauguration de Lascaux III conçu comme un nouvel espace d'interprétation bien plus moderne de l'art pariétal.
Lundi 28 juillet 2008, réception d'un e-mail adressé par un lecteur du "Journal d'un Fou d'Art" qui m'a indiqué avoir chiné pour trois euros une semaine auparavant une huile sur toile de style impressionniste de la fin du XIXe siècle dans une foire à la brocante en Provence.
Tout excité par sa trouvaille non signée mesurant 46 x 38 cm et représentant un paysage montagneux, avec au dos une inscription au crayon "Mlle G..., Rennes", celui-ci s'est demandé s'il ne s'agissait pas d'une oeuvre d'un artiste célèbre, ce qui a semblé fort vraisemblable au vu des clichés étonnants joints à son courriel.
Ayant effectué rapidement des recherches, il a découvert que la famille G. était originaire des environs où avait été peint ce tableau tout en constatant que les coups de pinceau un peu penchés vers la gauche sur la toile correspondaient à ceux, très particuliers, de l'artiste et de se demander s'il n'allait pas se mettre à rêver d'avoir fait une grande découverte. Pour sûr, le tableau est superbe mais le plus dur sera de le faire authentifier, ce qui ne sera guère aisé mais toutefois pas impossible puisque pareil défi avait été relevé il y a une quinzaine d'années par un chineur iranien chanceux qui avait trouvé pour 1500 francs un tableau de ce grand maître au marché Dauphine à Saint-Ouen.
Vendredi 1er août 2008, léthargie au marché aux Puces de Saint-Ouen où les chineurs ont trouvé peu de stands ouverts, leurs propriétaires ayant préféré partir en congé en craignant déjà une rentrée de septembre très difficile.
Rencontre avec un amateur des œuvres de Georges Mathieu dont la cote a explosé depuis ces deux dernières années sous l'effet d'achats spéculatifs effectués en prévision de la disparition prochaine de l'artiste âgé de 87 ans.
Soumis aux affres de la vieillesse, Mathieu a dû déjà se séparer de ses superbes voitures de collection tout en ayant besoin d'être assisté dans la vie de tous les jours ce qui l'a placé ainsi dans une situation propre à devenir la proie de profiteurs dont certains pourraient être derrière la hausse spectaculaire de sa cote dans les ventes aux enchères.
« Désormais, il n'est plus possible d'acheter du Mathieu dans des conditions raisonnables. Certes, la hausse de sa cote lui est profitable mais je doute qu'il soit le seul à tirer un tel bénéfice », a déclaré cet amateur d'un air entendu.
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Mercredi 23 juillet 2008, les responsables des musées créés après le débarquement du 6 juin 1944 en Normandie ont été sur le qui-vive après l'arrestation de deux pillards ayant opéré au musée privé de Vierville-sur-Mer, lesquels, après avoir agressé une femme de ménage, s'étaient emparés de casquettes et de dagues de l'armée allemande ainsi que d'une Enigma, une étonnante machine à crypter les messages de la Wehrmacht d'une valeur de 100 000 euros dont il ne reste que six exemplaires dans le monde.
Les voleurs, un étudiant âgé de 20 ans et un jeune de 19 ans, ont été arrêtés au marché aux Puces de Saint-Ouen où il tentaient de revendre ce machine en espérant en tirer quelque 5000 euros. Par ailleurs, plusieurs armes non neutralisés ont été dérobées dans des musées par des petits malins qui les ont remplacées par des copies alors que les douaniers de Rouen ont découvert dans d'autres établissements privés des grenades, des mines et des explosifs datant de la Seconde Guerre Mondiale dont la détention est considérée comme illicite.
Les autorités ont ainsi constaté l'existence d'un trafic d'armes de guerre plutôt inquiétant, certaines armes volées dans les musées valant parfois plus de 10 000 euros au marché noir. Cela dit, certains responsables de ces musées privés se sont étonnés de la saisie par les douanes d'armes qui selon eux auraient bénéficié d'autorisations préfectorales tout en oubliant de reconnaître au passage que leurs établissements étaient insuffisamment protégés.
Jeudi 24 juillet 2008, Chester Fielx, le roi des chineurs a vécu une matinée cauchemardesque au marché aux Puces de la place d'Aligre, là où d'ordinaire les gros coups sont plutôt rares. L'Hôtel Drouot ayant fermé pour cause de vacances, l'insatiable Fielx s'est rabattu sur cet endroit où il est tombé sur un tableau cubiste portant la signature de Frantisek Foltyn et la date de 1927. L'ayant pris en main, il s'est écorché avec un clou dépassant du châssis tout en demandant son prix au vendeur.
« 800 euros », lui a répondu ce dernier alors qu'il a reposé le tableau, un 15P, en se frottant son doigt légèrement endolori. Sur ce, un autre quidam en a profité pour se saisir de la toile mais au même moment, le vendeur a reçu un coup de fil sur son portable pour annoncer ensuite à vive voix qu'elle était vendue. Sacré ratage pour Fielx qui était vraiment dans un jour sans car celle-ci valait au bas mot plus de 30 000 euros. On peut donc être le roi des chineurs et faire des conneries….
Vendredi 25 juillet 2008, Christine Albanel, ministre de la Culture, a annoncé un plan d'urgence pour sauver la célèbre grotte préhistorique de Lascaux, fermé au public depuis avril 1963, dont les fresques datant de quelque 18 000 ans sont affectées en certains points par des moisissures. En attendant, une nouvelle copie conforme de la grotte destinée à remplacer celle visitée par le public sera inaugurée en 2012 alors que l'Etat investira plus de 19 millions d'euros pour la valorisation des quinze sites ornés du pays de la Vézère.
En cause pour Lascaux, la température extérieure en hausse qui affecte celle de l'intérieur de la grotte où des taches noires sont apparues à certains endroits, ce qui a obligé les scientifiques à vérifier les contrôles climatiques et à traiter les parois atteintes. Reste à savoir si Lascaux II, le fac-similé de cette grotte ouvert aux visiteurs, restera opérationnel après l'inauguration de Lascaux III conçu comme un nouvel espace d'interprétation bien plus moderne de l'art pariétal.
Lundi 28 juillet 2008, réception d'un e-mail adressé par un lecteur du "Journal d'un Fou d'Art" qui m'a indiqué avoir chiné pour trois euros une semaine auparavant une huile sur toile de style impressionniste de la fin du XIXe siècle dans une foire à la brocante en Provence.
Tout excité par sa trouvaille non signée mesurant 46 x 38 cm et représentant un paysage montagneux, avec au dos une inscription au crayon "Mlle G..., Rennes", celui-ci s'est demandé s'il ne s'agissait pas d'une oeuvre d'un artiste célèbre, ce qui a semblé fort vraisemblable au vu des clichés étonnants joints à son courriel.
Ayant effectué rapidement des recherches, il a découvert que la famille G. était originaire des environs où avait été peint ce tableau tout en constatant que les coups de pinceau un peu penchés vers la gauche sur la toile correspondaient à ceux, très particuliers, de l'artiste et de se demander s'il n'allait pas se mettre à rêver d'avoir fait une grande découverte. Pour sûr, le tableau est superbe mais le plus dur sera de le faire authentifier, ce qui ne sera guère aisé mais toutefois pas impossible puisque pareil défi avait été relevé il y a une quinzaine d'années par un chineur iranien chanceux qui avait trouvé pour 1500 francs un tableau de ce grand maître au marché Dauphine à Saint-Ouen.
Vendredi 1er août 2008, léthargie au marché aux Puces de Saint-Ouen où les chineurs ont trouvé peu de stands ouverts, leurs propriétaires ayant préféré partir en congé en craignant déjà une rentrée de septembre très difficile.
Rencontre avec un amateur des œuvres de Georges Mathieu dont la cote a explosé depuis ces deux dernières années sous l'effet d'achats spéculatifs effectués en prévision de la disparition prochaine de l'artiste âgé de 87 ans.
Soumis aux affres de la vieillesse, Mathieu a dû déjà se séparer de ses superbes voitures de collection tout en ayant besoin d'être assisté dans la vie de tous les jours ce qui l'a placé ainsi dans une situation propre à devenir la proie de profiteurs dont certains pourraient être derrière la hausse spectaculaire de sa cote dans les ventes aux enchères.
« Désormais, il n'est plus possible d'acheter du Mathieu dans des conditions raisonnables. Certes, la hausse de sa cote lui est profitable mais je doute qu'il soit le seul à tirer un tel bénéfice », a déclaré cet amateur d'un air entendu.
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