ArtCult : Les actualités du marché de l'art .
Rechercher dans le site :
  Accueil
  Actualités
  Dossiers
  Marché de l'art
  Outils d'experts
  Communication
Recherche
Rechercher dans la page Le journal d'un fou d'art :
Rechercher dans le site :

Citation
Un fou de natures mortes doit probablement avoir son Chardin secret...

Actuellement
Dernieres petites annonces
15/10: UN MOMENT DE DECOUVERTE ARTISTIQUE
UN MOMENT DE DECOUVERTE ARTISTIQUE SUR ferse.hubside.frA très bientot sur le site!!! ...
24/07: RECHERCHE OEUVRES MAJEURES
We are a consulting firm of Art and Antiques, whose main activity is themanagement of p...
08/04: RECHERCHE OEUVRES D'ARTISTES ROUMAINS
Collectionneur recherche oeuvres importantes d'artistes roumains: Pascin, Janco, Maxy...
> Passer une annonce
Estimation d'oeuvre d'art
Envoyez nous une photographie accompagnée d'une description afin de bénéficer de notre expertise.
Soumettre une estimation

Lettre d'information
Entrez votre email pour souscrire à notre lettre d'information :

Le journal d'un fou d'art

Chapitre :
29 titres
Page précédente 12/29
Retour Retour
XXVIème Chapitre
VENTES EN LIGNE, ATTENTION AUX ACHATS QUI RESTENT VIRTUELS
21 Juin 2007
Samedi 16 juin 2007, petit tour à Vanves où cette fois-ci il n'y avait pas vraiment de gros coup à faire mais à entendre plutôt des histoires un peu dingues concernant E-Bay qui a attiré un gros contingent d'acheteurs au détriment des brocanteurs qui n'ont plus vu grand monde dans leurs boutiques ou leurs stands sur les marchés aux puces.

On trouve peu de choses extraordinaires sur E-Bay dont les annonces sont passées au peigne fin par les amateurs et lorsqu'on tombe sur une annonce proposant une pièce en apparence exceptionnelle et dont le prix de départ est ridicule, soit les enchères se mettent à exploser durant les dernières heures, soit le vendeur la retire bizarrement 24 ou 48 heures avant la fin de la vente après avoir vraisemblablement reçu un courriel de la part d'un quidam qui l'a informé qu'il faisait une bourde ou qui l'a incité à la lui vendre en privé à un prix intéressant. Exemple: une annonce concernant un splendide tableau de Roger de La Fresnaye - un artiste qui cote plus de 100 000 euros sur le marché- a été placée sur E-Bay il y a quelques mois mais a disparu deux jours avant la clôture de la vente alors que les enchères avaient tout juste dépassé 1000 euros. Pour quelle raison ? On peut cependant deviner aisément pourquoi.

Bref, un brocanteur surnommé "Le Pêcheur" a raconté de quelle manière un amateur s'était fait blouser sur E-Bay en achetant un tableau d'Eugène Baboulène à un prix correspondant pratiquement à la cote de l'artiste. Lorsqu'il a reçu son paquet du vendeur, il eu la désagréable surprise après l'avoir déballé de découvrir qu'il s'agissait d'une reproduction accompagnée d'un petit mot qui disait : "Bon courage!". Très remonté contre ce vendeur pas très honnête, il a procédé à une petite enquête à son sujet qui l'a amené à constater que ce dernier n'en était pas à son premier coup d'essai puisqu'il avait empapaouté près de quarante autres E-bayeurs. Ceux-ci ont alors formé un pool pour le poursuivre en justice mais leur action n'a finalement pas abouti.

Il est inutile de préciser que les bons coups qui se faisaient sur E-Bay peu après la création de ce site sont devenus rares à cause de l'explosion de sa popularité qui a amené en outre nombre de petits malins à tromper des centaines de gogos avec des annonces de faux qu'on trouve maintenant à la pelle. Mieux même, un annonceur très astucieux a récemment proposé un superbe casque japonais sur E-Bay qui a été adjugé pour 25 000 euros, une somme rondelette mais extrêmement minime par rapport à la valeur de l'objet. L'acheteur a adressé un virement bancaire au vendeur qui s'est empressé de le faire passer sur un autre compte en oubliant bien entendu de lui faire parvenir son achat et pour cause, il avait été simplement visiter un musée japonais pour faire une photographie de ce casque valant par ailleurs plus de 500 000 euros pour proposer ensuite cet objet fictif sur le site de vente. Du grand art en matière d'escroquerie...

Ce n'est certainement pas sur photo qu'un amateur peut déterminer que ce qu'il voit en ligne est authentique ou non, ce qui veut dire que rien ne pourra supplanter cette coutume qui veut qu'un chineur ait en main un objet ou un tableau pour en apprécier sa valeur et sa qualité. N'empêche, E-Bay a tout bousculé au point que l'idée qu'on se fait des lots proposés à la vente sur Internet est devenue basée sur du virtuel et rien d'autre. A ce jeu-là, il est donc naturel que les tromperies, voulues ou non, soient légion.

Lundi 18 juin 2007, procès bizarre devant la 3e chambre civile du tribunal de Paris qui a eu à examiner la demande de l'héritier du collectionneur russe du début du XXe siècle Ivan Morosov concernant les droits de reproduction des oeuvres de Picasso ou de Matisse que ce dernier avait achetées avant que ses collections ne deviennent propriété de l'Etat soviétique après 1918.

Mort en exil à Paris en 1921, Morozov, tout comme Sergueï Chtoukine, avait acheté à produsion des oeuvres de Matisse, Picasso, Bonnard, Derain ou Van Gogh qui aujourd'hui sont restées la propriété inaliénable de la Russie. Néanmoins, Pierre Konowalov, descendant de Morozov, a cru bon de poursuivre les héritiers de Picasso et de Matisse pour réclamer les droits de reproduction des oeuvres de ces artistes acquises avant la Révolution rrusse en se basant sur une veille loi de l'époque du roi Louis-Philippe accordant à l'acheteur d'un tableau  le privilège de ces droits si son auteur y renonçait, ce qui fut apparemment le cas concernant une toile du peintre espagnol, "les Deux Saltimbanques" et six autres de Matisse et de réclamer 500 000 euros de provision sur le produit des reproductions des oeuvres concernées.

Les héritiers de Picasso et de Matisse ont estimé que la demande de M. Konowalov était irrecevable et demandé que la jurisprudence sur laquelle ce dernier se basait soit définitivement mise aux oubliettes. On sera curieux de connaître le verdict de la cour attendu à la fin de l'été.

Mardi 19 juin 2007, rencontre avec l'increvable "J.R" qui a surmonté une passe difficile pour se refaire une santé du moins sur le plan pécuniaire parce que physiquement, il n'a pas paru au mieux. Fumant toujours comme une cheminée d'usine et carburant sans cesse au Kir et au pastis, le bougre a malgré tout arboré un sourire de vainqueur et pour cause, il a fait un coup faramineux chez un brocanteur en dénichant pour trois fois rien ce qu'il a appelé un "chef d'oeuvre" pour lequel il a ensuite obtenu un certificat d'authenticité.

Quel chef d'oeuvre ? "J.R" a tenu à rester sibyllin tout en lâchant que sa découverte valait au moins dans les 300 000 euros et que son souci était désormais de trouver un acheteur capable de le payer cash vu qu'il n'a jamais eu de compte en banque.

Amusé, je lui ai indiqué que personne ne prendrait le risque de lui mettre une telle somme sur la table hormis peut-être des Russes qui actuellement ne regardent pas à la dépense. Réponse de l'intéressé: "J'aurais trop peur de négocier avec ces gens qui ont parfois des méthodes peu orthodoxes..."

"Un Russe, peu orthodoxe. Vous avez au moins le mot pour rire", ai-je rétorqué en essayant de lui tirer les vers du nez au sujet de sa trouvaille, mais en vain, avant d'ajouter: " Pourtant, face à un roublard tel que vous, ce serait plutôt à un Russe de se méfier..." 

Il s'est alors mis à rire à gorge déployée en faisant sortir un nuage de fumée de sa bouche encrassée et en me regardant bizarrement avec ses yeux de taupe avant de marquer une pause pour me dire ensuite: "Une fois le pognon encaissé, je partirai me la couler douce en Espagne"...

Je l'ai regardé s'en aller d'un pas rapide vers la bouche du métro juste avant qu'un orage n'éclate en me disant que même s'il parvenait à trouver un acheteur disposé à lui payer son chef d'oeuvre en liquide, il dépenserait son pactole en un rien de temps, en Espagne ou ailleurs, et qu'il se retrouverait vite à la case départ parce que tel semblait être son destin.

Mercredi 20 juin 2007, petit tour du côté de l'Hôtel Drouot où des enchérisseurs russes ont bataillé ferme pour des pièces en or de 35 et 25 roubles à l'effigie de Nicolas II adjugées à des prix démentiels, des acheteurs potentiels pour "J.R" sauf que ce dernier n'a plus jamais mis les pieds dans une salle de vente de crainte de tomber sur un type à qui il aurait emprunté de l'argent en oubliant de le rembourser. Plus tard, rencontre dans un café avec un exilé de Saint-Pétersbourg qui m'a révélé que les Russes achetaient aussi à profusion des chevaux de course provenant de haras français. Faisant galoper les enchères dans les ventes, ceux-ci ont trouvé vraisemblablement normal de bourrer les prix pour des bourrins appelés à courir sous leur casaques...

Mentions légales Conditions d'utilisation Rédaction Annonceurs Plan du site
Login : Mot de passe ArtCult - Réalisé par Adrian Darmon