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Le journal d'un fou d'art

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XXVIème Chapitre
DES HAUTS FONCTIONNAIRES KLEPTOMANES...
28 Mai 2007
Dans la matinée, lecture du "Parisien" a évoqué la prochaine parution d'un rapport sulfureux révélant la disparition de 17000 pièces du mobilier national, pour la plupart pillées depuis des décennies lors de changements de gouvernement, un scandale dont il est rarement fait étalage dans la presse d'autant plus que ceux qui se sont comportés comme des pilleurs en déménageant leurs bureaux ont été pour la plupart des hauts fonctionnaires qui d'ordinaire font partie de gens au-dessus de tout soupçon. 

Il faut savoir que les différents ministères ainsi que les bâtiments officiels de la République sont meublés d'objets, meubles, tableaux ou tapisseries provenant du Mobilier national. Au nombre d'environ 180 000, ces pièces ont donc été prêtées par la Direction des musées de France, le Mobilier national et le Fonds national d'art contemporain.

 

Un petit souvenir par ci, un autre par là. En quittant leur emploi, certains hauts fonctionnaires, et parfois même des ministres ou des ambassadeurs, n'ont éprouvé aucun scrupule à s'offrir des petits cadeaux de départ sur le dos de l'Etat.

 

Face à l'ampleur de ce pillage organisé par des gens considérés généralement comme respectables, Dominique de Villepin n'a pas manqué au terme de son mandat de Premier ministre d'adresser une note à tous les ministères leur enjoignant de veiller à dresser un inventaire des objets déménagés par leurs occupants appelés à être remplacés afin de juguler les vols au détriment du patrimoine français.

 

Sur les 17 000 pièces estimées disparues depuis plusieurs décennies, certaines ont été déplacées dans d'autres locaux pour finir par être oubliées alors que d'autres ont été en fait détournées, notamment au ministère de la Culture, à celui de la Défense et au Quai d'Orsay où nombre de plaintes pour vol ont été enregistrées ces dernières années.

 

Certaines des pièces évaporées ont refait surface, notamment au gré de successions, ce qui a amené des héritiers ignorant leur provenance à s'en défaire en les mettant en vente aux enchères où elles ont alors été repérées par des agents du bureau du Patrimoine ou des conservateurs de musées puis finalement restituées au Mobilier national.

 

Les affaires de vol de pièces provenant du Mobilier national ne font cependant pas de vagues parce que, comme le précise « Le Parisien », on n'est pas dans le milieu du banditisme mais dans le gotha politique, ce qui signifie que nombre d'enquêtes sont restées confidentielles. N'empêche, un haut fonctionnaire qui s'offre un souvenir en quittant le bureau qu'il a occupé un certain temps n'est pas moins coupable qu'un autre qui détourne les deniers de l'Etat. De plus, commettre un tel délit lorsqu'on a reçu des distinctions au cours de sa carrière a de quoi être vraiment peu honorable pour un fonctionnaire qui mériterait plutôt qu'on lui décerne la légion d'horreur…

 

Lundi 28 mai 2007, continuant à souffrir du manque de visiteurs dans leurs boutiques depuis ces dernières semaines, les antiquaires et les brocanteurs ont essayé de prendre leur mal en patience en espérant des jours meilleurs.

 

En attendant, un antiquaire de Tours a cru avoir la berlue en voyant débarquer dans sa boutique une chèvre qui, à défaut d'être atteinte de la fièvre acheteuse ou de vouloir se lover dans les bras d'une bergère Louis XV, a plutôt paru intéressée à brouter son tapis. Il ne manquerait plus aux brocs, déjà tondus comme des moutons par les frais et charges qui ont continué à courir, de ne plus recevoir chez eux que des chèvres pour admirer les dessus en marbre brèche de leurs meubles qui ne semblent plus intéresser personne.

Dans la soirée, inauguration de la 4e édition de la Moscow World Fine Art Fair où nombre d'exposants occidentaux sont venus courtiser les riches collectionneurs moscovites qui ne lésinent pas à dépenser des millions de dollars sur le marché de l'art.

Sans les Russes, ce marché aurait eu toutes les peines du monde à progresser mais les oligarques sont venus le doper avec frénésie. Voilà pourquoi cette foire a revêtu une importance primordiale pour les marchands parisiens et leurs confrères étrangers qui n'ont pas lésiné sur la dépense pour assister au dîner de gala organisé au Turandot, le restaurant huppé de Moscou récemment ouvert par Andrey Dellos, le créateur du Café Pouchkine, ami de Vladimir Poutine et accessoirement friand d'objets, de tableaux, de meubles de la Renaissance et d'oeuvres de l'école de Fontainebleau.

Au milieu du beau monde, il y avait quelques individus transformés en princes charmants que d'ordinaire on n'aimerait pas croiser dans une ruelle sombre de Moscou lors de ce dîner de gala qui a précédé l'ouverture de cette foire où les étiquettes de prix ont eu de quoi donner le vertige. Rien n'est trop beau pour les millionnaires russes, sauveurs des grands marchands de la planète qui en retour peuvent s'offrir des louchées de caviar grâce à leurs achats. Ils aiment le clinquant du XVIIIe siècle, boudé en Occident et même les copies du XIXe. Alors, que Dieu leur rende grâce d'avoir donné du piment aux affaires même si leur argent paraît avoir une odeur suspecte.

Et puis, il n'y a pas que le XVIII siècle et son style qui intéressent ces messieurs mais aussi l'art russe moderne, tombé dans l'oubli durant l'ère soviétique et remis à l'honneur avec fracas depuis cette dernière décennie, ce qui a permis à nombre d'artistes exilés, comme Charchoune et bien d'autres, d'être remis à l'honneur. Pour satisfaire leur égo et asseoir leur nouveau statut social, ces messieurs ont eu le portefeuille très généreux pour propulser le marché vers de nouveaux sommets et il serait stupide de penser qu'ils ont été trop loin parce qu'ils ont maintenant pour rivaux des Chinois aussi avides de marquer leur ascension qui ne vont pas manquer de faire de la surenchère sur les pièces qui restent à convoiter. C'est donc tout bénéfice pour le marché...

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