Créer une fondation représente une entreprise louable puisqu'une institution de ce type est censée promouvoir la culture sauf que d'énormes intérêts sont en jeu et que certains montages conduisent parfois à des dérapages qui suscitent des scandales. La liste de ces fondations mal gérées, objets de disputes ou restées à l'état de projet dispendieux est devenue longue au fil des années comme en témoignent certaines affaires examinées récemment par la justice.
Problèmes avec la Fondation Giacometti, bisbilles concernant la Fondation Vasarely, micmac avec la Fondation Arp et malversations présumées au sujet de la Fondation Hamon dont le montage a suscité une enquête financière.
La Fondation Hamon d'art contemporain devait être créée sur l'Île Saint-Germain à Issy-les-Moulineaux par le promoteur immobilier Jean Hamon qui avait donné 200 œuvres pour concrétiser ce projet mais les travaux n'ont jamais eu lieu alors que six millions d'euros versés par la ville et le département des Hauts de Seine ont déjà été dilapidés.
Une enquête a été ouverte suite à la dénonciation de Jean Hamon par son comptable et plusieurs personnes soupçonnées de détournement de fonds publics, dont certaines personnalités du conseil général des Hauts de Seine, ont été mises en examen. S'étant vu reprocher pour sa part d'avoir perçu 750 000 euros, le promoteur immobilier a expliqué pour sa défense que cette somme avait servi à régler des frais de gardiennage et de restauration concernant les oeuvres réservées à la fondation portant son nom.
Ce scandale a fait quelque peu désordre en permettant de constater que la philanthropie ne présidait pas exclusivement à la création d'une fondation dont le montage pouvait par contre profiter financièrement à certains intervenants un tantinet gourmands.
Quoiqu'il en soit, la transparence préside rarement à la création d'une fondation destinée à enrichir le patrimoine qui en fait offre en contrepartie des avantages fiscaux non négligeables aux mécènes impliqués alors que souvent des rivalités éclatent entre les personnes appelées à la diriger. Cela se fait souvent avec des règlements de comptes dans les coulisses, des conflits d'intérêt, des dépenses exorbitantes, des mauvais choix et des dérapages qui sont à mille lieues de répondre à la finalité d'une telle institution.