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L'art est un phare pour le monde
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Le journal d'un fou d'art
Les fous d'art, ivres de savoir et de découvertes, riches ou moins nantis et sans cesse à l'affût des nouvelles relatives au marché de l'art, forment une belle légion à travers le monde. Sans eux, ce marché n'aurait donc sûrement rien de légendaire. Depuis plus d'une quinzaine d'années, Adrian Darmon a donc rassemblé à travers plus de 2200 pages de multiples anecdotes souvent croustillantes sur les chineurs, amateurs et autres acteurs de cet univers plutôt incroyable et parfois impitoyable.
Ier Chapitre
POÊLES A FRIRE, FRITURE SUR LA LIGNE
01 Mai 2000 |
Cet article se compose de 2 pages.
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En parlant de détecteurs, j'ai aussi lu une étrange histoire dans «France-Soir», celle d'un retraité adepte de la poêle à frire qui passait ses dimanches à chercher des trésors. Sillonnant campagnes et forêts, notre homme a passé des années à balayer des hectares avec son engin jusqu'au 15 avril 1997, lorsqu'il s'est retrouvé sur l'aire de repos de Boucq, dans la banlieue sud de Nancy. Soudain, son appareil s'est mis à sonner à la lisière d'un bois et il s'est empressé de prendre sa pelle pour creuser et finalement trouver à 15 cm de profondeur un pot en terre cuite rempli de pièces d'or. Un véritable trésor constitué de monnaies frappées sous Louis XVIII, Louis XIV, François 1er et d'autres, notamment d'origine espagnole, un magot estimé à plus de 600 000 francs. Louis Fontenay, 64 ans, s'est d'abord attelé à essayer de retracer l'histoire de sa trouvaille. Puis, au bout de neuf jours de recherches, il a pris la sage décision de remettre son trésor à la mairie de Boucq persuadé qu'en tant que découvreur, il aurait droit à 50% de la valeur du trésor. Las, le maire et la Direction régionale des affaires culturelles de Metz, au lieu de remercier le brave homme, ont décidé de le poursuivre en justice pour non-autorisation de détection sur la commune, destruction grave de terrain contenant des vestiges archéologiques et déclaration du trésor hors du délai de huit jours. M. Fontenay a ainsi été condamné à 10 000 francs d'amende et, écoeuré d'avoir vu sa bonne foi être ainsi contestée, a juré que l'histoire n'en resterait pas là. Cette histoire aura certainement de fâcheuses répercussions concernant l'attitude de ces milliers de fous de la poêle à frire qui parcourent la France en tous sens à la recherche de trésors. Dorénavant, il y a fort à parier que rares seront les découvreurs qui seront tentés de déclarer leurs découvertes puisqu'ils sont par avance considérés comme hors la loi.
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En parlant de détecteurs, j'ai aussi lu une étrange histoire dans «France-Soir», celle d'un retraité adepte de la poêle à frire qui passait ses dimanches à chercher des trésors. Sillonnant campagnes et forêts, notre homme a passé des années à balayer des hectares avec son engin jusqu'au 15 avril 1997, lorsqu'il s'est retrouvé sur l'aire de repos de Boucq, dans la banlieue sud de Nancy. Soudain, son appareil s'est mis à sonner à la lisière d'un bois et il s'est empressé de prendre sa pelle pour creuser et finalement trouver à 15 cm de profondeur un pot en terre cuite rempli de pièces d'or. Un véritable trésor constitué de monnaies frappées sous Louis XVIII, Louis XIV, François 1er et d'autres, notamment d'origine espagnole, un magot estimé à plus de 600 000 francs. Louis Fontenay, 64 ans, s'est d'abord attelé à essayer de retracer l'histoire de sa trouvaille. Puis, au bout de neuf jours de recherches, il a pris la sage décision de remettre son trésor à la mairie de Boucq persuadé qu'en tant que découvreur, il aurait droit à 50% de la valeur du trésor. Las, le maire et la Direction régionale des affaires culturelles de Metz, au lieu de remercier le brave homme, ont décidé de le poursuivre en justice pour non-autorisation de détection sur la commune, destruction grave de terrain contenant des vestiges archéologiques et déclaration du trésor hors du délai de huit jours. M. Fontenay a ainsi été condamné à 10 000 francs d'amende et, écoeuré d'avoir vu sa bonne foi être ainsi contestée, a juré que l'histoire n'en resterait pas là. Cette histoire aura certainement de fâcheuses répercussions concernant l'attitude de ces milliers de fous de la poêle à frire qui parcourent la France en tous sens à la recherche de trésors. Dorénavant, il y a fort à parier que rares seront les découvreurs qui seront tentés de déclarer leurs découvertes puisqu'ils sont par avance considérés comme hors la loi.
Il est certain que ces archéologues sauvages détruisent chaque semaine des sites importants même si quelque part, on peut leur savoir gré de sauver des pièces archéologiques intéressantes car aujourd'hui celles qui sont enterrées risquent fort d'être détruites par les engrais chimiques utilisés par les agriculteurs. Mais les massacres que ces dépradateurs commettent sont toutefois sans commune mesure avec les mérites qu'ils s'attribuent. J'ai rencontré il y a environ six ans, un de ces maniaques des détecteurs de métaux qui venait de déterrer dans une sablière d'Avon, près de Fontainebleau un chaudron en bronze dans lequel se trouvait une magnifique sculpture représentant Éros dans un superbe état de conservation. Inutile de dire que ce pirate s'abstint de déclarer sa trouvaille, imitant en cela les dizaines d'autres qui proposent les leurs sur des sites de ventes aux enchères comme e-Bay, Ibazar ou Aucland... Question: pourquoi vendre des poêles à frire si leur utilisation est interdite ?
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