Il y a également des fous d'art qui achètent parfois des tableaux à coups de millions et qui n'arrivent pas à les payer au bout du compte. Cela arrive à Drouot de temps à autre lorsque quelqu'un lève le doigt sans faire exprès et si le marteau tombe, le commissaire-priseur n'a plus qu'à remettre le lot en vente pour cause de "folle enchère". Mais il arrive aussi que des enchérisseurs n'aient pas le moyen de régler le montant qu'on leur réclame comme dans le cas des "Iris" de Van Gogh, tableau vendu pour une somme record de 49 millions de dollars le 11 novembre 1987 au milliardaire australien Allan Bond qui avait contracté un prêt auprès de Sotheby's pour mettre la main sur ce chef d'oeuvre. Las, Mister Bond eut ensuite à faire face à des déboires financiers qui l'empêchèrent de régler son achat qui avait fait la une de la presse dans une multitude de pays.
Van Gogh, "Les iris"
Van Gogh fait tellement rêver que certains collectionneurs vont jusqu'à prendre le risque de racler leurs fonds de tiroirs pour s'en offrir un quitte à se retrouver nus comme des vers. Au moins M. Bond aura eu la satisfaction de s'offrir une énorme publicité lors de l'annonce de son achat sans trop souffrir de celle dont il fut l'objet lorsqu'on apprit qu'il n'avait plus de quoi l'honorer. D'ailleurs, ce genre de chevalier d'industrie n'est jamais totalement ruiné en dépit de gros déboires financiers et ce couac n'a pas empêché le roi australien des affaires de poursuivre ses activités avec certes moins d'argent en poche. A un certain niveau, ce type de jongleur sait souvent retomber sur ses pieds même si quelque part sa légendaire réputation de fou d'art doit en prendre un coup.