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La vie ne nous permet pas de revenir en arrière. La mort nous empêche d'aller de l'avant...
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Délires
ELTSINE PAS ASSEZ ROUBLARD
01 Septembre 1988
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La Russie s'est enfoncée dans la crise entre la fin du mois d'août et la première quinzaine de septembre avec une chute vertigineuse de la valeur du rouble qui a semé un vent de panique parmi des millions de petits épargnants russes. Le président russe Boris Eltsine n'a toujours pas su répondre aux aspirations de ses concitoyens depuis que le procesus de démocratisation s'est (lentement) mis en marche dans son pays. La Russie a en fait été minée par le système mafieux qui s'est développé après le départ de Gorbatchev et qui a fini par miner dès le départ les fondements de la toute jeune démocratie. La libéralisation a profité avant tout à une caste dirigée en grande partie par des anciens cadres du KGB et du service de renseignement militaire du GRU lesquels ont contrôlé la plupart des banques et des réseaux économiques instituant un marché noir où le dollar est devenu roi au détriment du rouble sans cesse affaibli. L'argent de la mafia a été en partie réinvesti à l'étranger dans les secteurs de l'immobilier, de l'industrie, de la finance et de l'art, voire de la drogue, alors que la Russie a fini par devenir exsangue économiquement. Bien que les pays industrialisés, à l'exception de l'Allemagne, aient peu investi en Russie ces dernières années, la crise russe a néanmoins provoqué de profonds remous sur les places boursières occidentales qui ont eu toutefois plus de motifs de s'inquiéter de la crise qui a affecté dernièrement l'Asie du Sud-Est dont le poids sur les échanges économiques mondiaux est autrement plus important. Avec la Russie - économiquement riche sur le papier avec ses gisements de gaz, de pétrole, d'or et autres matières premières- le danger est avant tout politique. Sans gouvernement stable à sa tête, ce pays risque d'être soumis à des dérives dangereuses avec au pire une contre-révolution ou une guerre civile née de l'exaspération d'un peuple las de subir la misère et nostalgique d'un passé encore récent où le communisme, malgré sa dureté, trouvait les moyens de le faire presque manger à sa faim. Avec un régime réactionnaire à sa tête, la Russie, dotée d'un arsenal nucléaire impressionnant, risquerait ainsi de briser son alliance tacite avec le monde occidental et provoquerait vraisemblablement le retour d'un climat de guerre froide. Pour l'heure, il n'a pas étonnant que le président Eltsine, face à une Douma majoritairement composée de députés communistes, n'ait pu avaliser la nomination de Victor Tchernomyrdine au poste de premier ministre. Ce dernier, devenu millionnaire en dollars en dirigeant l'important conglomérat du gaz en Russie, n'a certes pas eu le profil idéal pour être imposé à la tête d'un gouvernement dont le rôle est d'assainir avant tout l'économie de la Russie. De surcroit, il avait été limogé l'an dernier de ce poste par le Président Eltsine lui-même lequel semble en manque d'inspiration concernant un candidat acceptable pour diriger les affaires de son pays. En attendant, l'association du dollar et du rouble ne rend roublards que les profiteurs et on se demande si Eltsine a encore plus d'une ruse dans son sac...
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La Russie s'est enfoncée dans la crise entre la fin du mois d'août et la première quinzaine de septembre avec une chute vertigineuse de la valeur du rouble qui a semé un vent de panique parmi des millions de petits épargnants russes. Le président russe Boris Eltsine n'a toujours pas su répondre aux aspirations de ses concitoyens depuis que le procesus de démocratisation s'est (lentement) mis en marche dans son pays. La Russie a en fait été minée par le système mafieux qui s'est développé après le départ de Gorbatchev et qui a fini par miner dès le départ les fondements de la toute jeune démocratie. La libéralisation a profité avant tout à une caste dirigée en grande partie par des anciens cadres du KGB et du service de renseignement militaire du GRU lesquels ont contrôlé la plupart des banques et des réseaux économiques instituant un marché noir où le dollar est devenu roi au détriment du rouble sans cesse affaibli. L'argent de la mafia a été en partie réinvesti à l'étranger dans les secteurs de l'immobilier, de l'industrie, de la finance et de l'art, voire de la drogue, alors que la Russie a fini par devenir exsangue économiquement. Bien que les pays industrialisés, à l'exception de l'Allemagne, aient peu investi en Russie ces dernières années, la crise russe a néanmoins provoqué de profonds remous sur les places boursières occidentales qui ont eu toutefois plus de motifs de s'inquiéter de la crise qui a affecté dernièrement l'Asie du Sud-Est dont le poids sur les échanges économiques mondiaux est autrement plus important. Avec la Russie - économiquement riche sur le papier avec ses gisements de gaz, de pétrole, d'or et autres matières premières- le danger est avant tout politique. Sans gouvernement stable à sa tête, ce pays risque d'être soumis à des dérives dangereuses avec au pire une contre-révolution ou une guerre civile née de l'exaspération d'un peuple las de subir la misère et nostalgique d'un passé encore récent où le communisme, malgré sa dureté, trouvait les moyens de le faire presque manger à sa faim. Avec un régime réactionnaire à sa tête, la Russie, dotée d'un arsenal nucléaire impressionnant, risquerait ainsi de briser son alliance tacite avec le monde occidental et provoquerait vraisemblablement le retour d'un climat de guerre froide. Pour l'heure, il n'a pas étonnant que le président Eltsine, face à une Douma majoritairement composée de députés communistes, n'ait pu avaliser la nomination de Victor Tchernomyrdine au poste de premier ministre. Ce dernier, devenu millionnaire en dollars en dirigeant l'important conglomérat du gaz en Russie, n'a certes pas eu le profil idéal pour être imposé à la tête d'un gouvernement dont le rôle est d'assainir avant tout l'économie de la Russie. De surcroit, il avait été limogé l'an dernier de ce poste par le Président Eltsine lui-même lequel semble en manque d'inspiration concernant un candidat acceptable pour diriger les affaires de son pays. En attendant, l'association du dollar et du rouble ne rend roublards que les profiteurs et on se demande si Eltsine a encore plus d'une ruse dans son sac...
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