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L'existence de Dieu ne peut être niée puisque personne n'a pu formellement prouver son inexistence…
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Arts primitifs
Le marché des arts primitifs en plein boom par Adrian Darmon
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Cet article se compose de 3 pages.
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Le marché des arts primitifs d'Afrique et d'Océanie a connu un boom spectaculaire ces vingt dernières années mais risque de stagner d'ici peu en raison d'une raréfaction des pièces importantes. Ce marché a pris naissance au début du XXe siècle au retour des missions d'exploration en Afrique et en Océanie et avec le développement de l'école moderne de peinture. De nombreux artistes tels Picasso, Matisse, Derain, Vlaminck, Braque ou Modigliani commencérent à acquérir des statues et des masques pour s'en inspirer dans leurs oeuvres. Modeste jusqu'à la fin des années 1950, ce secteur a pris rapidement son envol lorsque les maisons de vente ont inscrit les arts primitifs à leurs catalogues. Ainsi, en avril 1990 une statue Bangwa du Nord du Cameroun haute de 82 cm a été vendue 3,41 millions de dollars chez Sotheby's à New York. Ramenée d'Afrique en 1897, elle avait figuré dans des photos prises par Man Ray et avait appartenu à Helena Rubinstein avant d'entrer dans la collection Franklin. Des statues reliquaires Fang du Gabon ont atteint des enchères qui ont dépassé la barre des cinq millions de Francs, notamment en 1996 lors de la vente de la collection Guerre à Paris mais les prix des pièces se basent souvent sur les ethnies du Gabon, du Congo, du Zaïre, du Mali, de la Côte d'Ivoire, du Burkina-Faso ou de la Mauritanie et non sur leur qualité intrinsèque. Pour valoir cher, un objet doit obligatoirement avoir servi rituellement, c'est donc dire si l'âge importe peu qu'il ait été fabriqué avant ou bien après le passage des explorateurs. Ainsi, la patine, pas plus que les traces de peinture ne sont pas un «must» comme on pourrait le croire d'où la nécessité de faire confiance aux experts. Les objets exceptionnels valent aujourd'hui des fortunes car ils sont de plus en plus difficiles à trouver. Il reste les pièces de qualité moyennen qu'on peut dénicher à des prix variant entre 3000 et 200 000 FF.
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Le marché des arts primitifs d'Afrique et d'Océanie a connu un boom spectaculaire ces vingt dernières années mais risque de stagner d'ici peu en raison d'une raréfaction des pièces importantes. Ce marché a pris naissance au début du XXe siècle au retour des missions d'exploration en Afrique et en Océanie et avec le développement de l'école moderne de peinture. De nombreux artistes tels Picasso, Matisse, Derain, Vlaminck, Braque ou Modigliani commencérent à acquérir des statues et des masques pour s'en inspirer dans leurs oeuvres. Modeste jusqu'à la fin des années 1950, ce secteur a pris rapidement son envol lorsque les maisons de vente ont inscrit les arts primitifs à leurs catalogues. Ainsi, en avril 1990 une statue Bangwa du Nord du Cameroun haute de 82 cm a été vendue 3,41 millions de dollars chez Sotheby's à New York. Ramenée d'Afrique en 1897, elle avait figuré dans des photos prises par Man Ray et avait appartenu à Helena Rubinstein avant d'entrer dans la collection Franklin. Des statues reliquaires Fang du Gabon ont atteint des enchères qui ont dépassé la barre des cinq millions de Francs, notamment en 1996 lors de la vente de la collection Guerre à Paris mais les prix des pièces se basent souvent sur les ethnies du Gabon, du Congo, du Zaïre, du Mali, de la Côte d'Ivoire, du Burkina-Faso ou de la Mauritanie et non sur leur qualité intrinsèque. Pour valoir cher, un objet doit obligatoirement avoir servi rituellement, c'est donc dire si l'âge importe peu qu'il ait été fabriqué avant ou bien après le passage des explorateurs. Ainsi, la patine, pas plus que les traces de peinture ne sont pas un «must» comme on pourrait le croire d'où la nécessité de faire confiance aux experts. Les objets exceptionnels valent aujourd'hui des fortunes car ils sont de plus en plus difficiles à trouver. Il reste les pièces de qualité moyennen qu'on peut dénicher à des prix variant entre 3000 et 200 000 FF.
Un fétiche Téké du Congo peut se négocier entre 50 000 et 150 000 FF, un masque Punu du Gabon peut largement dépasser les 500 000 FF, une Statue Dogon peut trouver preneur à plus de 700 000 FF. Tout cela dépend de la qualité et de la provenance ainsi que de la demande. Les Français et les Belges, qui furent parmi les grands colonisateurs de l'Afrique noire, mais aussi les Américains, sont aujourd'hui les premiers collectionneurs d'art primitifs et la parenté évidente entre l'art tribal et l'art moderne fait que de nombreux amateurs de tableaux ont aussi un faible pour les pièces des arts premiers. L'avantage avec l'art tribal est que l'acheteur peut agir au coup de cÅ"ur tout autant qu'un amateur averti qui fera jouer sa connaissance. L'autre aspect intéressant de ce domaine est que tout ce qui est Dan, Bakota, Senoufo, Baoulé, Gouro, Dogon, Pendé, Luba, Fang, Lobi, Yoruba, Bamileke, Ibo, Tschokwé, Punu ou Bambara ne vaut pas forcément des fortunes si on n'est pas en présence de pièces rares. Les pièces, en dehors de leur caractère sacré et initiatique, ont toutes un attrait mystérieux et esthétique susceptible de séduire les acheteurs. Certains se contentent d'acquérir des copies entre 400 et 3000 FF mais leur nombre, devenu phénoménal sur le marché durant ces dix dernières années, est un obstacle certain pour ceux qui aimeraient collectionner des pièces authentiques.
Le domaine qui a fait un bond spectaculaire durant cette dernière décennie est bien celui de l'Océanie qui fut délaissé fort longtemps à cause d'un manque de documentation avant les années 1940. Les pièces de Nouvelle-Guinée Papouasie, de Micronésie, de Nouvelle Irlande atteignent aujourd'hui des sommets en vente avec des adjudications qui peuvent dépasser le million de Francs. Il n'en reste pas moins qu'il faut un arsenal de documents pour s'y retrouver entre toutes ces ethnies et pour faire les comparaisons nécessaires entre les pièces courantes et rares. D'autre part, on parle maintenant d'arts premiers plutôt que d'art primitif mais peu importe, il s'agit d'art où la grâce, le mystère, l'émotionnel, le sacré, la forme et l'esthétisme sont étroitement mêlés ou la beauté d'un masque ou d'une statue est à même de séduire l'amateur même s'il n'a affaire qu'à une pièce récente vendue trois fois rien. Et il est vrai qu'avoir chez soi une copie d'un objet d'art tribal peut être plus valorisant que d'exhiber une vulgaire toile peinte par un peintre du dimanche. En attendant, il serait certainement utile d'arpenter les salles du musée Dapper 50 avenue Victor Hugo à Paris ou le Musée National des arts d'Afrique et d'Océanie, 293 avenue Daumesnil à la Porte Dorée ou encore le Musée de l'Homme place du Trocadéro et les nombreuses galeruies spécialisées rue des Beaux-Arts, quai Malaquais, Quai Voltaire ou rue de Seine ainsi que le Musée Barbier Mueller de Genève pour faire connaissance avec ces objets absoluments magiques qui invitent au rêve, à la contemplation et au désir d'en savoir plus sur l'Homme.
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