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David Stein, un faux génie du plagiat
01 Août 2005



Cet article se compose de 2 pages.
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Les faux sont la hantise des experts tout comme le cauchemar des amateurs, sortis brutalement de leur rêve à partir du moment où ils ont fini par comprendre leur erreur.

Parmi les faussaires qui surent habilement tirer parti de l'aveuglement de nombreux collectionneurs appâtés par des œuvres de grands artistes proposées à des prix alléchants, il y eut Van Meegeren, Elmyr de Hory, Réal Lessard, Alin Marthouret et aussi David Stein qui eut l'honneur de tromper Picasso en personne.

Le père de David Stein était un médecin collectionneur d'objets d'art et de peintures et ce dernier aurait pu envisager un avenir sans souci si l'invasion de la France par les troupes de la Wehrmacht en 1940 n'était pas venue changer brutalement le cours de son existence.

L'occupation allemande fut rapidement suivie par la collaboration du régime de Vichy, la promulgation de lois antisémites et la persécution des Juifs. Pour échapper à la déportation, David Stein dut changer d'identité et fut envoyé par ses parents au collège catholique Saint-Louis-de-Gonzague qui s'avéra être un refuge sûr tout le temps que dura la guerre.

A partir de là, David, qui avait rêvé de devenir pianiste, fut forcé d'oublier qui il était en se muant dans la peau de quelqu'un d'autre afin de survivre. La guerre finie, il fit à 20 ans son service militaire en Afrique où il se mit à dessiner pour tromper son ennui. Un jour, son adjudant-chef lui demanda de décorer le mess des officiers de sa caserne. Ce fut en quelque sorte le déclic qui allait le diriger vers l'art, non pas en tant qu'artiste mais comme faussaire.

Rentré en France, il fréquenta le milieu du cinéma et fit la connaissance de l'acteur Cliff Robertson qui l'appela à Hollywood pour servir de conseiller pour un film sur la guerre d'Algérie mais il se rendit vite compte que cet univers n'était guère fait pour lui.

Revenu sans but précis à Paris, il vécut de petits métiers, notamment comme journaliste pigiste ou pianiste au Harry's Bar, avant de rencontrer fortuitement un personnage du nom de Manlay qui s'était fait pour spécialité de vendre à des gogos des faux dessins ou tableaux. Intéressé par son coup de patte, ce dernier lui demanda alors de réaliser des faux en s'inspirant de Cocteau et de Picasso.

Sa carrière de faussaire faillit rapidement tourner court car un amateur à qui il avait vendu un pastel de Picasso n'avait pas manqué d'envoyer un cliché de cette œuvre au maître lequel l'avait renvoyé après l'avoir barré du mot « faux ». Feignant un grand étonnement devant l'amateur qui lui demandait des explications, il eut alors le culot monstre de lui proposer d'aller voir lui-même Picasso pour lui soumettre ce pastel.

En route pour la Provence, David Stein se demanda s'il n'était pas un peu cinglé d'aller directement se fourrer dans la gueule du loup. Arrivé à destination en tremblant à l'idée que Picasso n'allait pas se priver d'hurler au scandale et d'appeler la police, il fut néanmoins aimablement reçu par l'artiste qui examina attentivement le pastel avant d'avoir la surprise de s'entendre dire qu'il était bien de lui.

A cet instant, David Stein eut toutes les peines du monde à contenir son excitation mais une fois qu'il eût quitté la maison de Picasso, il se laissa envahir avec volupté par une folle extase durant tout le chemin du retour. Il avait trompé Picasso en personne ! Se sentant dès lors pousser des ailes, il décida de se lancer frénétiquement dans la production de plagiats avec la sensation d'être devenu un génie.

Sachant que les marchands et les experts parisiens n'étaient pas faciles à berner, David Stein trouva plus judicieux d'écouler des faux aux Etats-Unis, un pays qui regorgeait de millionnaires pour la plupart ignares en matière de peinture ainsi que de centaines de galeries dont les propriétaires ne pensaient qu'à faire de l'argent sans trop se demander si les certificats d'authenticité accompagnant les œuvres qu'ils vendaient étaient en béton.

David Stein écoula des faux à la pelle en profitant ainsi de cette propension qu'avaient souvent des marchands et des amateurs américains à d'abord flairer la bonne affaire lorsqu'on leur proposait une œuvre d'un grand artiste à bas prix sans chercher ensuite à l'examiner avec soin.

Gagnant d'emblée beaucoup d'argent, il mena grain train en recevant dans son appartement new-yorkais nombre de collectionneurs et de conservateurs de musées qui n'eurent jamais l'idée de se poser des questions sur la provenance des œuvres extraordinaires qu'il avait en sa possession.

Il ouvrit même une galerie à Palm Peach où il organisa des expositions et des fêtes très courues mais le succès commença subitement à lui paraître pesant. Ayant côtoyé le danger durant la guerre et devenu accoutumé au jeu de l'imposture, il ne supporta plus d'avoir une existence trop bien réglée et se mit à boire et à consommer de la drogue au point d'oublier le risque d'être démasqué.

Alors que Chagall était en visite à New York, il commit l'imprudence de produire plusieurs plagiats du maître que la trop naïve marchande Fanny Margulies se fit un plaisir d'exposer dans sa galerie. Comble de malchance, Chagall passa devant la vitrine de celle-ci et faillit avoir une syncope en voyant des œuvres portant sa signature offertes à des prix ridicules.

Pratiquement au même moment, un amateur furieux d'apprendre que des Chagall achetés auprès de David Stein étaient des faux appela le juge Joseph Stone pour que celui-ci diligente une enquête. Apprenant que l'artiste était à New York, il saisit alors l'occasion de le contacter et lui montra les œuvres en question.

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