Il convient de donner une nouvelle dynamique au marché de l'art mais pour y parvenir, la voie reste très étroite parce que le nombre des amateurs a tendance à stagner, voire à se réduire en raison de la crise économique. Par ailleurs, la faiblesse du dollar n'incite pas les acheteurs américains à se manifester en Europe. Pour conclure, le marché de l'art vivote grâce à quelques enchères mirobolantes enregistrées pour des objets ou des tableaux exceptionnels mais ne parvient pas à décoller faute de pièces intéressantes à un niveau inférieur et surtout d'acheteurs motivés, la crise économique ayant engendré une crise de confiance des ménages. Il a ainsi fallu attendre la troisième semaine du mois de mars pour assister enfin à quelques ventes de prestige à l'Hôtel Drouot atteint jusque là par une morosité aussi profonde que celle vécue depuis des mois par les marchands du marché aux puces de Saint-Ouen. Ce n'est malheureusement pas chaque année que des ventes aussi phénoménales que celle de la collection André Breton peuvent donner l'illusion d'un décollage durable.
Les déboires actuels du marché de l'art ne trouvent malheureusement pas leur explication dans la crise économique. Ils sont dus au fait que le réservoir des objets et tableaux anciens s'épuise sans cesse pour atteindre un niveau sans retour alors que la population des amateurs vieillit inexorablement sans relève assurée, les jeunes se sentant de moins en moins concernés par les choses du passé, ce qui signifie que le marché est condamné à vivoter.
Adrian Darmon