La victoire du parti extrêmiste islamiste Hamas lors des élections palestiniennes le 26 janvier 2006 n'a rien auguré de bon pour la paix au Proche-Orient ni même pour l'avenir des Palestiniens et de la sécurité dans les pays occidentaux. Soutenu par le mouvement terroriste Al Qaïda, la Syrie, l'Iran et tous ceux qui prônent une islamisation à outrance des pays musulmans, le Hamas n'est guère en odeur de sainteté dans les pays occidentaux.
Certains ont estimé que son succès aux élections, où il a obtenu 76 des 132 sièges du parlement palestinien, a été le résultat du rejet des dirigeants du Fatah de Yasser Arafat, considérés comme corrompus et incapables de sortir les Palestiniens de leur profonde misère tout comme de l'idée que seules des actions violentes pourront amener Israël à rendre les territoires occupés. D'autres ont estimé que cette victoire a été le fait de l'intransigeance des Israéliens ponctuée par leur politique de répression lors des négociations avec les dirigeants palestiniens. D'autres encore, ont considéré que le Hamas a été porté au pouvoir par la faute des Américains suite à leurs interventions en Afghanistan et en Irak et aux déclarations du président Bush au sujet de sa croisade contre le terrorisme, les Musulmans radicaux n'ayant pas accepté l'ingérence américaine dans leurs affaires ni apprécié d'être trop souvent mis dans le même sac que les terroristes.
La donne a changé au Proche-Orient avec la formation d'un axe Téhéran-Damas-Gaza opposé à l'Occident, l'Iran refusant par ailleurs d'être empêché de se doter de la capacité de produire de l'uranium enrichi, dans le but évident de se constituer un arsenal nucléaire, la Syrie étant mécontente d'avoir dû retirer ses troupes du Liban tout en protégeant les mouvements irakiens hostiles aux Américains et le Hamas rejetant l'existence même d'Israël.
Désormais au pouvoir, le Hamas va être rapidement confronté à de graves problèmes puisque les caisses des territoires palestiniens sont vides et que les pays occidentaux pourraient être amenés à bloquer les envois de leurs aides financières à ceux-ci si le mouvement islamiste persiste à prôner la destruction de l'Etat d'Israël, ce qui créerait à coup sûr le chaos dans les territoires palestiniens.
Toute reprise des attaques terroristes contre Israël serait d'ailleurs suicidaire pour le Hamas car la réaction de l'Etat hébreu se traduirait par une intervention militaire de grande ampleur dans les territoires palestiniens avec un lourd bilan à la clé et une réoccupation de ceux-ci.
Le Hamas se retrouve ainsi dans une position difficile à moins de changer de discours, de composer et finalement de négocier avec les Israéliens. Dans le cas contraire, le Proche-Orient deviendra un baril de poudre dont l'embrasement aura des répercussions mondiales avec le danger d'une confrontation armée opposant Israël à la Syrie et l'Iran et des tensions extrêmes sur les cours du pétrole qui fragiliseraient les économies occidentales.
La catastrophe est donc à la porte du monde occidental si le Hamas ne comprend pas que la seule possibilité de créer un Etat Palestinien passe par un accord viable avec Israël dont toute tentative de destruction risquerait au final de provoquer une guerre nucléaire propre à rayer de la carte plusieurs pays et de conduire à un cataclysme mondial.
En passant par la terreur, toute résistance se trouve placée face à des limites impossibles à franchir. En réactivant ses opérations terroristes contre Israël, le Hamas ferait payer aux Palestiniens un prix si lourd à payer qu'ils n'auraient plus aucune chance de connaître la paix et de vivre dans un Etat souverain. Le bon sens commande ainsi aux dirigeants de l'organisation islamiste de changer radicalement d'attitude pour éviter d'une part une fracture au sein de la société palestinienne et des tensions inéluctables dans les territoires occupés et à Gaza et accepter d'autre part l'idée de négocier avec Israël. Le défi est immense mais en prenant le parti de s'isoler de la communauté internationale et à persister dans son refus de reconnaître l'existence d'Israël, le Hamas irait droit dans le mur. Pour l'heure, le danger d'une option suicidaire de sa part est bien réel au point d'aller menacer la stabilité du monde entier. C'est dire si les prochaines décisions et actions du Hamas seront analysées à la loupe par l'ensemble des capitales de la planète. Si une crise majeure survenait, le marché de l'art n'échapperait donc pas à son onde de choc.
A.D