Une confrontation inédite entre l'art chinois des époques Ming et Qing avec celui des Pays-Bas méridionaux du XVe au XXe siècle est organisée au Palais des Beaux-Arts à Bruxelles jusqu'au 6 mai 2007.
Il fallait avoir l'idée de montrer des oeuvres de peintres comme Van Eyck ou Pourbus à côté de celles de maîtres chinois. Le peintre Luc Tuymans, commissaire de cette exposition qui sera présentée en juin 2007 à Pékin, a relevé le défi pour montrer toutes les différences subtiles entre l'art des Pays-Bas et celui des Chinois, épuré, plus imaginatif et plus libre dès le XVe siècle.
On découvre à travers cette exposition le développement de deux mondes opposés où la signification de l'art n'était pas la même puisque les artistes européens travaillaient encore sous la férule de l'Eglise en utilisant des supports comme les panneaux de chênes ou la toile alors qu'en Chine, les maîtres allaient librement vers la poésie en utilisant le papier et la soie. Il fallut attendre le XVIIIe siècle pour assister à quelques convergences puis encore d'autres décennies pour voir les peintres européens s'inspirer alors de l'art de l'Extrême-Orient avant d'atteindre le XXe siècle, avec l'apparition de l'abstraction qui aura enfin permis de dresser un parallèle intéressant entre les oeuvres des peintres chinois et européens (exemple: Zao Wou Ki et Mathieu) et gommer en grande partie ces énormes différences stylistiques.