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Le journal d'un fou d'art

Les fous d'art, ivres de savoir et de découvertes, riches ou moins nantis et sans cesse à l'affût des nouvelles relatives au marché de l'art, forment une belle légion à travers le monde. Sans eux, ce marché n'aurait donc sûrement rien de légendaire. Depuis plus d'une quinzaine d'années, Adrian Darmon a donc rassemblé à travers plus de 2200 pages de multiples anecdotes souvent croustillantes sur les chineurs, amateurs et autres acteurs de cet univers plutôt incroyable et parfois impitoyable.

  • Introduction et chapitres de 1 à 2
  • Chapitres 3 à 5
  • Chapitres 6 à 8
  • Chapitres 9 à 11
  • Chapitres 12 à 14
  • Chapitres 15 à 17
  • Chapitres 18 à 20
  • Chapitres 21 à 23
  • Chapitres 24 à 26
  • Chapitre 27 à 29
  • Chapitre 30 à 32
  • Chapitre 33 à 35
  • Chapitre 36 à 38
  • Chapitre 39 à 41
  • Chapitre 42 à 44
  • Chapitre 45 à 47
  • Chapitre 48 à 50
  • Chapitre 51 à 53
  • Chapitre 54 à 56
  • Chapitre 57 à 59
  • Chapitre 60 à 62
  • Page précédente 51/1346
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    XXVème Chapitre
    Le Getty fait une allergie aux Spaghetti
    jour581.html
    12 Janvier 2007
    Mercredi 20 décembre 2006, Francesco Rutelli, ministre italien de la Culture a lancé un ultimatum au Musée Getty de Malibu pour qu'il restitue au plus vite un ensemble d'oeuvres archéologiques considérées comme volées en Italie.

    Excédé par l'attitude des responsables du Getty, le ministre a ajouté que le musée s'exposait à une forte réaction de son pays s'il ne répondait pas à sa demande restée en suspens depuis le procès en novembre 2005 de Marion True, conservatrice de cette institution qui avait été accusée d'avoir procédé à l'acquisition de nombreuses pièces pillées en Etrurie depuis les années 1960.

    Déjà, le Getty a refusé de restituer à l'Italie "L'Athlète Victorieux", une sculpture en bronze du IVe siècle avant J.-C. attribuée au sculpteur grec Lysippe qui avait été remontée du fond de la mer par des pêcheurs italiens en 1964 dans l'Adriatique, en prétextant qu'elle se trouvait dans les eaux internationales, ce que l'Italie a formellement contesté. Ce bronze avait été revendu clandestinement en 1965 pour 700 000 dollars à un marchand d'art munichois du nom de Herzen avant d'être négocié quelques années plus tard pour 4 millions de dollars par Marion True qui agissait alors pour le compte du musée.

    Ce sont en tout 52 oeuvres que le gouvernement italien a tenu à récupérer auprès du Musée Getty après le procès de Marion True, accusée d'association de malfaiteurs et considérée aux yeux de la justice italienne comme le dernier maillon d'un vaste réseau international de trafiquants.

    Le principal suspect dans cette affaire, hautement délicate pour la réputation du Musée et d'autres institutions américaines, a été le marchand Giacomo Medici, condamné en mars 2005 à dix ans de prison et 10 millions d'euros de dommages et intérêts en faveur de l'Etat italien après la saisie de près de 2 000 objets d'art et 4 000 photographies en décembre 1995 dans un dépôt de la zone franche de Genève que ce dernier avait loué.

    Tombées entre les mains de la police, ces photographies ont permis de remonter de nombreuses pistes et surtout de déterminer que les objets répertoriés de cette façon avaient été pillés dans plusieurs tombes d'Etrurie avant que nombre d'entre ne fussent acquis par Marion True auprès d'Emmanuel Robert Hecht, un marchand suisse aujourd'hui poursuivi en Italie qui jouait les intermédiaires avec Medici.

    Jusqu'à présent, le Getty n'a rendu que trois pièces importantes et serait sur le point de restituer la Vénus de Morgantina, un superbe marbre qui avait acheté en 1988 par le musée pour 18 millions de dollars, tout en espérant toujours parvenir à un accord équitable avec l'Italie.

    Si le Getty a semblé quelque peu allergique aux spaghetti, il n'en a pas été de même pour d'autres musées américains comme le Metropolitan de New York qui a négocié avec l'Etat italien un accord de prêts sur 40 ans après avoir reconnu que celui-ci était légitimement propriétaire de pièces achetées dans des conditions douteuses qui provenaient notamment de Morgantina comme le "Kylix Laconica", un magnifique vase étrusque du Ve siècle avant J.-C. représentant sur ses faces les dieux de l'Olympe ou l'immense cratère d'Euphronios décoré de scènes de la guerre de Troie, volé à Cerveteri et acheté auprès d'Emmanuel R. Hecht qui fera pour sa part l'objet d'une restitution dans un an.

    D'autre part, le Musée de Boston a rendu treize pièces importantes comme des vases étrusques et une statue en marbre volée à la villa Hadrien, qui étaient passées entre les mains de Giacomo Medici.

    A n'en pas douter, les technologies de l'information ont permis depuis une décennie à l'Italie de faire un bond en avant dans sa lutte contre les trafiquants de pièces d'archéologie et de remonter sans trop de peine de nombreuses filières pour contraindre de nombreux musées à plus de transparence. Si l'Italie a fait figure de cas d'école pour plusieurs pays qui ont pu renforcer leur lutte contre les pillages Il n'en a cependant pas été de même pour l'Irak ou l'Afghanistan dont les richesses archéologiques ont continué à être pillées sans vergogne.

    Jeudi 28 décembre 2006, l'ancien Beatles Paul McCartney a été chez son ex-épouse Heather récupérer en douce des toiles de Renoir et de Picasso estimées à quelque 15 millions d'euros. Heather n'a guère apprécié cette intrusion en étant cependant plus peinée par la disparition de photos de famille que par celle des tableaux dont elle demandera probablement le remboursement en plus des 300 millions d'euros réclamés pour prix de son divorce, soit un cinquième de la fortune de Mc Cartney.

    Janvier 2007, le marché a fêté une année 2006 euphorique, ce qui a permis aux ommissaires-priseurs et certains marchands heureux de se reposer jusqu'au milieu du mois. Durant ces deux semaines où il ne s'est rien passé, les chineurs ont dû ronger leur frein dans l'attente de repartir à la chasse aux trésors qui sont désormais de moins en moins faciles à dénicher en raison de la raréfaction des bonnes pièces.

    Grosse inquiétude à la National Gallery de Londres qui a acheté pour 22 millions de livres un tableau de Raphaël peint entre 1506 et 1507 « The Madonna of the Pinks » (La Madonna dei garofani)

    Ce n'est qu'en 1991 que cette œuvre peinte sur un panneau de bois fruitier a été authentifiée comme étant de la main de Raphaël par le spécialiste de la Renaissance Nicholas Penny bien que d'autres éminents experts de la peinture italienne de cette époque aient eu connaissance du tableau qui faisait partie de la collection du château d'Ainwick depuis 1853. Ces derniers avaient estimé que cette œuvre était simplement une copie d'un original disparu. Bref, après une campagne auprès du public pour lever des fonds et l'aide de diverses institutions, le tableau fut acheté auprès du duc de Northumberland par la National Gallery en 2004 mais à présent, nombre de spécialistes mettent en doute son authenticité. De quoi mettre les responsables du musée dans l'embarras.

    Dimanche 14 janvier 2007, Robert Noortman, le célèbre marchand de tableaux anciens connu pour avoir raflé la plupart des oeuvres de Rembrandt disponibles sur le marché depuis ces vingt dernières années, a succombé à une crise cardiaque à l'âge de 60 ans dans sa propriété de Borgloon en Belgique.

    Noortman avait defrayé la chronique il y a quelques mois en vendant la totalité de son stock à Sotheby's en échange de l'obtention de parts de cette maison de vente et d'un rôle de conseiller pour l'achat et la vente de tableaux anciens.

    Fils d'un policier et donc peu nanti au départ, Noortman était né le 5 mars 1946 à Heemstede, une ville du nord des Pays-Bas. Il exerça divers métiers qui lui permirent de s'initier à la vente et de piétiner ensuite les plates-bandes des grands marchands d'art, habitués alors à entretenir des relations en vase clos avec des musées et des collectionneurs nantis sans chercher à se mettre au diapason des méthodes modernes de la vente qu'il savait admirablement appliquer. Cela lui permit ainsi de devenir l'un des plus importants marchands de tableaux de maîtres anciens hollandais et flamands et les impressionnistes français.

    Surnommé "Le marchand aux trois Rembrandt", en référence aux oeuvres du maître hollandais qu'il possédait dans son impressionnant stock de tableaux, cet homme à la stature impressionnante était considéré comme le roi de la peinture ancienne et menait une vie trépidante à la manière de "L'Homme pressé" de Paul Morand, toujours sur la brèche, courant d'une capitale à l'autre pour acheter et vendre des oeuvres exceptionnelles.

    Robert Noortman avait ouvert sa première galerie en 1968 à Hulsberg. Six ans plus tard, il créait une galerie à Londres avec une filiale à New York et une autre à Maastricht où il fut le fondateur du salon "Pictura" qui donna naissance un peu plus tard à la plus grande manifestation internationale d'art et d'antiquités, la foire Tefaf de Maastricht. Robert Noortman a été également un important donateur du Rijksmuseum d'Amsterdam et du Mauritshuis de La Haye ainsi que de la National Gallery de Londres où une salle porte son nom au département des peintures hollandaises.

    Décoré de l'ordre de chevalier des Arts et des Lettres par le gouvernement français et plus récemment de la médaille d'Honneur de la ville de Maastricht, Robert Noortman s'est investi toute sa vie dans de nombreux domaines artistiques mais aussi pour le développement de l'Afrique en aidant à la construction d'hôpitaux, d'écoles et de puits. En octobre 2006, Nelson Mandela avait salué son soutien aux actions caritatives en Afrique. Un hommage lui sera rendu lors de la prochaine Tefaf qui se tiendra à Maastricht du 9 au 18 mars 2007.

    "Il y a des gens qui ont un oeil pour les bons tableaux et d'autres qui savent les vendre. J'ai eu la chance d'être les deux," avait-il déclaré à l'AFP en 2005.

    Sa mort laisse un grand vide dans la profession et cause un préjudice considérable à Sotheby's qui perd un collaborateur de poids dont le stock devra être dispersé sans ses précieux conseils.Noortman avait cependant pris d'énormes risques en misant gros sur des oeuvres proposées aux enchères, ce qui l'avait amené ainsi à être sur la corde raide jusqu'à être poussé à revendre son stock à Sotheby's tout en continuant à exercer son métier d'une autre manière sur le marché. Il n'aura guère eu le temps de profiter de cette collaboration qui aurait permis à la maison de vente de dominer le marché des tableaux anciens.

    Lundi 15 janvier 2007, la presse a révélé la découverte par deux spéléologues amateurs de fresques préhistoriques dans une grotte à Foissac, dans l'Aveyron. Cette trouvaille a eu lieu un mois plus tôt dans un boyau d'un mètre de diamètre long de huit kilomètres. Elle concerne des graffitis, des traces rouges et des représentations d'un auroch, d'un bouquetin et de deux bisons,  ainsi que des représentations de visages humains constituées de pierres saillantes ornées d'yeux datant d'entre moins 12 000 et moins 30 000 ans.

    Cette découverte a été considérée comme majeure par les archéologues et prouve à tout le moins que les grottes préhistoriques n'ont pas toutes révélé leurs secrets, ce qui va inciter les spéléologues à explorer encore plus le sous-sol du Périgord et d'autres régions pour découvrir d'autres trésors de la préhistoire.

    Mercredi  17 janvier 2007, le procès de Marion True, ancienne conservatrice du Musée Getty accusée d'avoir acquis pour le compte de celui-ci des antiquités illicitement exportées d'Italie, s'est poursuivi à Rome avec l'audition de Pietro Casasanta, un pilleur de tombes romaines âgé de 68 ans, qui a avoué avoir réalisé des centaines de fouilles illégales.

    Il a déclaré que certaines des pièces archéologiques qu'il avait trouvées étaient passées ensuite entre les mains de Robin Symes, un antiquaire londonien, et des frères libanais Hicham et Ali Aboutaam.

    Casasansa a ensuite confirmé qu'une statue en bronze représentant un garçon, découverte à Fano, en Italie du sud et aujourd'hui au Getty, avait fait l'objet d'une fouille illégale, ce à quoi les avocats de Marion True ont signalé qu'elle ne travaillait pas encore pour ce musée lorsque cette statue avait été achetée en 1977, le procureur fédéral admettant alors qu'on ne pouvait rien lui reprocher au sujet de cette pièce.

    Jeudi 18 janvier 2007, violent coup de vent à Bruxelles où la toiture du palais des expositions du Salon des Antiquaires s'est envolée sous l'effet de la tempête, de quoi arracher des larmes de désespoir aux organisateurs.

    Vendredi 19 janvier 2007, retour en force des chineurs à Saint-Ouen après deux semaines de calme absolu. Les trouvailles ont été rares en cette matinée de redémarrage et un seul chineur surnommé "La Valse" a paru vraiment heureux en dénichant une gouache de Gérard Schneider au marché Paul Bert.

    A l'Hôtel Drouot, la reprise s'est traduite par une frénésie d'achats de la part de particuliers dans les ventes courantes, ce qui a eu le don d'écoeurer les marchands qui pensaient renouveler leur stock à bon compte. "On a maintenant affaire à des affamés qui achètent des objets au double des prix que j'affiche en boutique. Alors, où va-t-on?", s'est exclamé un brocanteur dépité.

    Samedi 20 janvier 2007, reprise poussive au marché de Vanves où le roi des chineurs Chester Fielx a eu quand même la main heureuse grâce à son bienfaiteur qui lui avait permis de réaliser son plus gros coup en lui achetant un autoportrait de Corot à 20 ans pour moins de 100 euros, une petite huile sur papier revendue ensuite à Daniel Wildenstein pour près de 380 000 euros. Cette fois-ci, son porteur de chance lui a revendu,encore pour cent euros, un petit portrait de femme peint à la gouache en confondant le nom de son auteur, un célèbre artiste expressionniste allemand, avec un chiffre suivi de la mention d'un mois.

    Quelques heures plus tard, la chance a souri à "Michael le puits de science" qui a répondu présent au coup de fil d'un brocanteur qui lui proposait un relief en plâtre d'un important sculpteur cubiste dont il n'avait pas identifié le monogramme. Les bourdes des uns profitent ainsi aux autres.

    D'autre part, l'idée d'avoir des bouteilles de Bordeaux portant des étiquettes au nom du CRAD (Club des rêveurs anonymes de Drouot) était juste un amusement pour son président mais une fois montrées par un des membre du club, nombre de chineurs en ont voulu au point qu'il faudra probablement plus d'une centaine pour satisfaire tout le monde. Le vin du CRAD va se boire à coups de belles rasades. Comme quoi il n'y a pas que l'art qui fait tourner la tête aux chineurs.

     

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