Il y a quelques mois, j'écrivais dans ce journal que la face du monde aurait complètement changé si Hitler avait eu l'opportunité de voir son talent de peintre être reconnu, ce qui lui aurait valu de n'exterminer que des pinceaux et des tubes de couleurs. J'ajoutais qu'un galeriste portait probablement la responsabilité du plus grand désastre de l'histoire de l'humanité pour avoir fait barrage à l'ambition artistique du futur caporal autrichien, devenu plus tard l'un des dictateurs les plus abominables de tous les temps.
Et voilà que j'apprends que l'écrivain Eric-Emmanuel Schmitt vient de publier un livre intitulé « Adolf H. » qui reprend l'essentiel de mes propos.
Bizarre, bizarre… E.M Schmitt a-t-il tiré le sujet de son livre dans ce journal ou alors s'agit-il d'une étonnante coïncidence ?
En attendant, si ma suggestion a servi le propos de l'écrivain, je peux en attendant trouver une consolation dans le fait d'avoir écrit au préalable une grande partie du synopsis de ce livre.
Il serait en effet stupide de devenir paranoïaque mais ce n'est cependant pas la première fois que je m'expose à voir certaines de mes idées être utilisées par d'autres. Je me rappelle subitement d'un texte écrit à l'âge de 19 ans que j'avais adressée au Journal du Dimanche qui le fit paraître, certes remanié, sous la signature d'un grand écrivain ainsi que de certains scénarios de films ou sketches pour la télévision ou encore un business plan concernant un projet Internet dédié à l'art détourné par un financier quelque peu requin sur les bords qui a par la suite englouti plus de 15 millions de francs dans un site rival du mien avant de finir au grand cimetière des start-ups.
Hasard ou pas, ceux qui pompent mes idées ont souvent tendance à jouer de malchance. Par exemple, dans ma nouvelle adressée au JDD, je racontais l'histoire d'un coureur cycliste passeur de drogue- celle-ci était dissimulée dans le cadre de son vélo- qui se tuait dans une course. Hasard dramatique, l'écrivain qui s'était servi allègrement de mon texte, est mort au guidon de sa bicyclette fauché par une automobile. Bizarre non ?
Inutile d'énumérer les baffes flanquées par le destin à ceux qui ont osé subtiliser certains de mes concepts. C'est simple, on ne me croirait pas et je ne vois pas l'utilité de me fatiguer à solliciter des connaissances qui pourraient confirmer mes dires en cas de besoin.