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En peinture, l'abstrait a toujours quelque chose de concret...
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Le journal d'un fou d'art
Les fous d'art, ivres de savoir et de découvertes, riches ou moins nantis et sans cesse à l'affût des nouvelles relatives au marché de l'art, forment une belle légion à travers le monde. Sans eux, ce marché n'aurait donc sûrement rien de légendaire. Depuis plus d'une quinzaine d'années, Adrian Darmon a donc rassemblé à travers plus de 2200 pages de multiples anecdotes souvent croustillantes sur les chineurs, amateurs et autres acteurs de cet univers plutôt incroyable et parfois impitoyable.
IXème Chapitre
EXPERT ET FILS
01 Juin 2001 |
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Dimanche 24 juin, «Ben Claude» me montre l'exemplaire d'un magazine publié par un «expert» en tableaux modernes, en fait plutôt un catalogue édité à la gloire de peintres du dimanche que ce cher homme, assisté de son fils, encore plus ignare que lui, se charge de promouvoir dans des ventes aux enchères montées régulièrement à travers toute la France. Pour ce galeriste, qui s'est affublé du titre pompeux d'expert, tout manieur de pinceau rencontré sur son chemin peut bénéficier de l'unique occasion d'avoir un catalogue raisonné vantant son œuvre et son «talent», un outil de promotion destiné à assurer à tout futur grand maître une renommée fabriquée clés en mains à destination des gogos, émerveillés aussi de découvrir dans le magazine en question qu'ils pourront avoir la chance de gagner des tableaux grâce à une mirobolante tombola offrant pour 1 million de francs de prix, pas moins. Hormis quatre ou cinq pages consacrées à quelques artistes majeurs et à une campagne forcenée contre les vrais experts et les grandes maisons de ventes, l'intégralité de ce magazine n'est en fait qu'un répertoire des peintres de seconde zone chaperonnés par cet expert autoproclamé qui s'offre aussi le luxe, histoire de se dédouaner, de publier à l'adresse de ses lecteurs un avertissement au sujet des différentes arnaques que peuvent rencontrer les amateurs d'art naïfs à la recherche de la bonne affaire. Tel un représentant de trousseaux déclassés sillonnant les campagnes, notre bon expert se permet de vendre de vulgaires croûtes à des prix démentiels alors qu'elles ne valent pas tripette sur le marché tandis que son fiston donne des conseils de placement plutôt grotesques en appâtant les lecteurs qui disposeraient de 5 000 euros à investir et en leur faisant croire qu'ils seraient assurés de faire des plus-values à court terme en revendant par son intermédiaire les «chefs d'œuvre» achetés auparavant à son cher papa. On n'est jamais mieux servi que par soi-même... Finalement, la marge de manœuvre de cette étonnante paire d'experts, rois de «l'art-naque» à tous les étages, est plutôt étendue vu le nombre incalculable de gogos qui se font encore plumer à travers la France. Le constat est triste mais c'est ainsi. A ce compte là, mieux vaut se fier à un ex père Noël...
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Dimanche 24 juin, «Ben Claude» me montre l'exemplaire d'un magazine publié par un «expert» en tableaux modernes, en fait plutôt un catalogue édité à la gloire de peintres du dimanche que ce cher homme, assisté de son fils, encore plus ignare que lui, se charge de promouvoir dans des ventes aux enchères montées régulièrement à travers toute la France. Pour ce galeriste, qui s'est affublé du titre pompeux d'expert, tout manieur de pinceau rencontré sur son chemin peut bénéficier de l'unique occasion d'avoir un catalogue raisonné vantant son œuvre et son «talent», un outil de promotion destiné à assurer à tout futur grand maître une renommée fabriquée clés en mains à destination des gogos, émerveillés aussi de découvrir dans le magazine en question qu'ils pourront avoir la chance de gagner des tableaux grâce à une mirobolante tombola offrant pour 1 million de francs de prix, pas moins. Hormis quatre ou cinq pages consacrées à quelques artistes majeurs et à une campagne forcenée contre les vrais experts et les grandes maisons de ventes, l'intégralité de ce magazine n'est en fait qu'un répertoire des peintres de seconde zone chaperonnés par cet expert autoproclamé qui s'offre aussi le luxe, histoire de se dédouaner, de publier à l'adresse de ses lecteurs un avertissement au sujet des différentes arnaques que peuvent rencontrer les amateurs d'art naïfs à la recherche de la bonne affaire. Tel un représentant de trousseaux déclassés sillonnant les campagnes, notre bon expert se permet de vendre de vulgaires croûtes à des prix démentiels alors qu'elles ne valent pas tripette sur le marché tandis que son fiston donne des conseils de placement plutôt grotesques en appâtant les lecteurs qui disposeraient de 5 000 euros à investir et en leur faisant croire qu'ils seraient assurés de faire des plus-values à court terme en revendant par son intermédiaire les «chefs d'œuvre» achetés auparavant à son cher papa. On n'est jamais mieux servi que par soi-même... Finalement, la marge de manœuvre de cette étonnante paire d'experts, rois de «l'art-naque» à tous les étages, est plutôt étendue vu le nombre incalculable de gogos qui se font encore plumer à travers la France. Le constat est triste mais c'est ainsi. A ce compte là, mieux vaut se fier à un ex père Noël...
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