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Celui qui ne baisse pas les bras peut déjà se dire qu'il ne courbe pas l'échine
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Le journal d'un fou d'art
Les fous d'art, ivres de savoir et de découvertes, riches ou moins nantis et sans cesse à l'affût des nouvelles relatives au marché de l'art, forment une belle légion à travers le monde. Sans eux, ce marché n'aurait donc sûrement rien de légendaire. Depuis plus d'une quinzaine d'années, Adrian Darmon a donc rassemblé à travers plus de 2200 pages de multiples anecdotes souvent croustillantes sur les chineurs, amateurs et autres acteurs de cet univers plutôt incroyable et parfois impitoyable.
IXème Chapitre
VOYAGE AU «PRE CATTELAN»…
01 Juin 2001
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Lundi 12 juin, je lis dans «Le Monde» que l'incroyable artiste italien Maurizio Cattelan, notamment auteur de l'installation montrant le pape foudroyé par une météorite qui a tant fait scandale, s'est amusé à inviter les plus gros collectionneurs du monde et les conservateurs de grands musées à découvrir sa dernière création à Palerme, qui n'est autre que la réplique de l'enseigne mythique d'Hollywood, installée pour six mois dans une décharge publique. Financé en partie par François Pinault, ce happening amusant a coûté la bagatelle de 800 000 dollars et permis aux invités de se dévergonder devant ce «HOLLYWOOD» haut de vingt mètres au milieu d'employés municipaux plutôt médusés. «Le Monde» signale que Cattelan est un spécialiste de ce genre de gags énormes et qu'il a notamment contraint son galeriste parisien, Emmanuel Perrotin, «qui aime les dames», à se promener durant cinq semaine déguisé en lapin rose. Considéré par le journal comme «le premier surréaliste du troisième millénaire», Cattelan a peut-être dans l'idée de dépasser Marcel Duchamp lequel n'eut cependant jamais l'idée de forcer un marchand à se balader durant des semaines avec son fameux bidet sur la tête. Les facéties de Cattelan, dont la cote est passé à 60 000 dollars à plus de 800 000 dollars en un an, ne se comptent d'ailleurs plus, la dernière en date ayant eu lieu en mai lorsqu'une journaliste du «New York Times» désireuse de l'interviewer, a reçu un de ses amis qui a gentiment répondu à ses questions en se faisant passer pour lui. A Palerme, son marchand a fait croire que son œuvre «HOLLYWOOD» était à vendre avec un morceau de la butte sur laquelle elle était installée et pas mal d'invités ont été prêts à sortir leurs carnets de chèques. Ce genre de blague montre à quel point on navigue maintenant dans l'imposture au niveau de l'art contemporain, au sein duquel les grands collectionneurs se comportent tels des zozos. En attendant, ce génial manipulateur de Cattelan pourrait bien donner des idées intéressantes à certains conservateurs de musées moins coincés que les autres. En effet, on pourrait bien voir un jour le Louvre décider de louer pour six mois la Joconde à un riche collectionneur qui ambitionnerait d'épater la galerie et ce, pour une somme plutôt rondelette, ce qui permettrait à tout le moins au musée de remplir ses caisses en vue effectuer de belles acquisitions.
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Lundi 12 juin, je lis dans «Le Monde» que l'incroyable artiste italien Maurizio Cattelan, notamment auteur de l'installation montrant le pape foudroyé par une météorite qui a tant fait scandale, s'est amusé à inviter les plus gros collectionneurs du monde et les conservateurs de grands musées à découvrir sa dernière création à Palerme, qui n'est autre que la réplique de l'enseigne mythique d'Hollywood, installée pour six mois dans une décharge publique. Financé en partie par François Pinault, ce happening amusant a coûté la bagatelle de 800 000 dollars et permis aux invités de se dévergonder devant ce «HOLLYWOOD» haut de vingt mètres au milieu d'employés municipaux plutôt médusés. «Le Monde» signale que Cattelan est un spécialiste de ce genre de gags énormes et qu'il a notamment contraint son galeriste parisien, Emmanuel Perrotin, «qui aime les dames», à se promener durant cinq semaine déguisé en lapin rose. Considéré par le journal comme «le premier surréaliste du troisième millénaire», Cattelan a peut-être dans l'idée de dépasser Marcel Duchamp lequel n'eut cependant jamais l'idée de forcer un marchand à se balader durant des semaines avec son fameux bidet sur la tête. Les facéties de Cattelan, dont la cote est passé à 60 000 dollars à plus de 800 000 dollars en un an, ne se comptent d'ailleurs plus, la dernière en date ayant eu lieu en mai lorsqu'une journaliste du «New York Times» désireuse de l'interviewer, a reçu un de ses amis qui a gentiment répondu à ses questions en se faisant passer pour lui. A Palerme, son marchand a fait croire que son œuvre «HOLLYWOOD» était à vendre avec un morceau de la butte sur laquelle elle était installée et pas mal d'invités ont été prêts à sortir leurs carnets de chèques. Ce genre de blague montre à quel point on navigue maintenant dans l'imposture au niveau de l'art contemporain, au sein duquel les grands collectionneurs se comportent tels des zozos. En attendant, ce génial manipulateur de Cattelan pourrait bien donner des idées intéressantes à certains conservateurs de musées moins coincés que les autres. En effet, on pourrait bien voir un jour le Louvre décider de louer pour six mois la Joconde à un riche collectionneur qui ambitionnerait d'épater la galerie et ce, pour une somme plutôt rondelette, ce qui permettrait à tout le moins au musée de remplir ses caisses en vue effectuer de belles acquisitions.
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