Gros remous autour de la succession du sculpteur César suite à la disparition de nombreuses pièces après sa mort. La police enquête depuis quelques semaines pour déterminer l'ampleur de ce détournement. Les bronzes et compressions de César se vendent à des prix conséquents sur le marché alors que son héritage, estimé à plusieurs dizaines de millions de francs, a dû certainement susciter bien des convoitises.
Les langues commencent à se délier parmi certains anciens amis de l'artiste qui racontent avoir assisté à des scènes homériques provoquées dans son atelier par des membres de son entourage durant les derniers mois de sa vie. Lors de ces incroyables disputes accompagnées de crêpage de chignons, César se contentait de dire : «Moi, j'ai le pouce»… A croire qu'il s'amusait à le lever ou à l'abaisser tel un empereur romain lors d'un combat de gladiateurs dans l'arène du Colisée. Affaire à suivre….
Le collectionneur Richard Rodriguez, découvreur de Jean-Michel Basquiat, s'en est pris jeudi 19 avril à artprice.com en prétendant sans ambages dans une lettre adressée au «Monde» que le système de calcul des cotes élaboré par ce site Internet n'est guère fiable.
Rodriguez, éternel empêcheur de tourner en rond, ne s'est pas privé d'envoyer la copie de sa lettre à la direction de artprice laquelle a réagi immédiatement en lui annonçant via son avocat son intention de le poursuivre en justice pour diffamation.
Peu impressionné pour autant, il s'est dit prêt à contrer sereinement artprice.com devant un tribunal car il affirme disposer d'un dossier bien ficelé pour étayer ses dires. Voilà une autre affaire qui promet…
Cela fait près de 25 ans que j'essaie de déterminer des cotes moyennes pour des artistes sans parvenir pour autant à trouver des formules satisfaisantes pour la simple raison qu'une œuvre ne peut pas être estimée au centimètre carré, nonobstant le fait que les thèmes et les périodes ont une grande importance dans la carrière d'un artiste.
S'agissant de Picasso, un tableau de la période bleue produit entre 1901 et 1904 vaut largement bien plus qu'une huile exécutée après 1925. D'ailleurs, les plus gros prix réalisés en vente ont avant tout été prononcés sur les œuvres de cette fameuse période bleue alors qu'on pourrait logiquement considérer que les peintures cubistes réalisées entre 1907 et 1918 sont nettement plus intéressantes.
Vendredi 20 avril, temps de chien au marché aux Puces de Saint-Ouen qui vit encore plus au ralenti pour cause de vacances de Pâques. Les quelques chineurs courageux qui ont bravé le froid n'ont rien trouvé dans les allées du marché désespérément désertes. Ce n'est pas aujourd'hui que ces derniers pourront entonner le refrain «Y'a de la joie»…
Il y a pourtant un heureux veinard qui a chiné pour 9000 FF la semaine passée un petit dessin colorié du XVIIe siècle représentant un corps de ferme et portant une signature illisible. Ce brocanteur du marché Paul Bert a finalement réussi à déterminer qu'il s'agissait d'une œuvre du maître hollandais Hendrick Avercamp.
«J'étais assis aux toilettes en train de feuilleter un catalogue sur la peinture hollandaise du XVIIe lorsque j'ai sursauté à la vue d'un tableau d'Avercamp montrant des patineurs en hiver avec dans le fond ce corps de ferme», me dit-il en arborant un beau sourire satisfait avant de m'annoncer qu'il vient de revendre ce dessin pour 40 000 FF. Joli petit coup. En attendant, il y en a qui savent joindre l'utile à l'agréable pas si j'ose dire…
Samedi 21 avril, malgré un froid propre à transformer les genoux en castagnettes, je visite au pas de course la foire à la brocante de l'Eglise d'Auteuil où il n'y a en fait que de la drouille à perte de vue. Toutes ces manifestations deviennent fatigantes à la longue.
Une heure plus tard, je croise au marché de Saint-Ouen Pierre Rosenberg, l'ex-patron mythique du Louvre, qui déambule tranquillement de stand en stand avec son éternel foulard rouge autour du cou.
Il m'avoue que depuis qu'il a pris sa retraite le 13 avril dernier, il a désormais pas mal de temps à consacrer pour chiner et écrire des livres. Heureux homme, mais aujourd'hui, il n'a toutefois trouvé que des «bricoles».