Dimanche 28 janvier, l'ami Fielx, maintenant nanti d'un joli pactole, vient de chiner une nature morte d'un peintre du XIXe siècle auprès du marchand qui a lui vendu son mythique portrait de Camille Corot il y a quelques mois. Chester me raconte qu'il s'agit là d'une manière déguisée de récompenser celui qui l'a rendu riche quoiqu'il lui faudra des années pour parvenir à lui rétrocéder secrètement une commission conséquente sur son joli coup. «J'ai décidé d'acheter à ce marchand autant de choses que je peux pour le remercier même s'il ne saura jamais de quoi je lui suis redevable», me dit-il alors que nous allons déjeuner près du marché Jules Vallès à Saint-Ouen. Fielx a décidé de réunir le 2 février tous les chineurs qu'il fréquente pour fêter la vente de son Corot dans un restaurant proche de l'hôtel Drouot. Il y aura là une vingtaine de rêveurs réunis autour de lui, dont «Ben Claude» et «Gargamelle» et je me promets de ne pas oublier mon appareil photo pour fixer ce moment «historique».
Tandis que Fielx respire le bonheur après avoir touché le jackpot, nombre de ses «copains» ragent intérieurement de ne pas avoir sa chance. Certains se rattraperont peut-être un jour mais d'autres passeront leur vie à n'avoir que des illusions. That's life…