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La liberté d'expression s'arrête là où l'expression dépasse les bornes de la liberté
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Le journal d'un fou d'art
Les fous d'art, ivres de savoir et de découvertes, riches ou moins nantis et sans cesse à l'affût des nouvelles relatives au marché de l'art, forment une belle légion à travers le monde. Sans eux, ce marché n'aurait donc sûrement rien de légendaire. Depuis plus d'une quinzaine d'années, Adrian Darmon a donc rassemblé à travers plus de 2200 pages de multiples anecdotes souvent croustillantes sur les chineurs, amateurs et autres acteurs de cet univers plutôt incroyable et parfois impitoyable.
Ier Chapitre
LE TRIOMPHE TARDIF DE DOMINGUEZ
01 Juin 2000
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Je pense au site oraos.com, né il y a quelques mois d'un projet que j'avais moi-même concocté et qui fut, je le prétend avec preuves à l'appui s'il le faut, détourné à mon détriment et je me souviens subitement que l'artiste espagnol Oscar Dominguez souffrait d'une rare maladie des os qui déforma son visage en l'affligeant d'une acromégalie, handicap qui ne l'empêcha toutefois pas d'être un fieffé coureur de jupons. J'évoque Dominguez, lequel se suicida le 31 décembre 1957, tout simplement parce qu'un de ses tableaux de 1937, intitulé «Machine Infernale», a été vendu pour la somme record de 2 550 000 FF le 8 juin à Drouot-Montaigne. Un très beau score pour ce peintre surréaliste originaire des Canaries qui réalisa ses plus belles œuvres entre 1934 et 1940, année à partir de laquelle il travailla progressivement sous l'influence de son ami Picasso et bien plus pleinement dès 1945 lorsqu'il se brouilla violemment avec André Breton. Inventeur d'un procédé de décalcomanie qui lui faisait créer des taches nimbées d'onirisme, Dominguez produisit également d'étonnantes sculptures qui confortèrent sa place parmi les chefs de file du Surréalisme. Le voilà maintenant reconnu à sa juste valeur après avoir cependant inspiré certains faussaires qui déstabilisèrent quelque peu sa cote durant les années 1990 et amenèrent l'expert de ses œuvres à avoir de sales ennuis avec la justice espagnole.
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Je pense au site oraos.com, né il y a quelques mois d'un projet que j'avais moi-même concocté et qui fut, je le prétend avec preuves à l'appui s'il le faut, détourné à mon détriment et je me souviens subitement que l'artiste espagnol Oscar Dominguez souffrait d'une rare maladie des os qui déforma son visage en l'affligeant d'une acromégalie, handicap qui ne l'empêcha toutefois pas d'être un fieffé coureur de jupons. J'évoque Dominguez, lequel se suicida le 31 décembre 1957, tout simplement parce qu'un de ses tableaux de 1937, intitulé «Machine Infernale», a été vendu pour la somme record de 2 550 000 FF le 8 juin à Drouot-Montaigne. Un très beau score pour ce peintre surréaliste originaire des Canaries qui réalisa ses plus belles œuvres entre 1934 et 1940, année à partir de laquelle il travailla progressivement sous l'influence de son ami Picasso et bien plus pleinement dès 1945 lorsqu'il se brouilla violemment avec André Breton. Inventeur d'un procédé de décalcomanie qui lui faisait créer des taches nimbées d'onirisme, Dominguez produisit également d'étonnantes sculptures qui confortèrent sa place parmi les chefs de file du Surréalisme. Le voilà maintenant reconnu à sa juste valeur après avoir cependant inspiré certains faussaires qui déstabilisèrent quelque peu sa cote durant les années 1990 et amenèrent l'expert de ses œuvres à avoir de sales ennuis avec la justice espagnole.
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