Dimanche 18 juin, peu de chineurs étaient à l'appel de la foire à la brocante de Rungis dont les organisateurs avaient annoncé la présence de 600 exposants alors qu'ils n'étaient qu'un peu plus de 200 au rendez-vous. Cette foire a donc été un véritable fiasco puisque les marchands qui y ont participé n'ont pu pour la plupart rentrer dans leurs frais. Déballage à huit heures précises. Une heure plus tard, il ne restait tout au plus qu'une petite centaine de chineurs peu motivés à l'achat. A force de se multiplier, les foires se tuent elles-mêmes et cette manifestation a tellement mis en rogne les professionnels que ceux-ci jurent à présent qu'on les y reprendra plus.
Canicule sur Paris. Résultat: un marché aux Puces quasiment désert, fréquenté par quelques touristes égarés dans ce lieu où règne une insupportable fournaise. Personne n'aurait eu l'idée incongrue d'y venir chiner en maillot de bain. Déjà, de nombreux stands étaient restés fermés le vendredi, jour de chasse réservé aux marchands qui n'ont eu que des miettes à l'heure du petit déjeuner. L'atmosphère respire déjà les vacances mais aussi la crainte pour de nombreux professionnels d'avoir à faire face à une situation difficile car, la bonne marchandise se faisant rare, le fossé se creuse de plus en plus entre les grands et les petits antiquaires. Cette constatation devient une éternelle rengaine, annonciatrice d'ici la prochaine décennie de la mort vraisemblable des Puces dont le réservoir en objets et tableaux de qualité s'épuise inexorablement.
Et pourtant, il arrive encore que quelques pièces extraordinaires sortent aux Puces comme cette paire de torchères en bronze doré du XVIIIe siècle, cédée pour
90 000 FF au marché Jules Vallès et revendue ensuite à Drouot pour 800 000 FF. Joli bénéfice pour l'acheteur...