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Celui qui ne baisse pas les bras peut déjà se dire qu'il ne courbe pas l'échine
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Le journal d'un fou d'art
Chapitre :
23 titres
XLIVème Chapitre
MORT D'UN PERSONNAGE DE LEGENDE
02 Août 2015 |
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Mort le 1er juillet 2015 à l'âge de 92 ans, le grand bijoutier et collectionneur d'antiquités Shlomo Moussaieff a mené une vie de légende émaillée d'aventures et de rumeurs à son sujet.
Petit-fils d'un grand marchand décédé à Jérusalem en 1922 et descendant d'une lignée de personnages célèbres remontant au Moyen-Âge, Shlomo participa en 1948 à la guerre d'indépendance d'Israël au cours de laquelle il fut fait prisonnier par les troupes jordaniennes avant de nouer alors d'étroites relations avec un de ses geôliers qui lui avoua un brin embêté se sentir responsable de la mort soudaine d'une prostituée lors de leurs ébats.
Tirant avantage de cette confession, Shlomo lui déclara que l'âme de cette femme était partie gentiment de ses oreilles et qu'il n'avait certainement pas à avoir de remords. Soulagé, le soldat jordanien le prit sous son aile et tandis que ses compatriotes souffrirent de leur captivité, il put ainsi mener ses affaires à sa guise en achetant et en vendant ce qui lui tombait sous la main.
Devenu riche à l'issue de cette captivité plutôt douce, Shlomo reçut le conseil de ses amis de ne pas rester en Israël et préféra s'installer à Londres où il augmenta considérablement sa fortune en collectionnant des antiquités et en vendant des bijoux à une clientèle huppée puisqu'il devint le fournisseur du roi Hussein et de l'actrice Elizabeth Taylor tandis que sa fille Dorit épousa plus tard le président islandais Ragnar Grimsson.
Toutefois, le madré Shlomo fut confronté à la fin de sa vie à des bisbilles familiales concernant le patrimoine de son grand-père qui était décédé en laissant 5 fils et deux filles sans avoir rédigé de testament après avoir amassé une fortune évaluée à 200 millions de dollars tandis que deux autres petits-enfants vivant en Israël, un prénommé aussi Shlomo et Ori Moussaieff se manifestèrent pour essayer de retrouver ce qui manquait de son héritage en prétendant que des terres léguées par celui-ci à ses enfants n'y avaient pas été incluses, notamment celle sur laquelle a été bâtie la gare centrale des autobus de Jérusalem et d'autres terrains dans cette ville qu'ils comptaient récupérer ou du moins obtenir des loyers conséquents.
Le vieux bijoutier ne voulut pas remuer cette histoire d'héritage en disant qu'il n'y croyait pas car son grand-père n'aurait certainement jamais oublié l'existence de ces lotissements et que son seul souci était de poursuivre ses propres affaires sans avoir à se disputer avec sa femme.
Partageant sa vie entre Londres et Israël pour se consacrer en grande partie à ses extraordinaires collections, ce descendant de David ben Maimon, un frère du célèbre Maimonides qui devint un marchand pierres précieuses au Moyen-Âge, était issu d'une famille qui s'était établie à Boukhara et dont les membres étaient devenus des banquiers ou des marchands d'étoffes, de bijoux ou de thé avant le départ de son grand-père et de toute la tribu pour la Palestine en 1888.
Arrivé à Jérusalem avec 40 caisses caisses remplies d'or, ce dernier y construisit tout un quartier tout en faisant le commerce de bijoux ou en collectionnant des antiquités, notamment 225 rares incunables du 15e siècle qui furent laissés à l'abandon après sa mort pour finir par pourrir après la décision de Rehavia, le père de Shlomo, de ne pas y toucher au prétexte qu'il n'était pas assez religieux pour ce faire.
N'ayant pu mettre la main sur ces ouvrages qu'après le décès de son père, Shlomo Moussaieff les transféra dans une chambre forte a Ramat Gan où ils furent endommagés par la rupture d'une conduite d'eau pour ensuite les placer dans une de ses résidences mais ceux-ci subirent d'autres dégradations de la part de visiteurs désireux de les consulter, tel un rabbin qui se permit de déchirer quelques pages d'un de ces livres qu'il subtilisa.
Plus tard, Moussaieff fit don de cette rare collection à l'université de Bar-Ilan qui inaugura une aile à son nom dédiée aux études de Kabbale. Pour en revenir au patrimoine de son grand-père, celui-ci fut attribué à ses cinq fils selon une tradition établie sauf que les protestations de certaines de ses petites-filles engendrèrent des conflits inévitables mis sur le feu par leurs conjoints.
D'autre part, le grand-père Moussaieff avait décrété que seuls ses héritiers demeurant en Israël auraient droit à jouir de son héritage, ce qui convint amplement à Rehavia, le seul resté dans le pays, qui vécut des loyers de quelque 60 magasins situés dans le quartier Boukhara de Jérusalem édifié par son père sauf qu'il eut à affronter le ressentiment de ses autres frères installés à l'étranger qui ne parvinrent pas à casser son testament.
A la mort de Rahavia, le patrimoine fondit bizarrement tandis qu'un rouleau de Torah provenant de la collection du grand-père qui l'avait offert durant la Première Guerre Mondiale au général Allenby apparut en vente à Londres, ce qui incita Shlomo Moussaieff à l'acheter pour un million de dollars
Les fils du vieux Shlomo mort en 1922 furent pour la plupart violents avec leurs femmes et leurs enfants qui furent forcés de ne compter sur eux-mêmes pour réussir dans la vie mais ceux-ci devinrent pour la plupart néanmoins des millionnaires
Installé pour sa part dans la suite d'un hôtel d'Herzliya, Shlomo Moussaieff vivait parmi une fabuleuse collection d'antiquités bibliques provenant de l'antique Israël, de Babylone et d'autres endroits du Proche-Orient en recevant des visiteurs désireux d'admirer ses objets ou ses rares pièces de monnaie romaines dont la provenance posait parfois question.
Né en 1923 au sein d'une famille de 12 enfants, cet énigmatique personnage avait totalement failli dans ses études au point de vivre un temps dans la rue avant de rejoindre l'armée britannique et de combattre en 1942 à Tobrouk d'où il parvint à s'enfuir sur le dos d'un chameau. En 1948, il s'engagea auprès de l'Irgun puis fut capturé par les troupes jordaniennes tandis que son frère David fut tué.
Ayant perdu une de ses soeurs lors d'une attaque arabe contre un village de Galilée en 1956, Moussaieff eut maille à partir avec les autorités israéliennes au sujet de ses acquisitions d'antiquités et préféra s'installer au début des années 1960 à Londres où il prospéra en vendant des quantités de bijoux à des clients arabes polygames tandis qu'il s'irrita souvent d'entendre que les antiquités qu'il avait acquises étaient d'origine douteuse.
Il avait amassé quelque 60,000 pièces rares dans le but disait-il de prouver l'exactitude des textes bibliques sans se soucier des critiques de chercheurs et d'archéologues qui n'étaient pas d'accord avec lui.
Vendredi 31 juillet, Michael Smerconish, un auteur à succès, a accusé le marchand Walter Graham Arader III de lui avoir vendu une fausse photo dédicacée de Winston Churchill en le poursuivant un tribunal pour lui réclamer 150 000 dollars de dommages et intérêts.
Smerconish avait en partie financé la galerie d'Arader à King of Prussia( Pennsylvanie) alors qu'il travaillait comme avocat en lui achetant au passage des cartes anciennes, des gravures et des aquarelles en dépensant notamment 5000 dollars en 2000 pour une photographie de Winston Churchill prise soi-disant par Yousouf Karsh lorsque le photographe avait réalisé des clichés de l'homme d'Etat en 1941 avant d'apprendre qu'il s'agissait d'une reproduction tirée d'un livre qui portait une fausse dédicace.
Arader avait déjà défrayé la chronique en agressant son confrère Gavin Spanierman lors d'une vente organisée Sotheby's en 2003 avant d'être inculpé pour avoir frappé violemment en 2008 William Carrollo, son voisin, alors qu'il était en train de transformer son appartement de New York en galerie
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Mort le 1er juillet 2015 à l'âge de 92 ans, le grand bijoutier et collectionneur d'antiquités Shlomo Moussaieff a mené une vie de légende émaillée d'aventures et de rumeurs à son sujet.
Petit-fils d'un grand marchand décédé à Jérusalem en 1922 et descendant d'une lignée de personnages célèbres remontant au Moyen-Âge, Shlomo participa en 1948 à la guerre d'indépendance d'Israël au cours de laquelle il fut fait prisonnier par les troupes jordaniennes avant de nouer alors d'étroites relations avec un de ses geôliers qui lui avoua un brin embêté se sentir responsable de la mort soudaine d'une prostituée lors de leurs ébats.
Tirant avantage de cette confession, Shlomo lui déclara que l'âme de cette femme était partie gentiment de ses oreilles et qu'il n'avait certainement pas à avoir de remords. Soulagé, le soldat jordanien le prit sous son aile et tandis que ses compatriotes souffrirent de leur captivité, il put ainsi mener ses affaires à sa guise en achetant et en vendant ce qui lui tombait sous la main.
Devenu riche à l'issue de cette captivité plutôt douce, Shlomo reçut le conseil de ses amis de ne pas rester en Israël et préféra s'installer à Londres où il augmenta considérablement sa fortune en collectionnant des antiquités et en vendant des bijoux à une clientèle huppée puisqu'il devint le fournisseur du roi Hussein et de l'actrice Elizabeth Taylor tandis que sa fille Dorit épousa plus tard le président islandais Ragnar Grimsson.
Toutefois, le madré Shlomo fut confronté à la fin de sa vie à des bisbilles familiales concernant le patrimoine de son grand-père qui était décédé en laissant 5 fils et deux filles sans avoir rédigé de testament après avoir amassé une fortune évaluée à 200 millions de dollars tandis que deux autres petits-enfants vivant en Israël, un prénommé aussi Shlomo et Ori Moussaieff se manifestèrent pour essayer de retrouver ce qui manquait de son héritage en prétendant que des terres léguées par celui-ci à ses enfants n'y avaient pas été incluses, notamment celle sur laquelle a été bâtie la gare centrale des autobus de Jérusalem et d'autres terrains dans cette ville qu'ils comptaient récupérer ou du moins obtenir des loyers conséquents.
Le vieux bijoutier ne voulut pas remuer cette histoire d'héritage en disant qu'il n'y croyait pas car son grand-père n'aurait certainement jamais oublié l'existence de ces lotissements et que son seul souci était de poursuivre ses propres affaires sans avoir à se disputer avec sa femme.
Partageant sa vie entre Londres et Israël pour se consacrer en grande partie à ses extraordinaires collections, ce descendant de David ben Maimon, un frère du célèbre Maimonides qui devint un marchand pierres précieuses au Moyen-Âge, était issu d'une famille qui s'était établie à Boukhara et dont les membres étaient devenus des banquiers ou des marchands d'étoffes, de bijoux ou de thé avant le départ de son grand-père et de toute la tribu pour la Palestine en 1888.
Arrivé à Jérusalem avec 40 caisses caisses remplies d'or, ce dernier y construisit tout un quartier tout en faisant le commerce de bijoux ou en collectionnant des antiquités, notamment 225 rares incunables du 15e siècle qui furent laissés à l'abandon après sa mort pour finir par pourrir après la décision de Rehavia, le père de Shlomo, de ne pas y toucher au prétexte qu'il n'était pas assez religieux pour ce faire.
N'ayant pu mettre la main sur ces ouvrages qu'après le décès de son père, Shlomo Moussaieff les transféra dans une chambre forte a Ramat Gan où ils furent endommagés par la rupture d'une conduite d'eau pour ensuite les placer dans une de ses résidences mais ceux-ci subirent d'autres dégradations de la part de visiteurs désireux de les consulter, tel un rabbin qui se permit de déchirer quelques pages d'un de ces livres qu'il subtilisa.
Plus tard, Moussaieff fit don de cette rare collection à l'université de Bar-Ilan qui inaugura une aile à son nom dédiée aux études de Kabbale. Pour en revenir au patrimoine de son grand-père, celui-ci fut attribué à ses cinq fils selon une tradition établie sauf que les protestations de certaines de ses petites-filles engendrèrent des conflits inévitables mis sur le feu par leurs conjoints.
D'autre part, le grand-père Moussaieff avait décrété que seuls ses héritiers demeurant en Israël auraient droit à jouir de son héritage, ce qui convint amplement à Rehavia, le seul resté dans le pays, qui vécut des loyers de quelque 60 magasins situés dans le quartier Boukhara de Jérusalem édifié par son père sauf qu'il eut à affronter le ressentiment de ses autres frères installés à l'étranger qui ne parvinrent pas à casser son testament.
A la mort de Rahavia, le patrimoine fondit bizarrement tandis qu'un rouleau de Torah provenant de la collection du grand-père qui l'avait offert durant la Première Guerre Mondiale au général Allenby apparut en vente à Londres, ce qui incita Shlomo Moussaieff à l'acheter pour un million de dollars
Les fils du vieux Shlomo mort en 1922 furent pour la plupart violents avec leurs femmes et leurs enfants qui furent forcés de ne compter sur eux-mêmes pour réussir dans la vie mais ceux-ci devinrent pour la plupart néanmoins des millionnaires
Installé pour sa part dans la suite d'un hôtel d'Herzliya, Shlomo Moussaieff vivait parmi une fabuleuse collection d'antiquités bibliques provenant de l'antique Israël, de Babylone et d'autres endroits du Proche-Orient en recevant des visiteurs désireux d'admirer ses objets ou ses rares pièces de monnaie romaines dont la provenance posait parfois question.
Né en 1923 au sein d'une famille de 12 enfants, cet énigmatique personnage avait totalement failli dans ses études au point de vivre un temps dans la rue avant de rejoindre l'armée britannique et de combattre en 1942 à Tobrouk d'où il parvint à s'enfuir sur le dos d'un chameau. En 1948, il s'engagea auprès de l'Irgun puis fut capturé par les troupes jordaniennes tandis que son frère David fut tué.
Ayant perdu une de ses soeurs lors d'une attaque arabe contre un village de Galilée en 1956, Moussaieff eut maille à partir avec les autorités israéliennes au sujet de ses acquisitions d'antiquités et préféra s'installer au début des années 1960 à Londres où il prospéra en vendant des quantités de bijoux à des clients arabes polygames tandis qu'il s'irrita souvent d'entendre que les antiquités qu'il avait acquises étaient d'origine douteuse.
Il avait amassé quelque 60,000 pièces rares dans le but disait-il de prouver l'exactitude des textes bibliques sans se soucier des critiques de chercheurs et d'archéologues qui n'étaient pas d'accord avec lui.
Vendredi 31 juillet, Michael Smerconish, un auteur à succès, a accusé le marchand Walter Graham Arader III de lui avoir vendu une fausse photo dédicacée de Winston Churchill en le poursuivant un tribunal pour lui réclamer 150 000 dollars de dommages et intérêts.
Smerconish avait en partie financé la galerie d'Arader à King of Prussia( Pennsylvanie) alors qu'il travaillait comme avocat en lui achetant au passage des cartes anciennes, des gravures et des aquarelles en dépensant notamment 5000 dollars en 2000 pour une photographie de Winston Churchill prise soi-disant par Yousouf Karsh lorsque le photographe avait réalisé des clichés de l'homme d'Etat en 1941 avant d'apprendre qu'il s'agissait d'une reproduction tirée d'un livre qui portait une fausse dédicace.
Arader avait déjà défrayé la chronique en agressant son confrère Gavin Spanierman lors d'une vente organisée Sotheby's en 2003 avant d'être inculpé pour avoir frappé violemment en 2008 William Carrollo, son voisin, alors qu'il était en train de transformer son appartement de New York en galerie
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