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DAMIEN HIRST RACONTE SES DEBUTS
08 Février 2018
Catégorie : News


Devenu célèbre depuis une bonne vingtaine d'années, l'artiste britannique Damien  Hirst s'est confié au journal "The Guardian" en révélant que ses débuts avaient été difficiles au point de vivre dans un squat près du stade du club de football de Tottenham alors qu'il nourrissait l'espoir d'intégrer l'école d'art Goldsmiths.

"Je vivais dans ce squat de White Hart Lane avec un ami peintre au début des années 1980. J'essayais de peindre en restant étrangement bloqué face aux nombreuses possibilités qui s'offraient à moi. Bref, mon atelier de fortune jouxtait un appartement occupé par un vieux bonhomme qui passait son temps à regarder la télé ou écouter la radio mais aussi à sortir dans la rue affublé d'un grand manteau en poussant un caddie de supermarché qu'il remplissait avec un tas de trucs ramassés au gré de sa promenade avant d'apprendre plus tard qu'il s'appelait Monsieur Barnes", a déclaré l'artiste en indiquant qu'intrigué un jour de plus rien entendre chez son voisin, il avait osé entrer chez lui par effraction  en pensant qu'il avait eu un accident.

En pénétrant dans la maisonnette de ce dernier avec des amis, Hirst s'était rendu compte qu'elle était vide et dans un état sordide à l'exception de deux pièces à l'étage qu'il s'était permis de forcer avant de contacter la mairie qui l'avait informé que son occupant avait été en fait relogé ailleurs. Soulagé, il était revenu dans ce lieu en découvrant les collectes du vieux effectuées durant une soixantaine d'années, certaines empilées avec minutie sur un table. "Etonné de constater que ces objets formaient comme une sculpture, je m'étais mis à devenir un second Mr Barnes. Mon atelier était vide avec plein de toiles vierges que je n'avais pas attaquées par manque d'inspiration alors que sa maisonnette était complètement envahie de choses hétéroclites. Passant les deux semaines suivantes à l'inspecter jour et nuit, j'avais trouvé  des marteaux, des tournevis, des scies et d'autres outils en me rendant compte que je pouvais les utiliser pour réaliser des collages tout en découvrant des trucs que j'avais jetés et qu'il avait récupérés. Subitement, j'étais devenu hyperactif grâce à ce Mr Barnes. C'était comme s'il avait commencé quelque chose que je m'étais ensuite approprié. Un de mes plus beaux collages titré "Expanded from Small Red Wheel"  fut réalisé en 1985. Néanmoins, je m'étais senti quelque peu mal à l'aise en créant certes  moi-même des choses mais avec le sentiment de tricher en utilisant ce qu'avait ramassé ce vieil homme", a poursuivi Hirst en ajoutant qu'il avait été incommodé par l'odeur régnant dans la petite maison de ce dernier en remarquant qu'un drap blanc sur son lit ressemblait à du cuir foncé tellement il était sale.

"Cette puanteur était  assez horrible mais après quelques jours, j'étais parvenu à m'y habituer, comme si cela avait été plus confortable pour moi de réaliser ces collages en me plaçant dans la peau de Mr Barnes. Au début, je n'avais pensé qu'à ces trucs accumulés mais en fréquentant l'école Goldsmiths, je pris subitement conscience que ce type était un artiste conceptuel de premier ordre même s'il n'avait aucun lien avec le monde de l'art. Au bout du compte, je pense n'avoir fait que des collages même si l'idée d'être un peintre m'aurait mieux convenue sauf que fabriquer quelque chose à partir de rien me parait difficile, bien plus en tout cas que de prendre naturellement  des éléments brisés d'un univers existant pour les réarranger dans un autre. Bref, les collages m'ont conduit à mes premières peintures, les Spot paintings, après avoir pris une sorte d'approche mathématique pour juste jouer avec la couleur.Je me rappelle à ce sujet d'un prof qui m'avait dit que ces ronds de couleur iraient bien pour un rideau, un commentaire horrible et décourageant avant de finir par comprendre que je m'étais habitué à être séduit par la couleur lorsque j'essayais d'explorer les formes. Finalement, ces ronds de couleurs allaient bien pour un rideau qui devrait finalement être considéré comme de l'art.Bizarrement, j'avais offert "Expanded from Small Red Wheel" à l'artiste américain Robert Rauschenberg alors que j'avais pensé beaucoup à lui et à ses collages  en réalisant cette oeuvre. A sa mort, je l'ai rachetée pour ma collection en me sentant fier qu'elle soit restée telle qu'elle était alors que bien d'autres de mes collages se sont dégradés au fil du temps. Qu'elle ait appartenu  à Rauschenberg durant une période donnée importe toutefois beaucoup moins que la force que Mister Barnes lui a donnée. Je m'interroge toujours à propos de ces objets qu'il a ramassés pour des raisons que j'ignore alors que je les ai choisis à mon tour sans savoir pourquoi mais en pensant à chaque fois intensément à lui",a-t-il précisé en ajoutant qu'il avait rendu visite à l'artiste Louise Bourgeois à la fin de sa vie pour se rappeler qu'elle vivait dans un appartement aux murs décrépis.

"Les interrupteurs étaient d'un autre âge. Tout paraissait fatigué et sur le point de s'écrouler. Soudainement, je me rendis compte qu'elle aussi était à l'image de cet appartement pour comprendre qu'en devenant vieux, on ne désire plus vivre dans un environnement propre et stérile et qu'en fait, on se sent mieux dans un endroit qui vieillit en même temps que soi. Je pense d'ailleurs qu'une fois vieux, je ne serai plus attiré par les galeries au décor minimaliste clean à souhait. J'ai beaucoup créé et les collages ont constitué pour moi un grand tournant en apprenant énormément à propos des formes, des structures et de la couleur alors qu'avec les spot paintings j'ai eu peur de devenir un artiste minimaliste incapable de proposer un contenu émotionnel si important à mes yeux.Toutefois, après les avoir achevés, j'ai découvert qu'ils exhalaient une émotion à l'instar des oeuvres de Carl Andre, Rothko ou De Kooning, ce qu'on ne perçoit pas d'emblée si on ne se place pas devant elles. Une idée est vide d'émotion mais la réalité en est pleine. Un jour, je suis revenu dans la maisonnette de Mr Barnes mais elle avait été entièrement vidée. La municipalité l'avait nettoyée de fond en comble en jetant dehors tout ce qui s'y trouvait. J'avais été sous le choc. J'avais passé deux semaines en explorant 60 ans de la vie de ce vieil homme et désormais, il n'y avait plus rien",a-t-il conclu.

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