Le galeriste
suisse Jean-Claude Freymond-Guth a surpris son monde en annonçant dans une
lettre pleine d'émotion la fermeture de son grand espace de Bâle en raison du fait
que le marché de l'art repose sur un système qui ne fonctionne que sur un
nombre restreint d'artistes et de galeries.
Celui-ci avait
créé sa galerie à Zurich en 2006 et participé à nombre de foires importantes
comme la Frieze de Londres en assurant la promotion d'artistes tellles que
Sylvia Sleigh ou Virginie Overton avant de s'installer en 2016 dans un espace
de 800 mètres carrés à Bâle pour laisser croire que tout marchait bien pour
lui.
Toutefois, le
climat ambiant qui règne actuellement sur le marché l'a contraint à revoir sa
position après avoir constaté que nombre de galeries comme la sienne étaient de plus en plus
dépendantes de leurs ventes et qu'elles n'avaient plus vraiment le temps de
promouvoir leurs artistes en se retrouvant de plus forcées à racheter des
oeuvres confiées par leurs clients alors que les transactions avec les musées
prenaient des mois sans compter qu'il ne parvenait plus à vendre ce qu'il
exposait en priorité dans son espace.
Après avoir
participé à nombre de foires pour se faire connaître, Freymond-Guth s'est rendu
compte qu'il avait moins la possibilité de mener son programme dans une ville
somme toute secondaire alors qu'il comptait le mettre en oeuvre pour séduire des
collectionneurs et des musées. Résultat: il n'a pas obtenu le succès escompté
après la disparition de l'artiste américaine Sylvia Sleigh avec qui il avait
étroitement travaillé et lorsqu'il avait voulu donner des oeuvres à des
institutions de son pays, personne n'en avait voulu du fait qu'elle était restée
inconnue chez elle.
"Ces
dernières années, j'ai organisé une exposition de ses oeuvres en Europe et aux
Etats-Unis et maintenant, des musées américains ont accepté mes dons. J'ai donc
réussi à faire connaître mes artistes mais sur le plan des affaires, c'est malheureusement autre chose", s'est-il désolé en signalant que les amateurs étaient frileux et
plus portés à acheter des oeuvres de noms célèbres auprès de galeries qui ne
l'étaient pas moins.
Face à ce
cercle vicieux, il a décidé de jeter l'éponge tout en désirant continuer à s'occuper des
artistes qui lui ont fait confiance. " Je ne pense pas que la fermeture de
ma galerie soit une tragédie mais qu'il m'est nécessaire de travailler l autrement en cherchant d'autres ouvertures excitantes parce qu'il existe
d'autres segments intéressants du marché à explorer", a-t-il ajouté.