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ART URBAIN, UN MARCHE FOU PROPRE A METTRE LES AMATEURS A LA RUE par Adrian Darmon
05 Avril 2018
Catégorie : Marché


L'art urbain s'est fait connaître au début des années 1980 à travers les oeuvres des New-yorkais Jean-Michel Basquiat et Keith Haring, devenus par la suite des stars de la peinture contemporaine, avant qu'il essaime un peu partout dans le monde et devienne un nouveau domaine florissant du marché de l'art, toutefois un peu trop neuf pour que les amateurs soient rassurés sur l'évolution des cotes de ses artistes.

 

Aujourd'hui, on connaît assez bien les noms de ces artistes qui se vendent entre 10,000 et plus de 500,000 euros comme Banksy, Jonone, Blek le Rat, Shepard Fairey, Invader, Jef Aerosol, Seth et quelques autres devenus bien plus recherchés que des peintres qui eurent leur heure de gloire entre le 16e et le 20e siècle.

 

Alors pourquoi ce succès foudroyant et quelque peu fou, équivalent à celui de l'art contemporain qui a bouleversé le marché de l'art depuis ces trois dernières décennies ? La réponse tient en fait en cinq points.


1) Marquée par la BD et l'avènement de la société de consommation, la génération des collectionneurs nés à la fin des années 1950 s'est détournée de l'art classique pour adhérer à des concepts plus en phase avec leur mode de vie.


2) Pour mettre en avant leur statut social, les nouveaux riches ont jeté leur dévolu, non plus sur des voitures de luxe que pouvaient s'offrir sans peine leurs rivaux, mais sur des oeuvres d'art sans cesse plus chères pour les rendre jaloux. Effet d'émulation, les prix se sont envolés.


3) Grâce à Andy Warhol qui avait lancé le principe des tableaux multipliés à l'envi via  le procédé de la sérigraphie rehaussée de différentes couleurs, les grandes maisons de ventes et des galeristes ont vite compris qu'à l'inverse des oeuvres anciennes qui devenaient de plus en plus rares, le domaine de l'art contemporain était pour sa part  inépuisable.


 4) Les grandes galeries et maisons de vente ont rapidement joué à fond la carte du marketing pour promouvoir des artistes contemporains savamment sélectionnés pour en faire  des stars encore plus chères que des maîtres comme Botticelli, Le Caravage, Rembrandt, Rubens, Velasquez, Watteau, Fragonard, Goya, Delacroix ou les Impressionnistes.


5) La multiplication des collectionneurs d'art contemporain a engendré une spéculation féroce qui a redoublé d'intensité avec l'arrivée sur le marché de centaines de nouveaux millionnaires russes ou chinois à la fin des années 1990 et l'incroyable envol des prix pour des oeuvres d'artistes asiatiques. Bref, l'art contemporain est devenu un produit financier.

 

On n'en est pas encore tout à fait arrivé là pour l'art urbain où le mystérieux Banksy- un artiste ou peut-être un groupe britannique qui a jusqu'à présent réussi à se dissimuler sous cet alias- a atteint les prix les plus conséquents sur le marché mais la question est de savoir si les enchères enregistrées pour plus d'une centaine de barbouilleurs de façades sont justifiées ou non parce qu'il y a vraiment à boire et à manger dans leurs créations qui n'auraient jamais atteint les prix que ceux-ci enregistrent à présent sans l'aide de campagnes de promotion forcenées orchestrées en leur faveur par les galeries et les maisons de vente.

 

Qu'est ce qui fait qu'un acrylique et collage de FKDL (né en 1963), qu'un pochoir et peinture sur une carte géographique par C215 (né en 1973), qu'un acrylique et peinture aérosol sur bois découpé de l'Américain GIZ (né en 1978) représentant des personnages de la série des Simpson's, qu'une sérigraphie de Fairey ou qu'une huile et graphite sur papier de Ludo (né en 1976)  montrant un arbre avec un phallus en forme d'énorme racine puisse dépasser 6000 euros ? On peut se poser la question comme se demander pourquoi une huile et peinture aérosol sur bois  de l'Américain Eddie Martinez montrant un vulgaire pot de fleurs peut s'acheter 12000 euros tout comme un acrylique sur toile d'Eric Lacan montrant la moitié du visage d'une femme dans son état de squelette ou encore la technique mixte sur toile de Rero avec les mots barrés Blah blah blah alors qu'un simple pochoir de Blek le Rat montrant Charlie Chaplin et le Kid peut culminer à 40 000 euros.

 

On reconnaîtra que certaines oeuvres vendues aux enchères sont de qualité mais il est difficile de s'arrêter sur ce seul fait vu que des centaines d'élèves d'école d'art ont eux aussi un réel talent qui ne demande qu'à s'exprimer et qui n'arriveront vraisemblablement pas à se faire connaître. Avoir un bon de coup de patte et dessiner à la manière des créateurs actuels de BD est un atout non négligeable pour sortir du lot sauf que ce n'est certainement pas aux Beaux-Arts mais plutôt dans la rue qu'il faut faire ses armes afin de se faire remarquer.

 

Il y a 20 ans, les oeuvres de Blek le Rat se vendaient en moyenne pour l'équivalent de 1000 euros, alors qu'elles valent25 fois plus à présent, une progression phénoménale en regard des prix enregistrés pour des centaines de peintres barbizoniens, post-impressionnistes ou modernes qui en majorité ont été en recul. C'est toutefois la tendance actuelle qui veut ça avec une génération plus portée sur le Design cheap que sur les meubles anciens qui n'intéressent plus grand monde. Il y a donc matière à réfléchir quand on voit partir pour à peine 600 euros  à Drouot une commode d'époque 18e qui en valait plus de 5000 il y a 15 ans tandis que les tableaux anciens, hormis les oeuvres exceptionnelles, sont de plus en plus négligés. Ainsi va la vie avec ses modes changeantes qui aujourd'hui portent l'art urbain au firmament sans qu'on sache avec certitude s'il pourra se maintenir au plus haut.


Adrian Darmon

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