Architecte comme son père , un des bras droits d'Adolf Hitler, Albert Speer
Junior est mort à Francfort le 15 septembre 2017 à l'âge de 83 ans après avoir
assumé sa vie durant un nom lourd à porter.
Né à Berlin en 1934, il avait néanmoins pu échapper à l'ombre de
son père en créant en 1964 son cabinet
d'architectes à Francfort avant de réaliser durant sa carrière de nombreux projets
urbains écologiques à travers l'Europe, l'Asie et l'Afrique.
A la tête de 200 employés et d'un bureau à Shanghaï, il avait notamment négocié d'importants contrats pour la réalisation du quartier-général de la
Banque centrale européenne, de nombreux stades de football, d'usines en Chine et d'un
ministère en Arabie Saoudite.
Surnommé "l'architecte du diable", son père avait adhéré
dès 1931 au parti nazi et avait réalisé l'énorme complexe de Nuremberg où
Hitler et ses sbires organisèrent d'imposants défilés ainsi que la Chancellerie
de Berlin avant de superviser en 1942 la production de l'armement allemand en
utilisant une main d'oeuvre composée de travailleurs forcés.
Un des rares dirigeants nazis à échapper à la peine de mort au
procès de Nuremberg en 1945, Albert Speer Senior avait été condamné à 20 ans de
prison après avoir accepté de critiquer le régime hitlérien. Libéré en 1966, il
avait reconnu sa part de responsabilité dans son livre "Inside the Third
Reich" avant de mourir d'une crise cardiaque à 76 ans lors d'une visite en
Grande-Bretagne en 1981.
Marié à l'actrice Ingmar Zeisberg, Speer Junior avait eu le mérite
de collaborer activement avec les historiens à propos des actions de son père
en militant pour des projets d'architecture décents qu'il voulait à taille
humaine.