22 ans
après le Musée d'Art moderne de la Ville de Paris, le Musée d'art et d'Histoire
du Judaïsme présente jusqu'en 29 janvier 2017 une exposition intitulée
"Peindre l'Âme" consacrée au musicien et peintre Arnold Schönberg, le
théoricien du dodécaphonisme et du sérialisme qui fut un des pionniers de la musique
moderne.
Ami de
Kandinsky et de Richard Gerstl, l'amant de sa femme qui se suicida en 1908,
Schönberg pratiqua la peinture en amateur à partir de 1906 en s'amusant durant des années à peindre surtout son autoportrait dans un style plutôt naïf.
C'est
là que le bât blesse car Schönberg se révèle à travers cette exposition comme un
peintre médiocre dont on n'aurait jamais parlé s'il n'avait pas été un
compositeur génial exécré plus tard par les nazis qui considérèrent sa musique
comme dégénérée.
Bref,
ses oeuvres sont plutôt mièvres et mal fagotées, indignes mêmes d'un petit
peintre, surtout lorsqu'on les compare à Gerstl, Oppenheimer ou Kandinsky qui
dut pourtant lui prodiguer des conseils alors que ce dernier, féru de musique, en
reçut probablement de sa part.
Schönberg
ne fut pas le seul musicien à s'adonner à la peinture mais il n'y a aucune
évolution dans ses autoportraits quand bien même il les répéta à l'envi une
bonne partie de son existence alors que le seul intérêt de cette exposition est
de mettre sur l'accent sur sa conversion au protestantisme et à son retour au
judaïsme lorsqu'il prit conscience du danger que représentait les nazis en
prédisant au passage l'extermination de millions de juifs en Europe pour se
rendre compte que le personnage n'était pas dénué de prescience et d'acuité sur
le sort de ses coreligionnaires qu'il tenta d'alerter à propos des horreurs qui les menaçaient.