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COMBINES ASTUCIEUSES DES MAISONS DE VENTE POUR MAINTENIR LE MARCHE AU PLUS HAUT Par Adrian Darmon
02 Février 2013
Catégorie : Marché
On a souvent été ébahi par des records établis dans les ventes aux enchères où de riches collectionneurs enchérissent à coups de millions de dollars sans se poser la question de savoir comment les prix pouvaient être maintenus au plus haut pour permettre ainsi au marché de l'art de résister à la crise.

En fait, comme l'a révélé le New York Times, les enchères faramineuses enregistrées à New York ou à Londres ne sont pas le fruit du hasard mais d'une subtile stratégie de vente mise au point par des maisons comme Christie's et Sotheby's lesquelles ont poussé le vice à faire démarrer un grand nombre de leurs enchères au prix de réserve fixé par leurs vendeurs.

Comment ? En forçant la chance avec l'espoir de voir des amateurs enchérir ou tout simplement en trouvant des clients prêts à garantir un prix minimum en échange d'une commission au-delà de leur offre, une tactique dénoncée par plusieurs galeristes qui ont estimé que le jeu était faussé sauf que pour leur part, nombre de galeries importantes se refuse à afficher leurs prix alors qu'il s'agit d'une obligation selon la loi américaine . 

Les ventes annuelles d'oeuvres d'art proposées en galerie et aux enchères totalisant 8 milliards de dollars, les maisons de vente ont estimé que le marché était suffisamment régulé pour ne pas ajouter d'autres contraintes sur ce secteur vital pour l'économie mais certains professionnels ont estimé que les temps avaient changé et qu'il était souhaitable de mieux le surveiller afin d'éviter des dérapages comparables à ceux déjà constatés sur les marchés financiers.

Ainsi, faire monter les enchères dans le vide est devenue une pratique courante dans les ventes et ce, dans le but d'inciter des amateurs à surenchérir sans que ceux-ci se doutent un seul instant du stratagème du manieur de marteau qui se lance de cette manière dans un jeu de bonneteau plutôt discutable.

Ayant travaillé au sein de la direction de Sotheby's durant 35 ans, le galeriste David Nash a déclaré au journal qu'il convenait de mettre fin à cette tactique des fausses enchères pour enfin voir de vrais enchérisseurs se manifester dès l'annonce d'un prix de départ alors que des lois strictes sont appliquées dans les autres domaines de la consommation pour prévenir des abus même si la loi permet à un commissaire-priseur d'annoncer des enchères pour parvenir au montant du prix de réserve demandé par un vendeur.

Les maisons de vente ont prétendu que ce genre de pratique était sans conséquence et que les amateurs savaient à quoi s'en tenir, nonobstant le fait qu'elle créait un climat propice pour attirer des acheteurs dans une vacation. D'ailleurs, peu de plaintes ont été enregistrées à cet effet, la plupart provenant de galeristes mécontents de voir les enchères grimper fictivement à leur détriment.

Cela dit, pour certains analystes, il faudrait appliquer des règles plus strictes dans le domaine du marché de l'art où les acheteurs qui s'activent à son niveau le plus haut sont les mêmes qui spéculent sur les marchés financiers qui ont été déstabilisés après tant d'abus.

Les maisons de vente ont préféré laisser les choses en l'état en ayant le chic de répondre que les galeries ne jouaient pas plus le jeu en s'abstenant d'afficher les prix des oeuvres qu'elles vendaient alors qu'elles étaient tenues de le faire. Donc, pour l'instant, le marché de l'art à New York est loin d'être régulé malgré les efforts des autorités de la consommation qui dans d'autres secteurs, notamment celui du meuble, n'hésitent pas à infliger des amendes aux contrevenants.

Les galeristes ont donc préféré ne pas afficher ouvertement leurs prix en affirmant qu'une telle pratique allait à l'encontre de l'élite du marché lequel veut que ceux-ci ont tout loisir de décider à qui il veulent vendre une oeuvre sans compter leur désir de favoriser leurs bons clients.

Concernant les ventes aux enchères, lorsqu'une oeuvre est confiée à la vente, le vendeur réclame en général un prix de réserve. C'est alors que la maison de vente s'arrange de trouver un acheteur potentiel prêt à payer le montant souhaité. Si celui-ci n'est pas dépassé lors de la vente, l'oeuvre lui reviendra mais dans le cas contraire, il recevra une commission sur toute somme supérieure obtenue. Ainsi, si un acheteur garantissant le prix de réserve est prêt à payer 10 millions de dollars pour une oeuvre et que celle-ci est adjugée à 12 millions, il recevra une commission de 30%, et parfois 50%, sur la différence de deux millions.

Les maisons de vente utilisent donc ce système de garantie à double titre. D'une part en ayant l'assurance de vendre au prix de réserve via des garants sans plus prendre le risque de garantir elles-mêmes des prix minimum comme elles le faisaient avant la crise de 2008 qui leur fit perdre beaucoup d'argent et d'autre part, pour attirer à elles les pièces les plus recherchées. Toutefois, ce système est limité car il ne concerne que les oeuvres les plus importantes mises en vente.

Christie's a ainsi trouvé le moyen en 2010 de vendre une oeuvre de Picasso titrée "Nu, feuilles vertes et buste" pour un prix record de 106,5 millions de dollars après avoir trouvé un acheteur prêt à garantir l'estimation basse de 70 millions, ce qui a permis à ce dernier de toucher une confortable commission sur le surplus de son offre. Il va toutefois sans dire que dans ce cas, la neutralité de cette enchère n'a pas été respectée puisque la maison de vente a eu à l'avance la certitude d'obtenir au moins l'estimation basse pour ce tableau alors que les enchérisseur n'ont pas su qu'ils étaient face à un rival dont le but ultime était d'obtenir une commission au-delà de sa mise.A l'évidence, le marché n'est guère transparent dans ce cas d'espèce puisque les enchérisseurs ne sont pas traîtés sur le même pied d'égalité. 

De plus, lors qu'un quidam se trouve être l'acquéreur de l'oeuvre qu'il a garantie chez Christie's ou chez Philllips, celui-ci sera assuré de payer moins de frais d'achat qu'un acheteur classique, ce qui signifie que les prix de vente annoncés ne sont pas toujours exacts. A cet égard, on ne connait donc pas le prix réel payé l'automne dernier pour le Rothko titré "Black Stripe, Orange, Gold and Black" de 1957 vendu par Christie's avec l'aide d'un garant.

Christie's et Phillips ont néanmoins fait valoir que le fait de trouver des acheteurs prêt à garantir un prix minimum était pour le moins avantageux pour les vendeurs qui étaient ainsi motivés à mettre d'autres pièces en vente. En outre, ce système de garantie a été favorisé par de nombreux galeristes désireux de soutenir la cote d'un artiste sur lequel ils ont investi d'importantes sommes d'argent.L'ennui est que nombre d'amateurs venus participer à des ventes semblent encore ignorer l'existence de ce système de garantie.

N'empêche, au début d'une vente, les maisons de vente déclarent généralement- comme les sont tenues légalement de le faire- que certains des lots proposés sont assortis de garanties lesquelles sont signalées par un signe dans le catalogue. Pour elles, il n'y a donc pas débat sauf que certaines voix, et non des moindres, ont fait valoir que si les prix étaient artificiellement gonflés, les contribuables qui se montraient généreux à l'égard des musées risquaient d'avoir moins de moyens acheter et pour enrichir leurs collections.

Reste à savoir qui décide du prix minimum d'une oeuvre. Normalement, une évaluation est une affaire d'expert mais les maisons de vente ont souvent tendance à respecter le désir du vendeur qui peut alors se montrer trop gourmand. Le système de la garantie représente donc un artifice visant à faire pousser une enchère au-delà de la réalité effective du marché. C'est là un jeu qui profite aux plus riches collectionneurs de la planète en les amenant à maintenir les prix au plus haut mais aussi à les rendre artificiels.

Finalement, il n'y a pas vraiment à se formaliser d'un tel fait qui ne concerne que des gens riches à millions dont le plaisir est d'épater la galerie en dépensant des sommes folles pour des oeuvres que le commun des mortels ne peut s'offrir.Tout ça pour dire qu'ils peuvent continuer à s'amuser sauf que le marché de l'art, maintenu la tête hors de l'eau grâce à leurs achats mirobolants, attire de moins en moins d'amateurs des classes moyennes devenues asphyxiées par la crise alors que nombre de jeunes artistes ont de plus en plus de mal à vendre leurs oeuvres, ce qui ne laisse pas d'inquiéter pour l'avenir.

Il faut donc retenir que le marché est devenu comme une bulle et que le risque est grand de voir un jour un grand nombre de millionnaires être confrontés à une grave récession pour rester avec des oeuvres payées à des prix démentiels sur les bras ou à les brader en urgence. Après tout, ils sont libres de faire ce qu'ils veulent avec leur argent.
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