Mercredi 2 mai, alors que la Seine recommence à sortir de son lit à Paris, j'apprends que le mythique Daniel Wildenstein a été obligé de garder le sien après avoir été victime d'un sérieux malaise durant le dernier week-end. La rumeur a rapidement enflé parmi les amateurs d'art, dont certains se demandent tels des vautours si les jours du vieux lion sont maintenant comptés. Le vaillant octogénaire serait maintenant astreint à un repos forcé, loin de ses chevaux mais vraisemblablement près de ses tableaux préférés.
A quoi doit-il penser en ce moment ? A sa vie extraordinaire ou à l'inexorabilité du temps qui passe ? A ses innombrables trésors qu'il laissera derrière lui ? A ses amis ou ses ennemis ? A son angoisse de ne plus être lui-même et de ne plus pouvoir exercer son activité ?
Qu'on soit anonyme ou célèbre, la vie d'un homme n'est finalement que vanité mais Wildenstein peut déjà avoir la certitude de demeurer à jamais un personnage de légende qui aura longtemps marqué le marché de l'art de son empreinte.