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Le journal d'un fou d'art

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XXIXème Chapitre
DU RÊVE AU COMA
26 Janvier 2009

Jeudi 22 janvier 2009, triste nouvelle pour les membres du Club des Rêveurs Anonymes de Drouot (CRAD) qui ont été ébranlés d'apprendre qu'un des leurs, Jean C., surnommé "J.C des foires", était dans le coma depuis deux mois suite à un accident de moto survenu en Thaïlande, où il résidait durant six mois de l'année en profitant d'une retraite confortable. Le pronostic des médecins qui ont procédé à cinq opérations successives pour le sauver a été plutôt pessimiste car même s'il finissait par se réveiller, « J.C » garderait de graves séquelles de cet accident.

Chineur fou, "J.C" avait accumulé chez lui de nombreuses oeuvres à faire rêver, notamment un beau "dripping" sur toile qui selon lui était sûrement de la main de Jackson Pollock. Il s'était toutefois fait moins visible dans les foires à la brocante après avoir succombé au charme de la Thaïlande il y a plus de cinq ans mais l'été dernier, il était revenu courir après l'objet rare au marché de Vanves avant de retourner vivre au soleil et rencontrer malheureusement son destin.

Tout à sa peine, Chester Fielx, le roi des chineurs, a préféré laissé de côté sa joie d'avoir découvert pour presque rien dans un dépôt-vente un tableau des années 1830 représentant une ferme signé de J.B C. C., le peintre dont il découvrit l'autoportrait réalisé à 20 ans lequel fit sa fortune il y a quelques années. Le Luxembourgeois aura ainsi réalisé un nouveau joli coup avec ce tableau qui sera assez facile à authentifier puisqu'il l'a retrouvé dans le catalogue raisonné des oeuvres de cet artiste.

Vendredi 23 janvier 2009, le marché aux Puces de Saint-Ouen a été noyé sous la pluie, ce qui n'a pas dissuadé de nombreux chineurs de s'y mouiller dans l'espoir d'y dénicher quelque chose de valable. En fait, il fallait se mettre simplement à l'abri au marché Serpette pour découvrir un imposant buste en marbre d'un faune nanti d'un sexe impressionnant, datant vraisemblablement du 1er ou 2e siècle après J.-C. ou aussi deux miniatures portant l'étiquette du Château de la Malmaison avec le N couronné de l'empereur représentant l'une le portrait de la reine Hortense avec son fils et l'autre, celui d'une comtesse très aguichante. Pour le reste, la pluie aidant, les marchands n'ont pas cessé de pleurer sur leur sort tout en regrettant de ne plus pouvoir acheter "La Gazette de l'Hôtel Drouot" auprès d'Aziz, leur vendeur patenté de bouquins d'art, qui a choisi de rendre les clés de son stand à ciel ouvert au marché Malassis après s'être battu en vain contre la hausse excessive de son loyer. Au bout de 30 ans de présence à Saint-Ouen, Aziz était devenu un pilier des Puces et sa décision de partir brutalement à la retraite a encore marqué un peu plus la fin d'une époque.

Dimanche 25 janvier 2009, rencontre avec le satané « J.R », content d'avoir pu enfin obtenir des papiers d'identité après avoir vécu plus de dix ans comme un clandestin mais toutefois terriblement inquiet de ne plus trouver les moyens de survivre après avoir erré au marché aux Puces de Saint-Ouen avec le fol espoir de revendre un minable fragment de bas-relief du Moyen Âge et une croûte innommable dont personne n'a voulu. Assommé par la crise, le bougre est donc reparti dépité sans même avoir pu avoir de quoi acheter un carnet de tickets de métro. Dur, dur…

Mercredi 28 janvier 2009, coup de barre pour "Michael le puits de science" qui avait soumis  pour expertise une étude d'un célèbre peintre nabi. Verdict de l'ayant-droit: les touches sur la toile ont paru trop larges pour être celles de son grand-père et la signature n'a rien eu de semblable à la sienne.

Le chineur avait pourtant pris la peine au préalable de consulter des spécialistes qui avaient trouvé l'oeuvre vraiment séduisante sinon très parlante. L'ayant-droit en a jugé autrement  sans même se dire qu'une étude est de facture plus libre qu'un tableau fini ni se demander pourquoi un plagiaire aurait commis l'erreur d'apposer une signature atypique sur cette toile car d'ordinaire, un faussaire s'attacherait plutôt à reproduire fidèlement celle de tout artiste. En attendant, les ayants-droit sont restés incontournables et tant pis pour les amateurs qui ont affaire à certains héritiers d'artistes privés de flair et de bon sens.

Vendredi 30 janvier 2009, atmosphère gelée au marché aux Puces de Saint-Ouen où nombre de stands sont restés fermés alors que les rares marchands qui ont bravé le froid ont surtout pleuré sur leur sort. L'un d'eux, propriétaire d'un commerce de 300 m2 dans le Nord, a dû licencier sa vendeuse après des semaines de disette durant lesquelles il a fini par puiser dans ses économies pour pouvoir tenir le coup.

"Avant la crise, les affaires tournaient déjà cahin caha mais là, on se retrouve comme un navigateur qui n'avance plus dans la pétole. Le pire est qu'on ne voit aucun signe de reprise à l'horizon, ce qui fait que nous allons bientôt être nombreux à mettre la clé sous la porte", a-t-il dit sur un ton désabusé.

La crise est une chose mais la crise de foi est bien plus inquiétante car elle signifie l'abandon de tout espoir. Déjà, la peur s'est installée aux Puces où ce n'est plus qu'à 6 heures 30 que les chineurs ont pris l'habitude de venir le vendredi. D'ici peu, il faudra attendre jusqu'à sept heures et plus pour voir les premiers stands ouvrir alors qu'il y a 25 ans, les visiteurs du matin battaient le pavé dès 2 heures 30. Sacré changement...

Les Puces ont été à l'agonie alors  qu'à la foire de Bruxelles, de nombreux exposants n'ont pas fait leurs frais hormis les spécialistes d'art africain. Pourtant, dans les ventes aux enchères, les tableaux anciens ont plutôt fait recette, notamment chez Sotheby's à New York où un Turner a dépassé les 12 millions de dollars tandis qu'un Ter Bruggen s'est envolé à plus de 10 millions. Bref,  c'est à coups de marteau dans les ventes que le marché de l'art a cherché à éviter d'être cloué par la crise...

Mauvaise nouvelle pour le "Journal des Arts" qui a été condamné par la Cour d'appel de Paris pour diffamation à l'égard de l'expert en égyptologie Chakib Slitine qui n'avait guère apprécié  les  méchantes critiques dont il avait fait l'objet dans certains articles publiés au sujet de la vente litigieuse  à Drouot d'une statue du pharaon Sésostris III à François Pinault (voir les différents articles publiés dans ce journal depuis plus de sept ans).

S'estimant victime d'une campagne de presse diffamatoire durant la longue procédure  concernant cette vente, Chakib Slitine a ainsi tenu à venger son honneur en faisant condamner en première instance "L'Estampille- L'Objet d'Art" avant d'obtenir réparation contre le "Journal des Arts" lequel a décidé de se pourvoir en cassation.

Décidément, l'ombre de Sésostris aura semble-t-il plus plané dans les chambres du tribunal correctionnel où les scribes du lieu ont eu fort à faire pour rédiger des comptes rendus de procès que dans les chambres funéraires des pyramides dans lesquelles les défunts momifiés attendaient  tout simplement d'être favorablement condamnés pour l'au-delà.

Dans la journée, lors d'une vente courante à l'Hôtel Drouot, une scène d'intérieur sur toile attribuée à l'artiste Martin Drolling (1752-1817) a atteint l'enchère étonnante de 60 000 euros sur un prix de départ de 300 euros. Une estimation multipliée par 200, il y a eu de quoi se poser des questions quant au sérieux des collaborateurs du groupe de vente en charge de cette vacation. Du n'importe quoi...



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